Ces enfants qui veulent faire le Mont-Blanc
Escalader le Mont-Blanc est un défi qui fascine depuis toujours les fondus de montagne. Sauf que depuis un certain temps quelques « hurluberlus » se sont mis à emmener avec eux leurs enfants. Ces expéditions à haut risque suscitent la désapprobation générale dans la vallée de Chamonix, en Haute-Savoie. Guides et gendarmes de haute montagne sont sur le qui-vive.
Le premier à avoir dépassé les bornes en juillet dernier est un Américain, qui a emmené ses deux enfants de 11 et 9 ans. Une ascension filmée pour être vendue sur des chaînes de télé, et qui a bien failli coûter la vie à toute la cordée, prise dans un début d’avalanche.
Pierre Schropff, du bureau des guides de Chamonix, est scandalisé par l’inconscience de ces parents, avides de battre à tout prix des records insensés :
« Certains adultes pensent opportun de prendre leurs enfants en otage pour figurer par exemple au Guiness des records. Le Mont Blanc c’est plus que 4 800 mètres et donc les jeunes enfants n’ont pas leur place là-haut. Physiquement, au niveau du froid, au niveau de la longueur de la courbe, du manque de sommeil, de la fatigue accumulée, etc. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est criminel parce qu’il n’y a pas encore eu d’enfants morts dans ces conditions, mais il a failli en avoir en début de saison. »
Un Autrichien dissuadé de gravir le Mont-Blanc avec son fils de 5 ans
Mardi, un alpiniste autrichien qui avait entrepris l’ascension avec son fils de 5 ans a été intercepté à 3 200 mètres. « Il s’est fait bloquer au premier refuge par une équipe de gendarmes qui sont là justement pour réguler les questions de camping et il a été contraint de rebrousser chemin », rapporte Pierre Schropff
En fait, les gendarmes ont dû beaucoup insister avant d’avoir gain de cause. Pourtant, à cette hauteur, la température ressentie est de – 20°C et les bourrasques atteignent facilement les 150 kilomètres/heure.
Source: RFI