Alors qu’il a lancé de nombreux grands chantiers, dont la construction de stades pour le Mondial 2022, le Qatar est inquiet par la baisse des prix du pétrole. Le Qatar, qui prépare le Mondial 2022, s’est inquiété dimanche des problèmes de surcoût et de l’allongement des délais de ses grands projets estimés à 200 milliards de dollars en raison du recul du prix du pétrole.
Dans une étude, le ministère du Développement, de la planification et des statistiques a averti que « la Lire la suite « Qatar: Le Mondial 2022 et la baisse des prix du pétrole »
La réforme annoncée au Qatar du système de « la kafala » n’entrera en vigueur qu’en décembre 2016, a rapporté un journal local vendredi. Ce système de « parrainage » est accusé de mettre l’employé à la merci de son employeur et est décrié par des ONG comme
Et si le Mondial 2022 échappait au Qatar ? La désignation de l’émirat comme pays hôte est si controversée depuis des mois qu’un retournement de situation n’est plus à exclure. Selon les informations du reporter d’ESPN Jorge Ramos, la FIFA préparerait un plan B et aurait demandé aux États-Unis de se tenir prêts. Décryptage de Nabil Ennasri, auteur de « L’énigme du Qatar » (Iris).
Le Mondial de football vient de débuter et les yeux du monde sont rivés sur le Brésil. Au centre de l’attention planétaire, le pays organisateur retient son souffle. Pendant un mois, ce sont des centaines de milliers de spectateurs et des milliards de téléspectateurs qui vont communier autour de la même passion.
Mais en plein Mondial au Brésil, la planète football se préoccupe aussi d’une autre Coupe du monde, celle de 2022 qui doit normalement avoir lieu au Qatar. Depuis son attribution, l’événement est au centre d’une polémique sans fin.
Après les controverses sur la condition des travailleurs asiatiques, la chaleur estivale, un éventuel changement de calendrier ou les accusations de corruption, c’est peu dire que l’organisation de ce futur tournoi suscite une levée de boucliers.
Rarement dans l’histoire du sport, le choix d’un pays n’a provoqué autant de crispations et ce, huit années avant le début effectif de la compétition.
Un engouement de courte durée
Le 2 décembre 2010, le comité exécutif de la FIFA attribue l’organisation du Mondial 2022 au Qatar. Fait unique dans son histoire, la FIFA concède la Coupe du monde à deux pays simultanément : l’émirat est désigné pour 2022 et la Russie l’emporte pour 2018.
Pour la première fois également, les frontières du ballon rond pénètrent le monde arabe. Le signal se veut fort et il a pour objet de démontrer que le foot est un sport à la popularité universelle.
L’engouement est de courte durée. Très vite, une nuée de critiques va s’abattre et de pays à la légitimité footballistique inexistante à un émirat accusé d’abuser de la « diplomatie du carnet de chèques », le Qatar est pris sous une avalanche d’accusations.
En janvier 2013, l’hebdomadaire sportif français « France Football » publie l’enquête « Qatargate » qui prétend apporter les preuves que le Mondial a littéralement été « acheté ». Il y a quelques jours, c’est le « Sunday Times » qui titrait sur « le complot destiné à acheter le Mondial ».
Le journal britannique assure avoir les éléments prouvant que le qatari Mohamed bin Hammam – ancien membre exécutif de la FIFA radié à vie de l’organisation en 2011 – s’était servi de fortes sommes d’argent pour soudoyer plusieurs hauts responsables afin de les convaincre de voter pour son pays.
Un soft power en déséquilibre
Pour le Qatar, cela commence à faire beaucoup. Basant en partie la construction d’une réputation mondiale par l’exercice d’une dynamique « diplomatie sportive », ces mauvaises couvertures de presse à répétition mettent à mal son ambition.
Etat faisant un exercice immodéré du soft power et de la diplomatie du rayonnement, l’émirat est aujourd’hui confronté à ce qu’il redoutait le plus : une opinion publique mondiale qui commence à douter de sa probité. Pour ne rien arranger, le président de la FIFA lui-même s’en est allé de sa petite phrase en déclarant que le choix du Qatar était finalement « une erreur ».
Dans l’œil du cyclone alors qu’il reste encore huit ans avant le début de la compétition, le monde du football s’interroge : faut-il maintenir le Mondial au Qatar ou repartir sur une nouvelle procédure de vote ?
