Une famille d’aventuriers
La famille Masselis a quitté Dunkerque en bateau mardi dernier en direction de l’Espagne. Première étape d’un voyage de plusieurs mois : Boulogne, d’où ils comptent repartir lundi, quand les vents seront plus favorables. Une belle expérience de vie pour Sophie, Philippe et leurs six enfants.
Il y a quelques semaines, Sophie, Philippe, et leurs six enfants (Sahell, 1 an et demi ; Abigaell, 4 ans ; Yaell, 6 ans ; Isaïe, 8 ans ; Nahuell, 10 ans ; et Indi, 12 ans) naviguaient sur le lac de Vassivière, dans la Creuse.
Changement de décor radical aujourd’hui pour ces habitués des longs voyages, partis mardi de Dunkerque à bord de leurs deux voiliers. Ils font escale dans le port de Boulogne jusqu’à lundi. « L’an dernier, on a fait un tour de France à vélo. On est une famille d’aventuriers, sourit l’aîné, Indi. On a trouvé nos deux bateaux dans le sud et à La Rochelle. On a fait quelques travaux dessus et attendu que les conditions météo soient bonnes avant de partir. »
La rentrée à la Rochelle
Profitant du vent, ils ont filé jusqu’à Boulogne, admirant au passage le site des Caps depuis la mer. « Notre prochaine étape sera Dieppe ou Le Tréport, précise Sophie. Les enfants feront leur rentrée à La Rochelle, où l’on participera au Grand Pavois. » Puis ce sera école dans le bateau !
Le périple se poursuivra par les canaux, direction l’Espagne. « On espère y arriver en novembre ou décembre, et passer l’hiver là-bas. » Les Masselis tiennent un blog où ils racontent leurs aventures. « Les enfants écrivent des articles dans notre journal du voyageur, très éclectique et plein de couleurs : recettes, aquarelles, photos… »
« On a choisi de ne pas avoir de travail fixe, ce qui nous laisse beaucoup de liberté »
À Dunkerque, ils ont découvert la criée. « On a aussi visité Boulogne, et on va rester en contact avec un biologiste de Nausicaá pour échanger sur les mammifères marins que l’on croisera : dauphins, marsouins, phoques, requins-pèlerins… »
La tribu vit avec environ 1 500 euros par mois. « On a économisé pour réaliser ce projet, qui va nous apporter une richesse d’expériences et de connaissances. On a choisi de ne pas avoir de travail fixe, ce qui nous laisse beaucoup de liberté et de temps en famille… »
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Trente ans à eux trois et déjà seuls à la barre
Les trois aînés de la famille, Indi, Nahuell et Isaïe, pile 30 ans à eux trois, naviguent seuls sur l’un des deux bateaux. Ils font de la voile depuis cinq ans… et n’ont pas froid aux yeux. « Les parents ne sont jamais très loin. C’est parfois un peu impressionnant, mais on est toujours près des côtes, alors on n’a pas peur… »
« On souhaite leur donner des responsabilités, de l’autonomie, expliquent Sophie et Philippe. C’est l’âme que l’on souhaite donner à notre projet. Ils savent comment prendre les vents, monter les voiles… » La famille a mis 9 h pour rallier Dunkerque à Boulogne : « Il faut toujours être vigilant, ne pas baisser la garde. »
Cette année, Indi et Nahuell ont été scolarisés à la maison. « On leur a enseigné les fondamentaux (maths, français…) correspondant à leur niveau, ainsi que d’autres apprentissages. On a ajouté de la cartographie, travaillé sur les marées, la sécurité… Ils ont préparé l’itinéraire, les étapes, calculé le temps que ça nous prendrait. Les cours peuvent durer des heures sans avoir jamais fini d’apprendre ! »
« Une maison qui bouge »
La famille a l’habitude de partir à l’aventure à bord de son camion de neuf places. Le confort d’une maison ne manque donc pas à ces jeunes aventuriers. « Ce sont deux modes de vie différents, résume Indi. Les deux sont bien. On a moins de place ici, mais c’est comme une maison qui bouge ! » « Les filles dorment à l’avant du bateau, les garçons ont leur couchette », complète Nahuell.
Pas de douche à bord, ils utilisent celles du port. Les six petits baroudeurs mènent une vie différente des enfants de leur âge, loin des copains d’école. « Mais on a toujours un frère ou une sœur pour jouer, nous aider ou nous consoler… », résume Isaïe. « Ils aiment bien vivre dans leur petit monde, sourient leurs parents. Ils le décorent à leur manière… »
Source: Lavoixdunord