Ce sont deux chiffres économiques, disons, corrects pour une zone euro frappée par la déprime économique. La France a affiché au troisième trimestre une croissance un peu meilleure que prévu, avec 0,3% par rapport au deuxième, selon la première estimation publiée vendredi par l’Insee. Et l’Allemagne a échappé à la récession attendue en alignant 0,1% de croissance sur la même période.
La Banque de France, par exemple, n’attendait que 0,2% et la plupart des économistes étaient encore plus pessimistes. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a par contre revu en baisse la performance économique française de l’été en annonçant que le Produit intérieur brut au deuxième trimestre avait baissé de 0,1%. La première estimation avait fait état d’une stagnation.
Pas de création d’emplois à espérer
Le ministre des Finances, Michel Sapin, a estimé dans un communiqué que la prévision gouvernementale d’une croissance française de 0,4% en 2014 se trouvait «confortée» après l’annonce des chiffres du troisième trimestre. Il a toutefois jugé que l’activité restait «trop faible» pour créer des emplois.
L’économie au troisième trimestre en France a été soutenue par les dépenses de consommation des ménages, qui ont continué à progresser, quoique moins vite qu’au deuxième trimestre (+0,2% contre +0,3%), et surtout par les dépenses de consommation des administrations publiques, qui ont grimpé de 0,8% cet été.
Investissement en berne
L’investissement, public comme privé, a une nouvelle fois reculé (-0,6%). Dans le détail, celui des entreprises a certes à nouveau fléchi, mais moins fortement que lors des trimestres précédents : -0,1% contre -0,5% au printemps et -0,6% au premier trimestre.
Mais l’investissement des ménages, c’est-à-dire essentiellement l’achat de logement, a reculé de 1,7% au troisième trimestre, tandis que celui des administrations publiques a baissé de 1,2%, le plus fort recul observé depuis le début de l’année.
La contribution du commerce extérieur à l’évolution du PIB a été négative (-0,2 point), comme c’est le cas chaque trimestre depuis le début de l’année, en raison d’importations qui progressent plus vite que les exportations.
La France a ouvert le bal de la publication des chiffres de la croissance vendredi; elle doit être suivie de l’Allemagne puis de la zone euro dans son ensemble.
L’Allemagne évite la récession
Le Produit intérieur brut (PIB) de l’Allemagne a pour sa part progressé de 0,1% au troisième trimestre, selon un chiffre provisoire publié vendredi, conforme aux attentes et qui permet à la première économie européenne d’échapper de justesse à la récession.
Au trimestre précédent, le PIB a reculé de 0,1%, a précisé l’Office fédéral des statistiques qui publie ces chiffres, revoyant en légère hausse le chiffre initialement communiqué de -0,2%.
Un nouveau recul entre juillet et septembre aurait signifié une «récession technique», terme qui désigne deux trimestres consécutifs de ralentissement de l’économie.
Mais durant les mois d’été, le commerce extérieur et la consommation des ménages ont sauvé la mise. Ces derniers ont «augmenté leurs dépenses de consommation de manière substantielle», selon l’Office, qui publiera les chiffres détaillés le 25 novembre. Du côté du commerce extérieur, «les exportations ont crû plus vite que les importations».