Avant d’y répondre, il faut d’abord relever certains angles morts du dossier. Deux éléments compromettent en effet le caractère désintéressé du procès en corruption adressé à l’endroit du Qatar :
1. La rivalité Blatter vs. Platini
L’évolution des prises de position de l’actuel président de la FIFA trahit une sourde lutte d’influence à la tête de l’institution qui régit le football mondial. Au départ enthousiaste face à une candidature qui présentait l’avantage de toucher de nouveaux territoires, le rétropédalage de Sepp Blatter est, d’après nous, non dénué d’arrière-pensées stratégiques.
Sentant le vent tourner face à un émirat à la réputation sulfureuse, le revirement de Blatter doit aussi être mis en perspective avec sa candidature à sa propre succession. L’un de ses challengers les plus en vue n’est autre que Michel Platini, lequel a avoué avoir voté pour le Qatar en 2010.
Noircir le dossier « Qatar » peut donc être une manœuvre de Blatter de jeter une patate chaude dans les mains de son principal concurrent qui fait, depuis, cet aveu, l’objet d’un procès d’intention. Au pouvoir depuis 1998 et désirant briguer un cinquième mandat, le Suisse se sait affaibli.
La candidature qatarie se voit donc indirectement prise en otage dans un règlement de compte entre deux rivaux.
2. Le fonctionnement de la FIFA mis en cause
L’autre interrogation repose sur la contradiction que met à nu cette affaire. Si corruption il y a eu, faudrait-il davantage blâmer le Qatar pour avoir tenté de fausser le résultat ou la FIFA qui a laissé se mettre en place un système quasi-mafieux ?
Dans son récent livre « Omerta, la FIFA de Blatter, une histoire de mafia », le journaliste écossais Andrew Jennings dénonce un fonctionnement opaque à base d’achats de vote, de tromperie et de trucages en tout genre.
Mark Pieth, professeur de droit de l’université de Bâle qui a réalisé un audit de la FIFA au sein d’une Commission indépendante (CIG), a même dressé un bilan catastrophique :
« À notre arrivée, en 2011, nous avons fait connaissance avec un univers dominé par les jeux de pouvoir, le patronage et les patriarches, installés depuis des décennies. »
En ce sens, si la corruption était prouvée, ce ne serait plus le Mondial au Qatar qui vacillerait mais tout l’édifice de la FIFA. D’autant que si des dysfonctionnements étaient avérés pour le vote de la Coupe du monde 2022, quid du choix de la Russie en 2018 ? Le Qatargate suivi du Russiagate sonneraient alors comme le chant du cygne pour une FIFA qui ne se relèverait pas.
D’autant que certains seraient tentés de revenir en arrière pour lever le voile sur la désignation controversée de certains pays organisateurs, en commençant par celle du Mondial en Allemagne en 2006. Face à tant de grabuges, il n’est pas étonnant d’entendre certaines voix plaident pour une dissolution pure et simple de la FIFA…
Quels scénarios possibles ?
En attendant les conclusions définitives de Michael Garcia, président de la chambre d’investigation du Comité d’éthique de la FIFA qui vient de finir un rapport sur les attributions des Mondiaux 2018 et 2022, les alternatives qui se présentent pour sortir le Mondial 2022 du bourbier sont les suivantes.
1. Élargir l’organisation à d’autres pays
Une possibilité d’élargir l’espace d’organisation du tournoi. Cette option verrait par exemple le Mondial 2022 être co-organisé par d’autres pays arabes comme l’Egypte ou les Émirats arabes unis.
Déjà soumise par quelques personnalités, cette idée permettrait de réduire la pression sur le Qatar et de « faire porter » cet événement par d’autres nations du monde arabe. Ce ne serait plus le Mondial du Qatar mais celui du monde arabe, ce qui accentuerait la portée symbolique d’un tel événement.
2. Retirer le Mondial au Qatar
Ce serait certainement le choix le plus désastreux. D’abord parce que cette alternative ne pourrait se justifier que lorsque les accusations de corruption seront définitivement corroborées, ce qui n’est pas aujourd’hui le cas.
Le rapport final Garcia est à ce titre capital car il permettra de sérier les responsabilités de chacun. De même, il faut aussi s’interroger sur les raisons qui poussent certains acteurs à soutenir une telle option.
L’Australie, candidate malheureuse pour l’organisation en 2022, pousse dans cette direction. Il est en effet de bonne guerre de voir les perdants d’hier reprendre du poil de la bête en mettant à profit la polémique d’aujourd’hui pour arriver à un nouveau vote.
3. Maintenir le Mondial au Qatar
De notre point de vue, c’est la décision qui, à l’heure actuelle, serait la moins mauvaise. D’abord parce que le Qatar est innocent jusqu’à ce qu’il soit reconnu coupable. De plus, le Mondial 2022 et l’extrême focalisation qu’il suscite ont induit un certain nombre de changements positifs au sein de l’émirat.
