Alstom et Qatar Rail ont révélé le design du tramway Citadis de Lusail qui circulera sur les 4 lignes du réseau de tramway. Le design du tramway de Lusail, dont la face avant s’apparente à la proue d’un vaisseau, s’inspire des Boutres, des navires originaires de la région. Les tons bleus du tramway rappellent aussi la mer, invitant les voyageurs à embarquer à son bord pour une pause rafraîchissante à l’abri de la chaleur du Qatar. Le design intérieur est constitué des éléments architecturaux de la région, avec des touches de jaune qui rappellent la fleur de Lusail. Lire la suite « Design du tramway au Qatar »
La première ligne de tramway de Dubaï aux Emirats Arabes Unis a été officiellement inaugurée le 11 novembre dernier.
Cette première phase a permis la réalisation d’une ligne de 10,6 km desservant 11 stations de Al Barsha’a à la marina de Dubaï en passant le long de Al Sufouh Road au travers de Knowledge Village et Media City. Des correspondances avec la ligne rouge du métro existent à Jumeirah Lake Towers et Dubai Marina, ainsi qu’avec le monorail à Palm Jumeirah.
La ligne est exploitée par Serco dans le cadre d’un contrat de 105 millions de dirhams et devrait accueillir quotidiennement 27 000 passagers. Les travaux de la seconde phase devraient débuter prochainement dans le but de prolonger la ligne de 4 km et d’y ajouter 6 stations.
«Un tramway de luxe pour une ville de luxe.» Cette phrase lâchée à Dubaï par Vincent Prou, le directeur du projet d’Alstom, en dit long sur ce «bijou» dont la voiture de tête a été taillée en forme de diamant. Les premiers tests sont prévus dès lundi avant un lancement officiel fixé le 9 novembre 2014.
Le défi de la chaleur extrême
Avec ce contrat qui doit rapporter quelque 350 millions d’euros, Alstom joue une partie de son image à l’étranger. Après notamment Bordeaux (Gironde), Tours (Indre-et-Loire) et Angers (Maine-et-Loire), c’est en effet la première fois que l’entreprise française vend à l’étranger son tram avec un système dit APS (Alimentation par le sol), c’est à dire sans-fil. L’absence de caténaire a fait la différence face aux concurrents allemand ou espagnol. Pour séduire le richissime émirat, Alstom a dû faire face à de nombreux défis.
Alors qu’entre juin et en août, la chaleur frôle les 50 degrés, le groupe a entrepris des tests de résistance très poussés à Vienne en Autriche où une salle climatique a recréé les conditions météorologiques parfois extrêmes de Dubaï. Résultat, la structure est capable de résister à une chaleur sur le toit qui peut dépasser les 80 degrés, mais la climatisation à l’intérieur des rames doit ramener la température à moins de 25 degrés.
Plus de 400 passagers jusqu’à 50km/h
Ce train de 44 mètres de long pourra transporter plus de 400 passagers sur un parcours d’une dizaine de kilomètres en bord de mer qui passera devant Burj al-Arab, l’hôtel le plus luxueux du monde. Avec une pointe en ligne droite à 50 km/h, 42 minutes seront nécessaires pour parcourir les 11 stations. Mais tous ne seront pas logés à la même enseigne. Ce tram, une première mondiale en la matière, comportera trois classes. La première tout simplement nommée «Gold» est équipée de sièges en cuir beige cousus main. La seconde est destinée seulement aux femmes et aux enfants. Les passagers de la troisième et dernière classe pourront toujours se dire qu’ils voyagent en «silver class» et non pas en classe économique.
Ce premier tram dans les pays du Golfe a tout d’une vitrine pour Alstom. Si les autorités sont satisfaites, l’entreprise pourrait étendre le tram vers la zone touristique de la marina et livrer à cette occasion 11 rames de plus portant le total à 25. Une extension de contrat susceptible de rapporter 150 millions d’euros de plus. Et une aubaine pour l’usine de la Rochelle (Charente-Maritime) qui les produit.
Un tram Alstom à Abu Dhabi et au Qatar?
Mais ce n’est pas tout. Le succès d’Alstom à Dubaï pourrait être dupliqué à Abu Dhabi et au Qatar qui rêvent aussi de voir bientôt un tram circuler dans leur ville. Seule différence, dans chacune de ces deux capitales, le montant des contrats en jeu est deux fois plus important qu’à Dubaï. Pour l’emporter, Alstom devra redoubler d’effort face à ses homologues étrangers.