L’annonce a semé le trouble. Le Qatar participe pour la première fois aux Jeux de la Francophonie qui se tiennent du 7 au 15 septembre dans la ville de Nice. Cette compétition a lieu tous les quatre ans, dans l’année post-Olympiques, et regroupe plus de 3000 athlètes provenant de 54 pays.
Ce qui pose problème est la participation du Qatar dont l’intégration récente dans la famille francophone a fait grincer des dents. En octobre dernier, lors du 14e sommet de la Francophonie organisé à Kinshasa, l’émirat avait en effet été pointé du doigt. Contrairement aux habitudes, Doha avait directement intégré le statut de membre associé sans passer par la case « observateur ». La démarche avait alors offensé ceux qui accusent l’émirat d’entreprendre un lobbying d’Etat trop agressif. Pour se défendre, les autorités qatariennes avaient mis en avant leurs efforts déployés pour la promotion de la langue de Molière. Ceux-ci se déclinent sous trois dimensions :
– l’installation de structures éducatives pratiquant le français comme langue d’enseignement illustrée notamment par l’inauguration en 2008 du lycée Voltaire. Cet établissement franco-qatarien qui accueille des centaines d’élèves vient de vivre une année scolaire agitée. La Mission laïque française qui gère l’établissement a accusé le ministère qatarien d’intrusion inacceptable dans les programmes scolaires. Côté qatarien, on fustigeait un manque de transparence dans la gestion financière. Malgré cette période de tensions marquée par le départ de l’ancien proviseur, le lycée va bénéficier d’un agrandissement afin de répondre à l’afflux de demandes.
– le lancement d’une station de radio francophone, Oryx FM. L’installation de cette radio qui émet quotidiennement depuis 2011 remplace le court espace de radiodiffusion qui était alloué à la langue française dans l’une des radios publiques de l’émirat.
– la décision du ministre qatarien de l’Education d’introduire la langue française en option dans toutes les écoles publiques du pays, initiative saluée par les autorités françaises à laquelle l’ambassade de France à Doha collabore activement. Liure la suite sur Mon Blog Qatar…
Pour celles ou ceux qui ne connaissent pas l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), elle a pour mission de donner corps à une solidarité active entre les 77 États et gouvernements qui la composent (57 membres et 20 observateurs). Une communauté de destin consciente des liens et du potentiel qui procèdent du partage d’une langue, le français, et des valeurs universelles. En gros, elle a pour mission de :
Promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique
Promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme
Appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche
Développer la coopération au service du développement durable.
Découvrez l’interview de Clément Duhaime, s’expliquant sur l’entrée du Qatar dans l’Organisation internationale de la francophonie dans une interview acordée pour le webmagazine Euractiv.
Certains ont accueilli avec scepticisme l’adhésion récente du Qatar dans le cercle des pays francophones, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). L’administrateur de l’OIF, Clément Duhaime, a toutefois affirmé que l’État du Golf a fait preuve de son engagement envers la langue française.
Clément Duhaime est l’administrateur de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).
Quels ont été les critères déterminants dans la décision d’accueillir le Qatar au sein de l’OIF en tant que membre observateur ?
Permettez-moi de revenir un instant sur la procédure. Tout pays qui souhaite devenir membre de l’OIF est appelé à déposer un dossier circonstancié de candidature. Le Secrétaire général de l’OIF soumet cette demande au Conseil permanent de la Francophonie qui l’examine et formule ensuite une recommandation à la Conférence ministérielle, et dans la foulée, aux chefs d’Etat et de gouvernement. Ce sont donc, en dernier ressort, les chefs d’Etat et de gouvernement qui prennent la décision et le statut à accorder aux pays candidats.
L’adhésion d’un pays repose sur un certain nombre de critères et des engagements précis en faveur de la promotion et la défense de la langue française. Elle suppose également le partage de nos valeurs communes que sont la paix, la démocratie, le respect des droits de l’homme. La candidature du Qatar a été examinée, tant sur le fond que sur la forme, selon ces principes.
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Le Qatar Investment Authority (QIA) est le fonds d’investissement souverain de l’émirat du Qatar, présidé par le cheikh Tamim bin Hamad al-Thani. Fondé en 2005, il détiendrait 85 milliards USD d’actifs. Le QIA contrôle un peu plus de 6 % du capital d’EADS, 15,1 % des actions du London Stock Exchange et 17 % de Volkswagen. Il est actionnaire du Groupe Lagardère à hauteur de 12,83 %. Etablie en 2005, la Qatar Investment Authority (QIA), le fonds souverain de l’émirat gazier, occupe la 12e place du classement Preqin publié en avril 2012 qui fait autorité. La QIA dispose de 80 milliards de dollars d’actifs (61 milliards d’euros). Le fonds est divisé en deux structures, Qatari Diar (immobilier) et Qatar Holdings.
En 2011, la QIA a investi 21,7 milliards de dollars à l’étranger. La QIA possède des participations dans General Motors, Banco Santander, Miramax, Porsche, VW, Crédit suisse ou le London Stock Exchange. Elle est propriétaire du grand magasin londonien Harrods. En France, la QIA possède 100 % du PSG et de Paris Handball, les immeubles Virgin, HSBC, Lido et plusieurs hôtels de luxe. Elle est actionnaire à hauteur de 12,83 % du groupe Largardère. C’est un investisseur dormant, peu impliqué dans la vie des entreprises concernées. Lire la suite… Voici la liste des investissements: Finance