La baisse du prix du baril a été une surprise fin 2014. Les cours actuels font plus que surprendre. Les indicateurs aux Etats-Unis laissent entrevoir des perspectives encore plus étonnantes. A savoir, la probabilité d’une nouvelle baisse des cours. Par Gérard Vespierre, associé fondateur de Strategic Conseils, chercheur associé à la Fondation d’Etudes pour le Moyen-Orient (FEMO). Lire la suite « Le prix du pétrole baissera, quelles sont les raisons ? »
Les perspectives à court terme de l’économie mondiale à travers la tendance baissière des prix du pétrole sur le marché international et les contre-performances des exportations d’hydrocarbures du pays n’ont pas été sans conséquence sur l’économie nationale.
En dépit de sa résilience à travers sa faible exposition financière extérieure, son niveau élevé des réserves de changes et la flexibilité du taux de change, l’économie algérienne n’arrive pas encore à se départir de sa vulnérabilité face aux chocs extérieurs. Cette fragilité a été confirmée par l’évolution de la balance des paiements extérieurs au 1er trimestre 2014, impactée par le recul dans les exportations du pétrole et du gaz et la baisse des prix de l’énergie.
C’est ce qui ressort de la note de conjoncture du 1er trimestre 2014 établie par la Banque d’Algérie (BA). Sur le marché international de l’énergie, le prix du baril de Brent s’est inscrit à la baisse au cours du 1er trimestre 2014, passant de 111,4 dollars début janvier à 107 dollars à fin mars. Cette évolution a été marquée beaucoup plus par des facteurs temporaires, à savoir l’hiver rude aux États-Unis… et la situation de dépréciation du dollar face à l’euro. En moyenne trimestrielle, le prix du pétrole algérien s’est établi à 109,55 dollars/baril au 1er trimestre 2014, en baisse de 2,6% par rapport au 1er trimestre 2013 où il a été évalué à 112,51 dollars/baril
Contraction des exportations d’hydrocarbures à 15,57 milliards de dollars
Parallèlement à cette situation, les importations de biens fob (Free On Board) ont légèrement reculé au 1er trimestre 2014 pour s’établir à 14,09 milliards de dollars par rapport à la même période de l’année passée (14,2 milliards de dollars) où le 2e trimestre avait enregistré un haut en la matière (15,09 milliards de dollars), précise la note de la Banque centrale. “Il s’agit là d’une tendance favorable, même si le montant des importations de biens au 1er trimestre 2014 est supérieur aux niveaux atteints aux 3e et 4e trimestres 2013”, commentent les rédacteurs de la note.
Pour ces derniers, la diminution des importations de biens au 1er trimestre 2014 relativement à la même période de l’année 2013 “est due à la contraction de celles des produits pétroliers et des biens de consommation non alimentaires, en situation de progression des importations des produits semi-finis et des biens d’équipements industriels. Ces derniers, qui occupent le premier rang avec une part de 28,13%, ont enregistré une hausse de 6,7% par rapport à leur niveau du 1er trimestre 2013”.
Quant aux produits semi-finis qui ont atteint 19,5% du total des importations, ils occupent le deuxième rang et se sont accrus de 4,6% au cours du trimestre sous revue comparativement à la même période de l’année dernière.
La contraction des exportations d’hydrocarbures a eu également un effet direct sur la balance commerciale. “Le 1er trimestre 2014 a enregistré un amenuisement de l’excédent de la balance commerciale à 1,84 milliard de dollars contre 3,78 milliards de dollars au titre de la même période de 2013, soit une moindre performance…”, souligne la BA.
Balance des paiements : un déficit de 470 millions de dollars
Cet amenuisement de l’excédent de la balance commerciale comparativement au 1er trimestre 2013 a influé directement sur le compte courant de la balance des paiements extérieurs qui, selon les tendances monétaires et financières de la Banque d’Algérie, affiche un déficit de 470 millions de dollars, et ce, malgré l’“augmentation des transferts nets et la diminution du déficit des revenus des facteurs au 1er trimestre 2013”.
La Banque des banques enregistre avec satisfaction, cependant, la progression de près d’un milliard de dollars de l’encours des réserves de changes, sans l’or, qui est évalué à 194,961 milliards de dollars contre 194,012 milliards de dollars à fin décembre dernier. “L’augmentation des réserves de changes est plus significative comparativement à leur niveau de fin mars 2013 (189,768 milliards de dollars)”, affirment les analystes de l’institution que dirige Mohamed Laksaci.
