15 ans de prison pour le poète qatari
La condamnation en seconde instance du poète qatari Mohamed Ibn al Dhib al Ajami à 15 ans d’emprisonnement a fait l’objet d’une large couverture. Nombreux sont ceux qui s’interrogent, à juste titre, sur les ambivalences d’un régime qui s’érige en porte-voix des aspirations démocratiques dans le monde arabe tout en bâillonnant, à l’intérieur, les voix discordantes. Plusieurs leçons peuvent être tirées de cet épisode qui écorne l’image du Qatar et en dit beaucoup sur la nature du régime et sur le peu de considération que les pays occidentaux accordent au respect des droits de l’homme dans leurs relations avec les pétromonarchies.
Il est avéré qu’il n’y a pas au Qatar le même degré d’expression démocratique que dans d’autres pays du monde. Il y a un certain nombre de tabous révélateurs d’une forme de conservatisme de la société et l’intégrité de la famille royale en fait partie. C’est un sujet auquel il ne faut pas s’attaquer. Cela dit, ces limites ne peuvent être le prétexte à des condamnations abusives. En ce sens, le verdict sur l’affaire du poète est plus qu’une erreur, c’est une faute politique.
Souvent décrié pour son rôle grandissant dans les phases de transition que connaissent les pays de la région suite au bouleversement politique consécutif au « Printemps arabe », l’émirat affiche une nouvelle fois une forme de contradiction qui suscite beaucoup de réactions. De nombreux efforts restent à fournir afin de se rapprocher des standards internationaux, notamment en matière de respect des libertés fondamentales. Même dans le domaine de la liberté de la presse, le pays d’Al Jazeera est encore loin de faire figure de bon élève. Dans le dernier classement de Reporter sans frontières, le Qatar arrive en 110e position. Même s’il gagne 4 places par rapport au classement précédent, il arrive au 4e rang du monde arabe loin derrière les Comores, le Koweït et le Liban.
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