Polémique: Les 100 millions du Qatar à la France
Suspendu le temps de la campagne électorale, le sujet du fonds qatari pour les banlieues est revenu dans l’actualité suite aux récentes précisions apportées par Arnaud Montebourg.
Désormais réorienté pour venir en aide aux « zones déshéritées », ce projet en dit long autant sur la nature des relations que la France de François Hollande souhaite tisser avec le petit émirat que sur la fracture sociale qui ronge une partie de notre territoire national. Plusieurs enseignements peuvent être tirés de cette affaire.
Le projet qatari a changé de nature et d’orientation. Hier « fonds pour les banlieues », il est désormais qualifié par les pouvoirs publics de « fonds franco-qatari » axé sur l’aide aux PME, aux zones déshéritées voire au redressement productif.
Derrière la valse des mots, l’objectif est de gommer toute visée vers les quartiers populaires. Soucieux de son image, le Qatar veut à tout prix éviter de prêter le flanc aux critiques d’un financement obscur de l’islam français et de ses franges radicales.
C’est Pierre Moscovici qui gère le dossier
Le Qatar a beaucoup d’argent et notre pays fait face à une crise économique sévère. Avec en toile de fond les politiques d’austérité qui sévissent en Europe, voilà posés les termes de l’équation.
Considérant Paris comme un élément-clé de son dispositif diplomatique et désirant renforcer à tout prix la densité d’une relation stratégique avec une puissance militaire de premier plan, le Qatar souhaite donner des gages de bonne volonté à une présidence qui, contrairement à la précédente, ne lui est pas acquise d’avance.
Avec la nouvelle équipe à l’Elysée, on est en effet loin du « Tout-Qatar » qui caractérisait l’époque Sarkozy.
Pour faire bonne figure auprès des nouveaux décideurs français et préserver un axe Paris-Doha aussi solide que possible, les Qataris ont donc décidé de mettre l’argent à disposition du nouveau gouvernement. Signe que le projet est pris au sérieux en haut lieu, c’est désormais Pierre Moscovici qui pilote le dossier.
Bercy a décidé de reprendre la main car l’ordre de grandeur des sommes mises en jeu est proprement alléchant. On ne parle plus de 50 millions d’euros comme au début de l’aventure, mais de 100 millions. Certains parlent même d’un montant d’un milliard d’euros qui serait géré en collaboration avec la Banque publique d’investissement et la Caisse des dépôts.
A titre de comparaison, 50 millions d’euros c’est l’équivalent de 10% des sommes allouées chaque année au ministère de la Ville et cela correspond à ce qu’il manquait il y a quelques semaines au ministère des Sports pour boucler son budget…
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