Pour ces experts, la poursuite de la progression des réserves de changes au cours du 1er trimestre 2014 contribue à consolider la position financière extérieure nette de l’Algérie, appuyée par un niveau historiquement bas de la dette extérieure qui se situe à 3,561 milliards de dollars à fin mars 2014 contre 3,396 milliards de dollars à fin décembre 2013 et 3,451 milliards de dollars à fin mars 2013.
Réserves de changes : 194,961 milliards de dollars
“Le niveau des réserves de changes ainsi accumulées dépasse les seuils d’adéquation habituels pour les pays émergents, ce qui permet à l’Algérie de faire face à d’éventuels chocs externes et de préserver la stabilité extérieure”, rassure, en revanche, la Banque d’Algérie qui, mentionne-t-on dans le document trimestriel, a poursuivi au 1er trimestre 2014 la gestion prudente des réserves officielles de changes en mettant de plus en plus en avant le suivi rigoureux et la gestion des risques, au moyen notamment de mesures de prudence appropriées pour préserver le capital des investissements de toute perte, tout en atteignant “un niveau de rendement acceptable” compte tenu de la persistance de l’environnement de faibles taux d’intérêt mondiaux. À fin mars dernier, les emprunts publics à 10 ans aux États-Unis affichaient, précisent les statistiques de la BA, un rendement de 2,72% contre 1,55% pour les titres publics allemands de même maturité, pour ne citer que cet exemple.
Par ailleurs, le 1er trimestre 2014 a subi une appréciation du dinar contre le dollar américain (0,7%) par rapport au même trimestre de l’année 2013. Parallèlement, le cours de change moyen du dinar contre l’euro s’est déprécié de 3,38% au 1er trimestre 2014 (106,7062 euros/DA) par rapport au même trimestre de l’année passée (103,213 euros/DA). Une chose est certaine, le taux de change effectif réel du dinar s’est en définitive déprécié de 1,81% au 1er trimestre 2014 par rapport à la même période de 2013.
Sur un autre registre, les crédits bancaires à l’économie ont atteint 5 314 milliards de dinars à fin mars 2014 dont 74,25% au titre des crédits à moyen et long terme contre 72,4% à fin 2013. Les prêts aux entreprises privées atteignent plus de 2 427 milliards de dinars contre 2 367 milliards de dinars en 2013 et progressent ainsi de 19,50%. Quant aux crédits aux ménages, ils ont augmenté de 4% à un rythme proche de celui des crédits à l’économie. Concernant la liquidité bancaire, elle s’est légèrement améliorée et a atteint plus de 2 978 milliards de dinars à fin mars dernier contre plus de 2 865 milliards de dinars à la même période de l’année 2013.
En ce qui concerne l’inflation des prix à la consommation, elle a enregistré, en glissement annuel, note la BA, une baisse de 3,55 points de pourcentage par rapport à mars 2013. Cette tendance baissière est générée par la faible baisse de l’inflation en glissement de l’ensemble des groupes, à l’exception de celui de l’éducation-culture et loisirs. Estimée à 1,98% en moyenne annuelle, l’inflation est descendue en dessous de 2% pour la première fois depuis octobre 2006.
Le groupe pétrolier britannique British Petroleum (BP) a décidé de renoncer à vendre ses actifs en Algérie. C’est Youcef Yousfi, ministre de l’Énergie et des Mines qui l’a fait savoir, dans un entretien à l’Agence d’information financière américaine « Dow Jones ». « BP ne veut pas partir. BP a décidé d’annuler son plan de cession », a-t-il notamment déclaré dans un contexte international marqué par une relative instabilité du marché pétrolier et gazier. Lire la suite « British Petroleum en Algérie »
La période d’exploitation est fixée à 30 ans pour les hydrocarbures non conventionnels liquides et à 40 ans pour les hydrocarbures non conventionnels gazeux. La lecture des articles du texte intitulé «Projet de loi portant amendement de la loi 05-07 du 28 avril 2005 relative aux hydrocarbures» donne une idée du contenu des modifications apportées soumises par le gouvernement et qui doivent être adoptées par l’Assemblée nationale. Lire la suite « Loi sur les hydrocarbures en Algérie »