Toujours aussi alarmiste : le Global Nutrition Report, publié ce samedi, alerte sur les problèmes de la quasi-totalité de la population mondiale avec l’alimentation. D’après cette étude annuelle qui porte sur 140 pays, ils sont à l’origine du ralentissement du « développement humain dans son ensemble ». Lire la suite « La planète a un grave problème d’alimentation »
Chez les Français de plus de 30 ans, près d’un sur deux serait en excès de poids. Mais l’obésité globale progresse plus lentement qu’avant. En revanche, l’obésité abdominale est de plus en plus fréquente.
Depuis deux décennies, l’obésité et les problèmes de surpoids en général représentent des enjeux de santé publique, tant leur progression a été importante entre 1997 et 2012. Il y a 21 ans, 8 % de la population adulte était en situation d’obésité en France. En 2012, ce chiffre est passé à… 15 % (1) !
Mais la prévalence du surpoids et de l’obésité a tendance à marquer le pas depuis quelques années. En effet, entre 2009 et 2012, elle n’a augmenté « que » de 5 %. Des chiffres que viennent confirmer une nouvelle étude portée aujourd’hui par la Caisse nationale de l’Assurance Maladie et l’Inserm.
« Les données de la cohorte permettent d’analyser l’état de santé de la population et de mieux comprendre ce qui se passe tout au long de la vie. Après plusieurs années de recrutement, nous avons pu analyser les données et fournir des premières estimations, en particulier sur la prévalence du surpoids et de l’obésité » explique Marie Zins, coordinatrice pour l’Inserm de la cohorte Constances.
En récoltant des données de près de 29 000 Français de plus de 30 ans, Constances (qui réunit actuellement près de 110 000 volontaires et doit à terme atteindre les 200 000) a évalué une prévalence à l’obésité globale (2) d’environ 16 %.
Obésité abdominale : les femmes d’abord
En revanche, l’obésité abdominale – définie par un tour de taille supérieur ou égale à 94 cm pour les hommes et 80 cm pour les femmes – est devenue un fléau plus important, et plus fréquent. Et contrairement à ce que l’on peut penser, les femmes sont plus touchées par ce problème, qui peut multiplier le risque d’avoir une maladie cardiaque dans les dix ans. 48,5 % des femmes entre 30 et 69 ans souffrent donc d’obésité abdominale contre 41,6 % des hommes, ce qui représente quand même une proportion importante.
À noter que les problèmes de surpoids « moins » importants touchent davantage les hommes (41 %) que les femmes (25,3 %). Le phénomène risque de perdurer. Selon une autre étude publiée en octobre sur e-santé.fr, 18% des moins de 16 ans en France étaient en surpoids dont 4% en situation d’obésité.
(1) Selon l’enquête nationale sur l’obésité et le surpoids ObEpi 2012.
(2) L’obésité globale est définie par un IMC supérieur à 30 (l’IMC se calculant à partir du poids, en kg, divisé par la taille, en m, au carré)
Qui a dit qu’il n’y a que les pauvres qui grossissent? En 1980, l’obésité était déjà un problème de pays riches; en trente ans, le surpoids s’est étendu dans le monde en même temps que la croissance économique, explique une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet. Lire la suite « Obésité des pays riches »