Football: la stratégie du Qatar
La récente participation de Nicolas Sarkozy au Doha Goals a permis de mettre à nouveau le Qatar au centre de l’actualité. Pour sa première édition, ce forum a réuni des personnalités politiques et sportives qui ont réfléchi aux moyens de faire du sport « un outil de progrès économique et social ». Cet évènement est l’occasion d’analyser la stratégie qui a fait du Qatar, en quelques années, une plaque tournante de la géopolitique du sport.
La « diplomatie sportive » de Doha
Dans le cadre du Qatar National Vision 2030, véritable feuille de route que s’est fixée la famille royale, le sport est perçu comme un levier d’actions prioritaires. Véhiculant des valeurs positives et offrant une visibilité de premier plan, il permet de placer le Qatar sur la carte du monde à moindre frais.
De même, il doit constituer un moteur de croissance dans le cadre de la politique de diversification économique censée faire sortir le pays de l’hyper-dépendance aux hydrocarbures. Enfin, le sport a ceci de particulier qu’il peut participer à la consolidation d’une identité en exacerbant le sentiment patriotique autour de l’équipe nationale. Pour toutes ces raisons, Doha s’est lancée dans une « diplomatie sportive » et le Doha Goals n’est qu’un élément d’un puzzle beaucoup plus vaste.
Les résultats sont effectivement impressionnants. Depuis l’organisation au Qatar des Jeux Asiatiques en décembre 2006 (qui représentent le 3e évènement sportif de la planète), le pays a entrepris une stratégie de conquête tous azimuts. Ne délaissant aucune discipline, ce dispositif maille tous les aspects du sport : de l’organisation des grands évènements à la diffusion audiovisuelle, jusqu’à la formation d’excellence et la prise de contrôle de clubs à l’étranger.
Le foot, fer de lance de la stratégie qatarie
Conscient de son capital de séduction, les autorités ciblent particulièrement le football. « Sport-roi », il mobilise les masses et peut gratifier le pays d’une publicité planétaire. Dans ce domaine, le Qatar développe un plan d’action autour de 5 axes :
– L’accueil des grands rendez-vous du ballon rond, l’attribution du Mondial 2022 symbolisant avec force cette ambition. Le pays organise aussi d’autres compétitions de grande ampleur. En 2011, il a été l’hôte de la Coupe d’Asie des nations et l’émirat accueille régulièrement des matchs amicaux à grande valeur symbolique. En plus du Brésil qui pose ses valises à Doha chaque année, c’est la sélection espagnole (et accessoirement meilleure équipe de l’histoire du football) qui affrontera l’Uruguay le 6 février.
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