En ce sens, il faut rappeler la décision historique des autorités de bannir définitivement le système de la Kafala afin d’améliorer la condition des ouvriers étrangers. Cette réforme est, à n’en point douter, une conséquence directe de l’attention médiatique qui peut ainsi être utilisée comme un levier d’amélioration des droits de l’homme.
Enfin, cette option présente aussi l’avantage d’inscrire le monde arabe dans le circuit de la mondialisation alors qu’un retrait aurait des conséquences symboliques désastreuses et ne ferait que renforcer les tenants du choc des civilisations.
DOHA: Le Qatar a dévoilé les plans pour construire une île de 5,5 milliards de dollars au large de Doha avec des hôtels flottants pour les amateurs de foot attendus à affluer vers le pays pour la Coupe du Monde en 2022.
Les plans pour l’île d’Oryx, qui comprendront des villas de luxe, un parc aquatique et cinq hôtels flottants à l’aide de navires de croisière, ont été dévoilés par Qatari developer Barwa Real Estate, détenu en partie par le fonds souverain du Qatar.
Les hôtels pourront loger 25.000 fans de football, selon directeur Abdulla Al Subaie de Barwa lors du Cityscape Qatar 2013, à exposition de l’immobilier à Doha.
L’île Oryx peut accueillir 20.000 à 25.000 personnes. Les navires de croisière peuvent être ancrées pour une semaine, deux semaines. Elle peut être mobilisée et démobilisée pour un court laps de temps, at-il ajouté.
Île Oryx coûtera QR20bn (5,5 milliards de dollars) pour sa construction, at-il dit, ajoutant que le projet était seulement dans la phase de conception.Barwa, qui est le plus grand promoteur immobilier coté du Qatar, cette dernière possède des propriétés en France, en Suisse et au Royaume-Uni… L’an dernier, il a annoncé son intention de lancer un projet à usage mixte de la Ville de golf 4,9 milliards de dollars dans son développement de la ville côtière de Lusail, qui abritera 4.000 unités d’habitation et un terrain de golf. La société n’a pas l’intention d’émettre des obligations cette année, at-il ajouté.
Dans sa deuxième année, Cityscape Qatar 2013, a vu près de 100 entreprises dans les secteurs de la construction immobilière provenant de plusieurs pays, dont la Turquie, l’Egypte, le Qatar, les Émirats arabes unis, le Koweït, l’Arabie Saoudite, la Belgique, le Portugal, le Bahreïn, le Royaume-Uni, Oman et le Liban . Cheikh Khalifa bin Jassim bin Mohammed Al Thani, Président de la Qatar Chambre, a officiellement inauguré l’exposition.
Source: The peninsule Qatar
Le Qatar ou la stratégie du plus faible – entretien avec le Journal de Saint-Denis (93) Le JSD : Quel est le fondement de la stratégie de développement du Qatar ? Nabil Ennasri :Il faut replacer le Qatar dans sa situation géopolitique, celle d’un petit pays coincé entre deux voisins intimidants : l’Iran et l’Arabie Saoudite. Les dirigeants qataris pensent leur place à travers ce prisme d’une vulnérabilité excessive, doublée du fait que le Qatar, assis sur la troisième réserve mondiale de gaz, suscite les convoitises. L’exemple du Koweït, envahi par l’armée irakienne, en 1990, a été un traumatisme majeur. Cette conscience aiguë de sa fragilité pousse le Qatar à s’assurer du parapluie militaire américain. Mais la force pure leur étant interdite, ils misent sur le « soft power » : s’afficher pour exister. Cela passe par Al Jazeera, qui leur a conféré une audience planétaire en quelques années. Cela se décline aussi dans les domaines sportifs, culturels, religieux et diplomatiques. Le sport notamment est considéré comme un vecteur de rayonnement majeur qui doit situer positivement le Qatar sur la carte. Le JSD : Ce développement ne va pas sans un certain nombre de problèmes… Nabil Ennasri :Il y a deux contradictions majeures. D’abord, la condition dramatique des ouvriers étrangers. Ce sont eux qui ont fait le Qatar, mais ils vivent une situation – économique, juridique – accablante. Le Qatar ne pourra pas se prévaloir d’être le modèle qu’il veut être pour les autres pays du Golfe s’il n’améliore pas de manière substantielle la condition de ces travailleurs. Au-delà du coût social, le prix écologique est exorbitant. Récemment encore, les Qataris étaient les plus gros pollueurs de la planète par habitant. Depuis quelques années, une politique publique de réduction des coûts environnementaux a permis de limiter l’empreinte écologique. On est très loin du compte, même si la tendance est à la baisse.
