Ueli Steck est mort dans l’Himalaya

Connu pour avoir dompté les sommets les plus vertigineux de la planète, l’alpiniste suisse Ueli Steck voulait gravir le « Toit du monde » par une route jamais empruntée.

« Ce matin, il a eu un accident sur le Nuptse (un des sommets satellites de l’Everest) et il est mort. Il semble qu’il ait glissé », a déclaré ce dimanche le président de la Fédération d’alpinisme du Népal (NMA), Ang Tsering Sherpa. « Son partenaire souffrait d’engelures et il avait poursuivi seul », a-t-il expliqué. « D’autres alpinistes se lançant sur l’Everest l’ont vu et ont appelé les secours. Nous essayons d’en savoir plus. » 

Ainsi a-t-on appris ce matin la mort, à 40 ans, de l’alpiniste suisse Ueli Steck, connu pour avoir dompté les sommets les plus vertigineux de la planète. Il était surnommé la « machine suisse » en raison du rythme élevé qu’il s’imposait lors de ses chevauchées, et était également connu pour une série de records parfois controversés.  

Considéré comme un des meilleurs alpinistes….

 

« Plaisir personnel »

Ueli Steck avait plusieurs fois frôlé la mort comme lors de son ascension en 28 heures de la face sud de l’Annapurna en 2013. Au moment de son décès, il se trouvait dans l’Himalaya en pleine phase d’acclimatation avant de tenter de gravir en mai le « Toit du monde » par une route jamais empruntée. 

Charpentier de formation, le Suisse pose les jalons de ses futurs records en réalisant l’ascension de la face nord de l’Eiger (3970 mètres). « À partir de là, j’ai commencé à systématiquement pratiquer l’alpinisme lors de mon temps libre. Je n’ai en revanche jamais pensé devenir professionnel un jour », avait expliqué en 2015 le prodige helvète. « Je ne cherche pas à ce que l’on parle de mes records. C’est mon plaisir personnel seul qui dicte ma démarche », avait-il ajouté. 

Salaire de charpentier

Très vite, ses performances ne passent pas inaperçues. Avec l’arrivée des premiers sponsors, Ueli Steck, alors trentenaire, décide de vivre à plein temps de la discipline. Il s’entraîne ensuite sans cesse, avec l’aide d’un physiothérapeute, privilégiant l’endurance sur la technique. 

Ueli Steck se tenait à distance des médias durant ses ascensions pour pouvoir prendre la « décision la plus juste sur une paroi ». Il affirmait que la soif d’argent et de gloire n’avait jamais compté, se disant satisfait lorsque ses revenus dépassaient son ancien salaire de charpentier. À ses détracteurs pointant l’absence de preuves GPS ou photographiques pour authentifier certains de ses exploits, il répondait régulièrement: « Il y a beaucoup de jalousie et il me faut l’accepter ». « Je fais tout cela pour moi avant tout », avait-il dit. 

source: lexpress