Top 20 des milliardaires arabes
L’homme le plus riche du monde arabe est le prince saoudien Al Walid Ibn Talal Al Saoud( photo ci-dessous), qui occupe une honorable huitième place mondiale, avec une fortune estimée à 20 milliards – excusez du peu ! -. Le plus jeune milliardaire du classement est originaire également du Monde arabe : Hind Hariri, étudiante de 22 ans, qui a hérité de 1,4 milliard de dollars à la mort de son père, l’ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri, assassiné en février 2005.
Parmi les vingt milliardaires arabes, dix sont des citoyens d’Arabie Saoudite, quatre des Emirats Arabes Unis, trois du Koweït, deux d’Egypte et un du Liban.
Il faut cependant noter que Forbes a classé Saâd et Ayman Hariri parmi les milliardaires saoudiens, parce qu’ils ont la nationalité saoudienne et résident officiellement en Arabie Saoudite. Leur sœur cadette Hind a été classée, pour sa part, comme libanaise, parce qu’elle réside officiellement à Beyrouth.
Pourquoi le Maghreb, qui ne manque pas de richesses naturelles, ne compte-t-il encore aucun milliardaire en billets verts ? Réponse d’un homme d’affaires de la place : “Les deux seuls pays de la région qui auraient pu figurer dans ce classement sont l’Algérie et la Libye, qui ont d’importantes ressources en hydrocarbures. Or, ces deux pays ont longtemps opté pour une économie de type socialiste ou socialisant, qui empêche l’émergence d’un secteur privé digne de ce nom et, par conséquent, la constitution de grandes fortunes”.
Voici, par ailleurs, les portraits succincts des vingt milliardaires arabes identifiés par le magazine Forbes…
1 – Prince Al Walid Ibn Talal Al Saoud (8ème mondial)
Avec 20 milliards de dollars, cet homme d’affaires de 49 ans est certes un héritier, puisqu’il est le petit-fils du roi Abdelaziz, fondateur du royaume d’Arabie Saoudite, et le fils de Talal Ibn Abdelaziz Al Saoud. Il n’en est pas moins un self made man, puisqu’il a su faire fructifier sa fortune initiale en faisant des bons investissements, notamment dans Citigroup, alors que l’entreprise financière était en difficulté.
Diplômé en arts et sciences de Menlo College et de Syracuse University, cet homme, divorcé et père de deux enfants, est aussi un grand bienfaiteur et un défenseur de l’Islam. En décembre 2005, il a fait don de 20 millions de dollars aux Universités de Harvard et Georgetown aux Etats-Unis afin qu’elles puissent développer leurs départements d’études islamiques.
En janvier 2006, Al-Walid a annoncé le rachat, avec d’autres partenaires, de la chaîne Fairmont Hotel & Resorts pour un montant de 3,9 milliards de dollars. En février, son groupe, Kingdom Holdings, a été introduit à la Bourse de Dubaï. Il prévoit de l’introduire aussi à la Bourse d’Arabie Saoudite au cours de l’année prochaine.
2 – Nasser Al-Kharafi & family (29ème)
Avec 12,4 milliards de dollars, cet homme d’affaires koweïtien de 62 ans a construit sa fortune – c’est le cas de le dire – grâce au bâtiment. Marié mais sans enfants, il a accru sa fortune de 4,3 milliards de dollars en un an grâce au dynamisme économique de son pays, qui passe actuellement par une période faste. Sa holding, M.A. Kharafi & Sons, est constituée de nombreuses entreprises, notamment Mobile Telecommunications Co., National Bank of Kuwait, et Americana, une chaîne de fast food.
Al-Kharafi est un inconditionnel de la BBC. Son frère aîné, Jassim, est membre du Parlement koweïtien. Sa sœur Faiza est présidente de Kuwait University. Son entreprise a des contrats de construction en Irak. L’homme d’affaires a déboursé récemment quelque 250.000 dollars pour sponsoriser les Kharafi Kings, une équipe de softball (un genre de baseball joué avec une balle plus grande et plus molle), qui fait appel à des joueurs américains.
3- Sulaiman Bin Abdul Al Rajhi (37ème)
Ce banquier saoudien de 86 ans, basé à Jeddah, a une fortune nette de 11 milliards de dollars.
