Eduquer ses enfants
Oublier que le rapport d’éducation n’est pas un rapport de séduction. L’éducation repose sur un système de règles qui doivent permettre à l’enfant de comprendre la différence entre ce qui est autorisé et ce qui est interdit et, par extension, entre le bien et le mal. Or, une règle n’en est une que si elle est assortie d’une sanction en cas de transgression. Mais si la sanction est le geste par lequel le parent vient réaffirmer la règle, cela sous-entend que celle-ci ait été posée au préalable comme étant un impératif.
Faut-il offrir (beaucoup) de jouets ?
Il est préférable d’éviter de succomber à la tentation d’acheter des jouets trop complexes pour l’âge de votre enfant. Il ne faut pas également tomber sur le syndrome du « trop-plein de jouets« . Mieux vaut favoriser des jouets de qualité. Et si vous en avez trop, redistribuez à votre entourage. Visez, dans un premier temps les membres de votre famille, des amis, des voisins, les choix sont larges. Bref, vous ferez toujours des heureux.
Le discours parental
Le discours parental doit être sans ambiguïté : par exemple, plutôt que «je souhaiterais que tu répondes poliment», préférez «je te demande d’être poli». L’intonation, les regards et la gestuelle doivent aller dans ce même sens. Dire «je t’interdis de sortir» avec la même voix que «je te propose de rester avec nous», ou sourire en affirmant «ce que tu as fait est dangereux», c’est faire perdre toute crédibilité à l’injonction.
Ne sachant plus s’il a affaire à un souhait, à une demande ou à un impératif, l’enfant désobéit sans le savoir, et se sentira injustement puni. A tout âge, les privations sont les sanctions les plus efficaces. Mais pas n’importe quelle privation : il faut viser des activités stériles (télé, jeux vidéo, sorties…) et non celles qui lui permettent de s’épanouir ou qui lui sont vitales (sport, art, nourriture). Le recours à des punitions qui engagent le corps : ranger, nettoyer…
Pourquoi ?
Parce que le but d’une punition est de soulager l’enfant d’une culpabilité ; il sait qu’il a mal agi et s’en veut. En fournissant un effort, il se débarrasse physiquement du poids de cette culpabilité. Il se «dépense» pour «payer sa dette». Ces punitions sont surtout valables pour les enfants de plus de 5 ans. Concernant les plus petits, l’attention et la présence de leurs parents étant leur principale satisfaction, il leur suffit d’en être privé quelques minutes pour se sentir très punis !. Aux punitions classiques s’ajoutent toutes celles que les parents sauront inventer. L’essentiel est que la punition reste rare. Elle ne doit venir qu’en ultime recours, quand le rappel de la règle et les explications n’ont pas suffi. Sinon, le risque est d’entrer dans un rapport de conflit permanent où le parent sera contraint d’aller sans cesse dans la surenchère punitive.