Le fonds souverain qatari veut privilégier les Etats-Unis et l’Asie pour ses placements. Un vent de renouveau souffle sur les pays du Golfe (Arabie saoudite, Koweït…) et leurs fonds souverains. Le contre-choc pétrolier est, comme la crise de 2008 en son temps, l’occasion de changement d’organisation et réorientation stratégique de leur politique d’investissement. Même un fonds encore jeune comme celui Lire la suite « Le fonds souverain du Qatar ne veut plus de l’Europe »
La création prochaine par l’Arabie saoudite d’un fonds souverain chargé de recycler les excédents budgétaires provenant des exportations d’hydrocarbures ne manquera pas de bouleverser l’univers de ces institutions qui gèrent les avoirs en devises des Etats, producteurs notamment de matières premières.
Le Parlement du royaume wahhabite doit examiner prochainement le projet de loi créant un nouveau Sovereign Wealth Fund (SWF) dont la mission est d’investir 30 % de l’énorme surplus des finances publiques créé par la rente pétrolière. Dans un souci de diversification de l’économie, le premier producteur de pétrole au monde entend confier à ce fonds une partie des avoirs en devises de la banque centrale.
Les actifs de l’institut d’émission s’élèveraient à 700 milliards de dollars, soit autant que la cagnotte du fonds de réserve norvégien, le plus important au monde. Le cours du rial est étroitement lié à celui du dollar, la monnaie de référence du commerce pétrolier. Pour les experts, la création d’un nouveau fonds est également destinée à protéger la devise locale contre la volatilité du billet vert.
Selon les estimations de la City, la nouvelle entité disposerait au départ d’actifs totalisant au moins 70 milliards de dollars. Ce montant placerait l’institution saoudienne au 17e rang mondial, au niveau des SWF libyen, australien ou kazakh, à lire le classement 2013 du bureau d’études londonien Preqin qui fait autorité en la matière.
MONTANT INCONNU
Actuellement, outre la banque centrale, l’Arabie saoudite dispose d’un petit fonds souverain dont les ressources s’élèvent à 5,3 milliards de dollars, essentiellement placés dans les actions et l’immobilier.
En raison de ses liens privilégiés avec Riyad, la City est en pole position pour tirer profit des richesses de la future entité. « Le fonds souverain saoudien poursuit une stratégie prudente de diversification du portefeuille, en investissant dans des actions de compagnies cotéesou dans des projets d’infrastructure régionaux liés à l’eau et à l’électricité », souligne Amy Bensted, analyste auprès de Preqin.
Les Saoudiens passent pour des investisseurs pragmatiques qui privilégient les placements à long terme, à l’instar de l’Abu Dhabi Investment Authority, le fonds souverain des Emirats Arabes unis.
La performance du nouveau SWF saoudien risque toutefois d’être pénalisée par l’interdiction de la spéculation stipulée par la charia qui guide le secteur financier saoudien. Par ailleurs, malgré les engagements à la transparence qu’illustre la mise en place de règles de gouvernance internationales, il est toujours impossible de séparer les avoirs de l’Etat de ceux de la famille royale régnante. La gestion demeure opaque. Le montant exact des avoirs reste inconnu.
Malgré ces points noirs, cette initiative souligne que les fonds souverains sont plus que jamais des acteurs incontournables du paysage financier mondial.
Le Qatar Investment Authority (QIA) est le fonds d’investissement souverain de l’émirat du Qatar, présidé par le cheikh Tamim bin Hamad al-Thani. Fondé en 2005, il détiendrait 85 milliards USD d’actifs. Le QIA contrôle un peu plus de 6 % du capital d’EADS, 15,1 % des actions du London Stock Exchange et 17 % de Volkswagen. Il est actionnaire du Groupe Lagardère à hauteur de 12,83 %. Etablie en 2005, la Qatar Investment Authority (QIA), le fonds souverain de l’émirat gazier, occupe la 12e place du classement Preqin publié en avril 2012 qui fait autorité. La QIA dispose de 80 milliards de dollars d’actifs (61 milliards d’euros). Le fonds est divisé en deux structures, Qatari Diar (immobilier) et Qatar Holdings.
En 2011, la QIA a investi 21,7 milliards de dollars à l’étranger. La QIA possède des participations dans General Motors, Banco Santander, Miramax, Porsche, VW, Crédit suisse ou le London Stock Exchange. Elle est propriétaire du grand magasin londonien Harrods. En France, la QIA possède 100 % du PSG et de Paris Handball, les immeubles Virgin, HSBC, Lido et plusieurs hôtels de luxe. Elle est actionnaire à hauteur de 12,83 % du groupe Largardère. C’est un investisseur dormant, peu impliqué dans la vie des entreprises concernées. Lire la suite… Voici la liste des investissements: Finance