Marié et père de vingt-trois enfants, il est diplômé d’arts et science de l’Université du Roi Abdelaziz. Aîné de cinq frères, tous hommes d’affaires (voir aussi Saleh Bin Abdul Aziz Al Rajhi, Abdullah Abdul Aziz Al Rajhi et Mohammed Abdul Aziz Al Rajhi), Sulaiman possède la plus grande part dans le capital de la banque familiale, Al Rajhi Bank, qui opère selon les principes islamiques, c’est-à-dire ne payant pas d’intérêt pour les sommes en dépôt. La valeur de l’action de la banque s’est accrue de 89% au cours des douze derniers mois, grâce au boom des activités bancaires au Moyen-Orient.
La holding de la famille Al Rajhi, Al-Watania, possède également la plus grande chaîne de production aviaire au Moyen-Orient.
4 – Mohammed Al Amoudi (77ème)
Ce self made man de 60 ans a amassé une fortune estimée à 6,9 milliards de dollars grâce au boom pétrolier. Marié, mais sans enfant, cet Ethiopien de naissance devenu citoyen saoudien a amassé sa fortune en construisant des raffineries pétrolières. Son entreprise Svenska Petroleum fait de l’exploration pétrolière de la Mer du Nord à la Côte d’Ivoire. Il est aussi le plus important investisseur privé en Ethiopie, actif dans l’hôtellerie, l’exploitation des mines d’or et la production alimentaire.
5 – Abdul Aziz Al Ghurair & family (77ème)
Banquier de 52 ans basé à Dubai, Al Ghurair possède la plus grande fortune des Emirats arabes unis (6,9 milliards de dollars). Marié et père de cinq enfants, il a fait des études à la California State Polytechnical University, avant de prendre la direction de l’entreprise familiale, Mashreqbank, cotée à la Bourse de Dubai.
Les investissements d’Al Ghurair dans les marchés financiers du Moyen-Orient dépassent 3 milliards de dollars. En septembre dernier, il a créé le Téléthon à la télévision de Dubaï afin de réunir le maximum de fonds pour scolariser 5 millions d’enfants irakiens. Son frère Essa, qui a fait ses études à San Diego, aux Etats-Unis, dirige la plus grande minoterie au Moyen-Orient. La division alimentaire du groupe pilote aussi des programmes pour la préservation des récifs de coraux et des populations de tortues sur les côtes des Emirats Arabes Unis. Son oncle Saif dirige des centres commerciaux géants.
La famille qui commencé dans le commerce perlier a diversifié ses activités et investi dans des domaines aussi diversifiés que la banque et finance, la production alimentaire et l’immobilier.
6 – Saleh Kamel (114ème)
Homme d’affaires saoudien de 64 ans basé à La Mecque, Saleh Kamel a une fortune personnelle estimée à 5 milliards de dollars. Self made man, diplômé en arts, science et gestion administrative de l’Université du roi Abdelaziz, marié et sans enfants, il a fait sa fortune dans les activités bancaires et les médiatiques. Sa holding, Albaraka Banking Group, qui a des intérêts un peu partout en Afrique, de l’Algérie à l’Afrique du Sud, va bientôt être cédée au public. Fervent partisan du développement de la banque islamique à travers le monde, la branche de son groupe active dans l’immobilier, Dallah Al Baraka Group, est actuellement la plus prospère.
Salah Kamel cherche aujourd’hui à mettre fin aux allégations concernant ses relations présumées avec le chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden.
7 – Onsi Sawiris (129ème)
Cet industriel copte de 76 ans, patron d’Orascom Telecom, dont la fortune est estimée à 4,8 milliards de dollars, est basé au Caire. Marié et père de trois enfants, il est le fondateur du conglomérat Orascom. Ses trois enfants (voir, plus loin, Naguib Sawiris) opèrent dans les secteurs des télécommunications et du tourisme. Le groupe a passé des accords avec les autorités américaines en Irak pour un montant global de 325 millions de dollars, dont seulement 50 millions ont pu être investis à cause notamment des attaques terroristes et du renchérissement des coûts de la sécurité. Plus récemment, la holding égyptienne a remporté un marché de 355 millions de dollars pour la construction d’un centre de science et de technologie au Qatar.
Orascom Telecom est le leader de la téléphonie mobile en Afrique, au Moyen-Orient et au Pakistan, avec 11 millions d’abonnés.
8 – Saad Hariri (158ème)
Le fils cadet de l’ancien Premier ministre libanais et magnat (saoudien) du bâtiment et des médias, assassiné en février 2005, n’a que 35 ans. Sa fortune – héritée – est estimée à 4,1 milliards de dollars.
Citoyen saoudien, résidant officiellement à Riyadh, la holding de sa famille, Saudi Oger, opère dans l’industrie, les travaux publics, le bâtiment et les médias.