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Nous reprenons cet article rédigé par la Confédération syndicale internationale qui fait état du triste sort réservé aux travailleurs étrangers au Qatar. L’émirat ne pourra faire office de modèle pour le Golfe s’il ne fait pas de gros efforts pour améliorer le triste sort de cette frange marginalisée qui constitue pourtant les 3/4 de sa population. Qatar : Le mouvement syndical international avertit que le système de visas de travail facilite le recours au travail forcé. Au milieu de la frénésie du chantier de la Coupe du monde, le Qatar fait l’objet d’une nouvelle plainte à l’OIT.
18 January 2013: Les organisations syndicales internationales ont déposé une nouvelle plainte auprès de l’Organisation internationale du travail étayée par des preuves attestant du recours au travail forcé au Qatar. Face à l’explosion de la demande d’infrastructures, le Qatar, dont la population ne dépasse guère 300.000 habitants, doit faire appel à 1,2 millions de travailleurs migrants. Ceux-ci sont contraints à des conditions de travail non sûres et à des salaires de faim.
Pour la première fois, le travail forcé est utilisé comme référence pour définir les conditions de travail au Qatar dans le cadre d’une plainte à l’OIT. La plainte officielle déposée conjointement par la CSI et l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) porte sur sept cas spécifiques issus de centaines d’infractions portées à l’attention de la CSI.
D’après Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, le système de visas par parrainage au Qatar facilite le recours au travail forcé dès lors qu’il empêche les travailleuses et travailleurs migrants de quitter un employeur véreux ou de quitter le pays sans autorisation.
« La législation qatarie accorde aux employeurs un pouvoir quasi-absolu sur les travailleurs. Ils sont seuls maîtres à bord à l’heure de décider si un travailleur peut changer d’emploi, quitter le pays ou rester au Qatar.
« Au cours des prochains mois seront annoncés les contrats pour les nouveaux stades et les infrastructures de la Coupe du monde. Des millions de travailleurs supplémentaires seront embauchés depuis l’étranger pour la réalisation d’infrastructures routières, ferroviaires et immobilières destinées à la Coupe du monde.
« Nous avons averti les entreprises multinationales qui ont fait des offres pour ces contrats de se conformer au droit international et de respecter les droits des travailleurs », a indiqué Sharan Burrow.
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Entretien réalisé avec le Journal algérien El Watan paru le 14 janvier 2012. L’Algérie vient de signer 8 accords de coopération et partenariat avec le Qatar. Ce dernier n’étant pas une puissance économique ou industrielle mondiale en-dehors du secteur gazier, quel est l’intérêt pour l’Algérie, qui elle dispose d’une importante manne financière ?
Le Qatar comme l’Algérie est à la recherche d’une diversification de son économie à travers des investissements à l’étranger dans des pays qui offrent suffisamment d’opportunités et de stabilité dans ce contexte de crise économique et de remous politiques dans les pays arabes. Or, si vous prenez la carte des pays arabes aujourd’hui, il est difficile de trouver un pays qui conjugue stabilité politique relative et perspectives économiques prometteuses. L’Algérie est dans cette situation. Par ailleurs, le Qatar possède d’importantes réserves gazières et l’Algérie est un important acteur sur ce marché. Face à la concurrence mondiale sur ce secteur, notamment de la Russie ou de l’Iran, il est stratégique de faire des alliances. C’est donc un intérêt commun que se noue ce partenariat. -Le Qatar joue un rôle de plus en plus important sur la scène économique et diplomatique mondiale. Qu’est-ce qui lui confère aujourd’hui cette importance ?
Le Qatar s’est engagé depuis la prise du pouvoir du Cheikh Hamed en 1995 dans une politique d’influence stratégique, du Soft Power, celle de l’utilisation de l’image à des fins d’agenda politique. Il est certainement aujourd’hui l’Etat qui fait le meilleur usage de cette diplomatie du rayonnement, du prestige et de l’implication tous azimuts. On est dans une stratégie élaborée qui a été vulgarisée dans le Qatar National Vision 2030 et qui doit faire du pays l’un des moteurs à la fois du monde arabe, voire de la scène internationale à cet horizon.
Le Qatar est assis sur une réserve de gaz exceptionnelle (3e réserve mondiale), il exporte quasiment un million de barils/jour de pétrole et il a donc des perspectives de croissance impressionnantes. Il a un réservoir financier qui lui donne les moyens de ses ambitions, lesquelles consistent à rayonner le plus possible.
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