Le Numérique et la randonnée
La randonnée attire toujours plus de monde en France et ailleurs, notamment des familles, avec le développement d’offres thématiques et d’applications connectées qui modernisent et simplifient cette pratique ancestrale. Mais avant cela, nous vous conseillons vivement de consulter ce blog de l’innovation traitant de l’actualité Digital/ High Tech.
Ces activités en extérieur ont le vent en poupe : dernière illustration en date, une nouvelle chaîne dédiée à l’aventure et à l’outdoor sera lancée sur le câble le 2 février, Trek TV.
Aujourd’hui 18 millions de Français déclarent pratiquer la randonnée et la marche en France, et près d’un Français sur deux (45%) comptent s’y mettre, d’après une étude de la Fédération française de Randonnée à paraître prochainement.
La France est le pays d’Europe qui compte le plus d’adeptes. Ses sentiers bien entretenus et développés et sa diversité attirent également de nombreux étrangers. Suivent l’Angleterre, l’Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas, l’Espagne et l’Italie.
Une manne touristique dont les collectivités locales et les régions entendent bien profiter: en France, presque tous les départements ont maintenant un site dédié à la randonnée, avec force cartes et fiches détaillées à télécharger. Des régions comme l’Aquitaine, l’Auvergne ou les Bouches-du-Rhône ont même développé des applications mobiles dédiées.
C’est pourquoi la Fédération française de Randonnée numérise peu à peu l’ensemble des sentiers français dans l’idée de développer rapidement une application à l’échelle nationale. Celle-ci accompagnera le marcheur pour l’aider à programmer sa randonnée en fonction du nombre de kilomètres qu’il veut effectuer, du niveau de difficulté, du nombre de jours, du type d’hébergements…
Selon l’étude réalisée par la Fédération, 29% des pratiquants estiment que les nouvelles technologies pourraient les aider dans leur marche et 13% recherchent même de « nouveaux matériels et technologies ».
« La vie est facilitée avec les outils mobiles, ce n’est plus comme il y a dix ans où il fallait planter des panneaux d’informations tous les dix mètres », remarque Jean de Rivière, du Comité départemental du tourisme Béarn Pays Basque. « Maintenant des contenus intelligents se déploient au fil de la marche, mais seulement si on le souhaite: il n’est pas question de faire une rando le nez dans son smartphone ».
Pour autant, l’arrivée des smartphones depuis dix ans a réellement changé la donne et les accros de la randonnée ne sont plus les mêmes qu’autrefois. « Fini la caricature du gros gaillard poilu avec de grosses chaussures! », note Jean de Rivière.
Séduire toujours plus de familles est l’un des objectifs principaux de la profession. « Dire à ses enfants qu’ils vont devoir marcher sept heures pour admirer la nature et les paysages, cela vire souvent au cauchemar », témoigne Cécile Rougier du Comité départemental du tourisme Béarn-Pays Basque. D’où l’idée de faire de l’enfant le guide du parcours, avec une dimension ludique et des fiches adaptées.
En quête de sens
La randonnée aujourd’hui, ce n’est plus simplement marcher d’un point A à un point B, les professionnels du secteur « guident les gens et donnent du sens à leur pratique », estime Caroline Tchepelev, du Comité départemental du tourisme des Hautes Alpes.
C’est pourquoi les thèmes fleurissent: randonnées avec un âne, avec des chiens de traîneau, ou observation du ciel, des oiseaux, des bergers avec leurs moutons en transhumance…Plus pointu encore: partir marcher avec un naturopathe pour découvrir les vertus des plantes, puis les cuisiner ou les transformer en crèmes hydratantes. Les plus téméraires iront même barouder de nuit.
« Les gens veulent de plus en plus évoluer en liberté, faire leur parcours seuls, sans guide, mais avec du confort », note Lionel Habasque, PDG de Terres d’Aventure. Pour marcher tranquille et léger, on peut même se faire porter ses bagages entre les étapes, et mettre les pieds sous la table en arrivant avec sa place déjà réservée au restaurant.
Ce sport nature se pratique « partout et sous toutes les formes », poursuit Cécile Rougier, du Béarn-Pays Basque.
Une nouvelle clientèle a émergé ces dernières années, qui recherche une « déconnexion totale », sans smartphone ni wifi, et prête à dormir dans des tentes ou des granges comme nos aïeux d’antan, note Lionel Habasque.