Marié et père de deux enfants, Saâd est diplômé en arts et science de Georgetown University, aux Etats-Unis. Après la mort de son père, il a décidé de marcher dans ses pas en s’engageant dans la vie politique. Leader du Bloc du Futur, qui a remporté la majorité des sièges au Parlement libanais en avril dernier, il aurait dû succéder à son défunt père au poste de Premier ministre. Ses divergences avec l’actuel président prosyrien Emile Lahoud l’empêchent cependant d’accéder à ce poste.
La famille Hariri a de nombreux intérêts en Arabie Saoudite, au Liban, en France et dans de nombreux autres pays européens et arabes. Sa mère Nazek, ses trois frères Bahaa, Fahd et Ayman, ainsi que sa sœur Hind, sont tous, à titre individuel, des milliardaires.
9-Abdullah Al Rajhi (174ème)
Ce banquier saoudien, dont la fortune s’élève à 3,8 milliards de dollars, marié et sans enfant, est le principal actionnaire de Al Rajhi Bank, qu’il possède avec ses trois frères (Sulaiman Bin Abdul Al Rajhi, Saleh Bin Abdul Aziz Al Rajhi et Mohammed Abdul Aziz Al Rajhi).
Il possède aussi Al Rajhi Factories qui fabrique divers produits en PVC (polychlorure de vinyle), comme les tuyaux ou les bouteilles d’eau minérale.
10 – Khalid Bin Mahfouz & family (214ème)
Agé de 59, ce Saoudien, basé à Jeddah, qui a fait fortune dans les activités financières, est marié et père de trois enfants. Ses parts dans la Saudi Arabia’s National Commercial Bank s’élèvent à 1,8 milliard de dollars. Avec ses deux enfants, il dirige Capital Investments, un groupe d’investissement basé à Jeddah, qui a des intérêts importants dans l’immobilier et les activités bancaires. L’année dernière, cet homme d’affaires prospère, qui a des relations personnelles avec le clan Bush, a gagné son procès en diffamation contre l’écrivain Rachel Ehrenfeld et l’éditeur Bonus Books, qui l’avaient accusé, ainsi que ses fils, de financer des organisations terroristes. La Haute Cour de justice britannique (English High Court Judgment) lui a donné raison.
11 – Ayman Hariri (258ème)
A 27 ans, ce riche héritier – il est l’un des cinq enfants de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri -, marié et père d’un enfant, est l’une des plus grosses fortunes du Moyen-Orient. Citoyen saoudien, sa fortune est évaluée par Forbes à 2,7 milliards de dollars. Il est diplômé en arts et science de Georgetown University, aux Etats-Unis.
12 – Naguib Sawiris (278ème)
Ce Copte égyptien, qui dirige Orascom Telecom, holding fondée par son père, Onsi Sawiris, est à la tête d’une fortune personnelle estimée à 2,6 milliards de dollars. Marié sans enfant, l’entreprise qu’il dirige est le premier opérateur de télécommunication au Moyen-Orient et en Afrique. Au cours de l’année écoulée, Orascom Telecom a pris le contrôle de l’opérateur italien de téléphonie fixe et mobile Wind Telecommunicazioni. Sa filiale Iraqna, opérateur de téléphonie mobile en Irak, fait face cependant à de gros problèmes, à cause de la situation sécuritaire difficile dans ce pays. Beaucoup d’employés de l’entreprise ont été pris en otage au cours des deux dernières années. Arguant de ces problèmes, Orascom Telecom a demandé au gouvernement irakien d’étendre la durée de sa licence de GSM de trois à cinq ans. La holding a aussi acheté des parts dans Hutchi son Whampoa pour 1,3 milliard de dollars, suscitant ainsi des inquiétudes chez de nombreux Israéliens qui ne voudraient pas que des groupes arabes aient des intérêts dans Hutchison’s Israeli, propriétaire de l’opérateur GSM israélien Partner Communications.
13 – Khalaf Al Habtoor (335ème)
Ce citoyen des Emirats Arabes Unis, opérant dans le secteur de la construction, gère une fortune personnelle estimée à 2,3 milliards de dollars. Marié et sans enfant, il est le représentant aux Emirats de nombreuses firmes internationales : Ford, Aston Martin, Bentley et Mitsubishi. Khalaf qui se soucie du sort de son groupe après sa mort – il craint surtout des disputes entre les membres de sa famille qui provoqueraient l’émiettement de sa holding – pourrait cependant liquider toutes ses affaires de son vivant.
Durant l’été, lorsqu’il fait très chaud dans la région du Golfe, Khalaf se réfugie dans la banlieue de Londres. En décembre, il séjourne au Liban, où il s’apprête à investir 80 millions de dollars pour ériger un parc à thème.
