Des milliers de fonctionnaires sont sans rémunération depuis des mois faute d’un accord entre le Hamas et l’Autorité palestinienne. Ce vendredi, le Qatar a annoncé qu’il paierait le salaire du mois de juillet des fonctionnaires gazaouis, sans rémunération depuis des mois faute d’un accord entre le Hamas au Lire la suite « Le Qatar paie les salaires en Palestine »
L’Autorite palestinienne a estimé à 4 milliards de dollars le montant de l’aide nécessaire. Lors de la conférence internationale des donateurs au Caire ce dimanche, plusieurs pays ont fait des promesses de dons, pour un total s’élevant à 5,4 milliards de dollars. La contribution la plus généreuse a été annoncée par le Qatar, qui promet 1 milliard de dollars.
Avec notre correspondante à Doha, Laxmi Lota
La somme prévue par l’émirat dépasse de loin les dons promis par d’autres pays comme les Etats-Unis, avec 400 millions de dollars, ou l’ensemble de l’Union européenne avec 570 millions de dollars.
Ce n’est pas la première fois que le Qatar se montre généreux avec les Palestiniens. Durant la guerre dans la bande de Gaza l’été dernier, l’Emirat a payé le salaire des fonctionnaires de l’enclave : près de 700 000 dollars. Doha s’est aussi engagé à verser 1000 dollars par maison palestinienne détruite.
C’est dans la capitale qatarienne que s’est réfugié depuis 2012 le chef du Hamas en exil, Khaled Mechaal. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, s’y rend régulièrement pour des discussions avec l’Emir et le représentant du Hamas.
Le Qatar a perdu de son influence dans la région, notamment en Egypte après la destitution du président Mohammed Morsi. L’Arabie saoudite et la Turquie ont repris le dossier syrien. L’Emirat tient donc à conserver son rôle de soutien politique et financier auprès des Palestiniens.
Toutes les familles palestiniennes dont la maison a été détruite se verront verser par le Qatar une aide de 1.000 dollars, selon des informations publiées dimanche par le journal israélien The Jerusalem Post. Depuis le début de l’opération “Bordure Protectrice”, 797 habitations auraient subi des dommages suite aux bombardements dans la bande de Gaza.
D’après les informations du Jerusalem Post, le Qatar souhaiterait venir en aide aux familles palestiniennes, dont la maison a été détruite dans les bombardements du conflit opposant Gaza à Israël, en leur versant 1.000 dollars, soit 750 euros environ, par habitation.
Omar al-Dari, le vice-ministre palestinien des Affaires sociales, a indiqué à l’agence de presse Safa que “le comité du gouvernement de Gaza supervisera la distribution de cette aide et que le Ministère des Affaires sociales distribuera l’argent à travers ses succursales dans la bande de Gaza ».
D’après le quotidien israélien, le Qatar aurait versé 5 millions de dollars à la Palestine au début du conflit.
Depuis le début de l’opération “Bordure Protectrice” le 8 juillet dernier, 797 maisons palestiniennes auraient été détruites par les forces israéliennes.
En ouverture du sommet arabe à Doha ce mardi, l’émir du Qatar cheikh Hamad a proposé la création d’un fonds pour Jérusalem d’un milliard de dollars, auquel son émirat contribuerait à hauteur de 250 millions.
Il s’agit, a poursuivi l’émir, de « défendre al-Qods », la Jérusalem musulmane, troisième lieu saint de l’islam après La Mecque et Médine. Qui dans le monde musulman s’y opposerait ?
Le fonds serait géré par la Banque islamique de développement qui relève de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI), basée à Djeddah en Arabie saoudite.
L’émir – dont le pays a noué très secrètement des liens avec l’Etat hébreu au début des années 90 via la multinationale américaine Enron, proche du groupe de pression pro-israélien à Washington – a profité de la tribune offerte par le sommet arabe pour critiquer « Israël et ses agissement » à l’égard des Palestiniens. Qui dans le monde arabo-musulman s’en plaindrait?
Cette excellente idée de sauver al-Qods serait encore meilleure, si le Qatar versait à l’Autorité palestinienne ce qu’il avait promis de lui offrir en 2007 lors de la conférence des pays donateurs pour la Palestine qui s’était tenue à Paris. Or, Doha n’a jamais rien donné à Mahmoud Abbas, dont le budget est cruellement à sec.
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L’émir du Qatar, le cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, débute une visite officielle dans la bande de Gaza à partir de ce mardi. Première visite au plus haut niveau depuis le blocus imposé après la victoire du Hamas aux élections législatives de janvier 2006, cet événement met autant en évidence la recomposition du champ politique palestinien que l’implication du petit émirat dans l’équation stratégique du Moyen-Orient.
Contrairement à ce qu’ont relaté de nombreux médias français et étrangers, ce n’est pas la première fois qu’un chef d’Etat arabe se rend dans la bande de Gaza depuis l’occupation de ce bout de terre par Israël en 1967. En 1999, ce territoire avait déjà reçu la visite d’un leader arabe. Il s’agissait déjà de… l’émir du Qatar.
Devenir le pivot du monde arabe
Cette deuxième visite s’inscrit dans un contexte radicalement différent de la précédente. En une décennie, le Qatar est passé du stade de petite monarchie pétrolière insignifiante à un acteur incontournable de la scène moyen-orientale.
Le moment choisi n’est pas anodin. Débordant d’ambitions, Doha a mis à profit la conjoncture issue du printemps arabe pour reprendre au Caire et à Riyad le leadership de la réconciliation interpalestinienne.
Avec une Egypte convalescente et une Arabie saoudite engluée dans ses querelles de succession, Doha a saisi l’opportunité d’occuper le devant de la scène sur un sujet qui domine les représentations du monde musulman. En février dernier, c’est à Doha que les chefs du Fatah et du Hamas se sont réunis pour signer un accord de réconciliation nationale.
Le Qatar souhaite engranger, par le biais de cette visite historique, les dividendes symboliques, politiques et médiatiques d’un engagement qui doit faire de lui, dans son optique, le pivot du monde arabe.
Avec les rebelles sunnites syriens
Le déplacement du cheikh Hamad s’inscrit également dans un contexte régional extrêmement volatile où la crise syrienne accentue les polarisations politiques et confessionnelles.
Soutien des rebelles et parrain du sunnisme régional, le Qatar s’est fortement engagé dans une ligne de faille qui est devenue la caisse de résonance d’un affrontement régional contre l’axe chiite qui s’étend de l’Iran au Hezbollah et dont la Syrie de Bachar el-Assad est un élément-clé.
Dans cet antagonisme qui menace la stabilité de toute la région et où le Liban semble malheureusement devenir la prochaine victime, chaque camp tente de mobiliser les ressources symboliques afin de légitimer son positionnement.
Dans cette compétition, l’alignement des factions palestiniennes (et du Hamas en particulier) sur la position qatarie gratifie la diplomatie du cheikh Hamad d’un précieux atout.
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