Le Qatar et le sport
L’implication de plus en plus grande du Qatar dans le paysage sportif mondial a constitué l’un des axes importants des discussions dans les médias au cours de ces dernières semaines. En effet, l’engouement de ce micro état (une superficie proche de la Corse) aride du golfe arabo-persique, peuplé d’environ 1,7 millions d’habitants (dont 15% de nationaux), autour de l’organisation de nombreux évènements sportifs de dimensions et de nature différentes, a attiré l’attention, souvent négative, des analystes occidentaux. En effet, nous avons pu observer que l’imaginaire sur le Qatar reposait sur cette construction biaisée et singulièrement caricaturale. Nous ne chercherons pas ici à trouver un coupable, là n’est pas le propos. Notons rapidement que le regard médiatique sur le Qatar est un regard particulier. Une géographie faussement globale car tout en croyant voir la planète en direct, nous ne regardons en fait que nous même, du moins la crainte latente d’un pays qui fascine comme il inquiète.
Le sport incarne un enjeu majeur dans la Stratégie Nationale de développement (2011-2016) et la Vision Nationale du Qatar à 2030. Pour servir cette ambition, il est le produit d’une réflexion insérée dans une stratégie globale, qui doit permettre (en théorie) au pays d’exister dans un environnement complexe. Reprenant les dires de l’émir Al Thani, de « positionner le Qatar sur la carte du monde ».
Barré dans son expression militaire, le Qatar mise sur les armes du « soft power » défini par Joseph S. Nye comme la « puissance douce » et son corolaire « le discours géographique » (discourir sur l’image positive d’un pays), pour entretenir la réputation du Qatar. Sa signification géopolitique peut être déployée comme une arme ou un bouclier permettant de façonner des connotations signifiantes et positives pour y raconter « une histoire authentique du pays » .
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