14 – Mohammed Al Issa (335ème)
Citoyen saoudien qui a amassé sa fortune évaluée à 2,3 milliards de dollars dans les industries alimentaires, Al Issa est marié et sans enfant. Il est, avec le prince Al Waleed, l’un des principaux actionnaires de Savola Group, leader de l’agroalimentaire au Moyen-Orient. Ses parts dans le capital de ce groupe ont dépassé 40% l’année dernière. Il est aussi l’actionnaire majoritaire de la Saudi Construction Company, fondée dans les années 1970.
15 – Mohammed Al Rajhi (365ème)
La fortune personnelle de ce citoyen saoudien, qui s’est enrichi dans la banque, est évaluée à 2,1 milliards de dollars. Marié sans enfant, il est avec ses frères (voir aussi Sulaiman Bin Abdul Al Raiji, Saleh Bin Abdul Aziz Al Rajhi, Abdullah Abdul Aziz Al Rajhi) l’un des principaux actionnaires de la banque familiale Al Rajhi Bank. La holding familiale, Mohammed Abdulaziz Al Rajhi & Sons, a des intérêts dans la sidérurgie, l’immobilier et d’autres secteurs.
16 – Abdulla Al Futtaim (562ème)
Avec une fortune estimée à 1,4 milliard de dollars, cet homme d’affaires des Emirats Arabes Unis a des intérêts dans divers secteurs industriels. Marié et père d’un enfant, il dirige une entreprise commerciale vieille de 54 ans, qui emploie plus de 10.000 employés et représente plusieurs firmes multinationales : Toyota, Dodge, IBM, Volvo, Jeep, Chrysler, Fossil, Black & Decker, Seiko and Panasonic. Il est le plus important concessionnaire de véhicules et de machines aux Emirats. Il a aussi des affaires en commun avec son frère Majid Al Futtaim.
17 – Bassam Alghanim (562ème)
Marié et sans enfant, ce Koweïtien, qui gère une fortune estimée à 1,4 milliard de dollars est à la tête d’une entreprise familiale qui a des alliances commerciales avec Xerox, American Express, Minolta et autres multinationales. Son entreprise emploie quelque 4.000 employés de 32 pays à travers le monde. Son fère Kutuyba est, lui aussi, milliardaire.
18 – Kutayba Alghanim (562ème)
Le frère cadet de Bassam Alghanim a 49 ans. Il gère une fortune personnelle évaluée à 1,4 milliard de dollars. Marié et père d’un enfant, il a fait des études d’arts et de science à l’University of California Berkeley, avant d’intégrer le milieu des affaires où sa famille était déjà largement impliquée. Il a ainsi aidé son frère Bassam à développer Alghanim Industries, l’entreprise fondée par leur père Yusef. Celle-ci, créée dans les années 1970, a des accords commerciaux avec Hitachi, British Airways, Philips and Frigidaire, entre autres.
19 – Hind Hariri (562ème)
Cette Libanaise bien née n’a que 22 ans. Sa fortune personnelle, héritée de son père Rafic Hariri, le Premier ministre libanais assassiné dans un attentat à la bombe en février 2005, est évaluée à 1,4 milliard de dollars. Avec un tel matelas, la belle Hind – un beau parti s’il en est !- a le temps de vivre et de voir venir. En juin dernier, elle a eu son diplôme de l’Université américaine de Beyrouth. Elle a aussi fait campagne pour la liste du Bloc du Futur, aux côtés de son frère Saâd, au cours des dernières élections législatives libanaise. Elle est la plus jeune milliardaire sur la liste établie par Forbes.
20 – Majid Al Futtaim (746ème)
Citoyen des Emirats arabes unis, cet homme d’affaires, basé à Dubaï, opère dans les travaux publics et l’immobilier. Sa fortune personnelle est évaluée à 1 milliard de dollars.
Marié et sans enfant, il a construit de nombreux centres commerciaux. Le dernier en date, ouvert à Dubaï en 2005, comprend une station de ski indoor, qui fait déjà le bonheur des touristes européens et des habitants du Golfe. Il est associé avec le milliardaire égyptien Naguib Sawiris, avec lequel il a fondé Oasis Capital, un fond d’investissement privé opérant en Egypte.
Fondée en 1992, la holding qui porte son nom emploie 6.500 personnes et gère des centres commerciaux, des supermarchés, des hôtels et d’autres propriétés un peu partout dans le Moyen-Orient (Emirats, Egypte, Bahrain, Liban, Oman, Arabie Saoudite et Qatar). Son frère Abdulla Al Futtaim figure aussi dans ce classement.