Comment on a fabriqué la misère du monde!
Avant les années 80, le Ghana était considéré comme un pays en voie de développement prometteur. La crise économique que connaît le pays va amener une situation locale désastreuse au niveau des services de base. Le FMI et la Banque Mondiale proposent des prêts au pays, sous la condition dite d’ajustement structurel. Le pays est contraint de s’impliquer dans le libre échange, en orientant la production interne vers l’or et la cacao plutôt que vers les productions vivrières. L’incitation à la « récupération des coûts » va entraîner la privatisation des services publics de base de soins et d’adduction d’eau. L’implantation d’entreprises étrangères est favorisée grâce une politique fiscale avantageuse et une réglementation peu contraignante, notamment vis à vis de l’environnement. La richesse en or de la province du Katanga a attiré l’industrie minière. L’état ghanéen a délocalisé la population locale qui vivait de banane plantin, manioc, huile de palme et arachide. Les paysans on touché une indemnisation ridicule, les manifestants ont été éloignés par la force militaire. L’activité d’extraction a stérilisé les champs alentours : les déblais ont envahi les champs de manioc, la pollution métallique affecte l’air et l’eau. Les rizières sont aujourd’hui en jachère…
11 millions en Allemagne, 9 millions en France : c’est le nombre de personnes, comprenant de nombreux enfants, qui vivent en dessous du seuil de pauvreté dans ces deux pays, pourtant parmi les plus riches d’Europe. Cette misère n’est ni un choix ni une fatalité. Elle est le produit d’un changement de paradigme économique et politique ayant débouché sur un nouveau système. En Allemagne, des mères de famille jonglent entre des allocations chômage dérisoires et des « minijobs » à 400 euros. Dans les cités françaises, l’ascenseur social est en panne. En Espagne, les services sociaux sont asphyxiés par la baisse des crédits et des familles endettées se retrouvent à la rue alors même que les banques ne parviennent plus à vendre les logements vacants qu’elles ont saisis. Autant de témoignages qui illustrent une pauvreté « héritée » dès l’enfance et le sentiment d’impuissance et de honte de ceux qui en sont victimes. Sociologues et politologues mettent en garde : dans des sociétés européennes « en situation d’urgence », le démantèlement de l’État providence pourrait bien être une bombe à retardement.