Bien des parents aux Emirats arabes unis n’amènent plus leurs enfants à l’école, faute d’argent pour payer les études, ce qui provoque un absentéisme scolaire massif dans le pays. Sur fond de crise économique et de hausse des prix dans le monde, la scolarisation des enfants, et plus précisément des enfants d’expatriés, pose un problème aux Emirats arabes unis, les arriérés de paiement pour l’enseignement scolaire devenant de plus en plus fréquents. Lire la suite « Absentéisme aux Emirats arabes unis »
Le petit émirat enchaîne les opérations boursières. Son ambition : devenir une passerelle vers l’Afrique et les pays émergents.
Jamais la place financière de Dubaï n’avait connu une telle effervescence depuis 2009. Le 21 septembre, Agricultural Bank of China, l’un des plus importants groupes de l’empire du Milieu, a coté au Nasdaq Dubai un emprunt obligataire d’un montant de 163 millions de dollars (127 millions d’euros). Une première au Moyen-Orient pour un groupe chinois.
Quelques jours plus tard, le 2 octobre, Dubai Financial Market (DFM), l’autre Bourse, la plus importante de la cité-État, accueillait sa plus substantielle introduction des cinq dernières années. Le groupe immobilier Emaar Properties, présent au Maroc, en Égypte et en Tunisie et qui détient le gigantesque Dubai Mall, a ouvert via une offre publique initiale (IPO) le capital de sa filiale Emaar Malls Group (EMG), promoteur de centres commerciaux.
Nouvelle place refuge, la cité-État attire de plus en plus de fonds asiatiques et russes.
L’opération, pilotée par de grandes banques d’affaires internationales comme Bank of America Merrill Lynch ou JP Morgan, est estimée à 1,6 milliard de dollars et porte sur la cession de 15,4 % du capital à un prix initial de 2,90 dirhams (0,62 euro) l’action. Elle a été sursouscrite 30 fois par les investisseurs institutionnels et 20 fois par ceux du privé. Un franc succès qui reflète le regain d’intérêt pour Dubaï.
Panique
On est donc bien loin du crash financier qui avait ébranlé la cité-État des Émirats arabes unis fin 2009, quand, lourdement endetté (au moins 100 milliards de dollars), Dubaï, qui développait alors des projets touristiques pharaoniques, s’était retrouvé au bord de la faillite. Il avait dû faire appel à Abou Dhabi pour se renflouer à coups de milliards de dollars.
À l’époque, les principales compagnies dubaïotes (notamment Emaar Properties et Nakheel, promoteur de l’île artificielle en forme de palmier) étaient au bord du gouffre financier. Dubai World, l’un des holdings d’investissement de l’émirat et maison mère de Nakheel mais aussi de DP World (qui exploite le port de Dakar), avait provoqué la panique sur les places financières de la région en annonçant qu’il était dans l’incapacité d’honorer l’échéance d’une dette de 3,5 milliards de dollars et qu’il avait besoin d’un moratoire de six mois.
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Près de cinq ans plus tard, ces grandes sociétés (surtout Emaar Properties et Nakheel) se sont redressées grâce à de douloureux plans de restructuration. Entre-temps, les prix de l’immobilier, qui avaient dégringolé de 60 % en 2009, ont repris de la vigueur. Sur la seule année 2013, ils ont augmenté de près de 40 %, se rapprochant de leur niveau d’avant la crise.
« Les projets immobiliers et la construction sont repartis. Le Mall of the World, projet de centre commercial géant estimé à 2,5 milliards de dollars, devrait démarrer en 2015 », note Hervé de Villechabrolle, directeur exécutif chargé des marchés émergents et des fusions et acquisitions chez le cabinet EY à Dubaï. Encouragé par cette reprise, Nakheel n’exclut pas d’ouvrir lui aussi son capital sur une Bourse de l’émirat pour lever des capitaux nécessaires à son développement.
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En attendant, Dubai International Financial Centre (DIFC), qui gère la place financière de l’émirat, prépare un emprunt obligataire islamique. Via cette opération sukuk, attendue dans les prochaines semaines, il compte lever environ 700 millions de dollars pour rembourser sa dette bancaire (670 millions de dollars) et financer son développement. Objectif : s’imposer définitivement comme la plaque tournante régionale du commerce et de la finance.
Près de dix ans après sa création, DIFC, un hub consacré aux entreprises opérant dans les domaines de la finance, de l’assurance mais aussi des cabinets internationaux de conseil et d’audit, veut attirer davantage de sociétés. Alors qu’il en accueille aujourd’hui plus de 1 000, ses dirigeants tablent sur une augmentation de 50 % sur trois ans.
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Hub
Surtout, et c’est une nouveauté, la place veut devenir une « passerelle » vers l’Afrique, selon les termes de son gouverneur, Essa Kazim, repris par le Financial Times.
En effet, « à l’instar de la Suisse en Europe, Dubaï est en train de devenir une place refuge dans la région du Golfe, soutient un financier basé à Abou Dhabi. Et il attire de plus en plus de fonds asiatiques ou russes en quête d’opportunités sur les marchés émergents, y compris en Afrique ». D’après le dirigeant de DIFC, de nouvelles entreprises et banques chinoises chercheraient à s’installer à Dubaï pour y mener leurs opérations vers les pays riches en ressources naturelles, sur le continent et au Moyen-Orient.
La création prochaine par l’Arabie saoudite d’un fonds souverain chargé de recycler les excédents budgétaires provenant des exportations d’hydrocarbures ne manquera pas de bouleverser l’univers de ces institutions qui gèrent les avoirs en devises des Etats, producteurs notamment de matières premières.
Le Parlement du royaume wahhabite doit examiner prochainement le projet de loi créant un nouveau Sovereign Wealth Fund (SWF) dont la mission est d’investir 30 % de l’énorme surplus des finances publiques créé par la rente pétrolière. Dans un souci de diversification de l’économie, le premier producteur de pétrole au monde entend confier à ce fonds une partie des avoirs en devises de la banque centrale.
Les actifs de l’institut d’émission s’élèveraient à 700 milliards de dollars, soit autant que la cagnotte du fonds de réserve norvégien, le plus important au monde. Le cours du rial est étroitement lié à celui du dollar, la monnaie de référence du commerce pétrolier. Pour les experts, la création d’un nouveau fonds est également destinée à protéger la devise locale contre la volatilité du billet vert.
Selon les estimations de la City, la nouvelle entité disposerait au départ d’actifs totalisant au moins 70 milliards de dollars. Ce montant placerait l’institution saoudienne au 17e rang mondial, au niveau des SWF libyen, australien ou kazakh, à lire le classement 2013 du bureau d’études londonien Preqin qui fait autorité en la matière.
MONTANT INCONNU
Actuellement, outre la banque centrale, l’Arabie saoudite dispose d’un petit fonds souverain dont les ressources s’élèvent à 5,3 milliards de dollars, essentiellement placés dans les actions et l’immobilier.
En raison de ses liens privilégiés avec Riyad, la City est en pole position pour tirer profit des richesses de la future entité. « Le fonds souverain saoudien poursuit une stratégie prudente de diversification du portefeuille, en investissant dans des actions de compagnies cotéesou dans des projets d’infrastructure régionaux liés à l’eau et à l’électricité », souligne Amy Bensted, analyste auprès de Preqin.
Les Saoudiens passent pour des investisseurs pragmatiques qui privilégient les placements à long terme, à l’instar de l’Abu Dhabi Investment Authority, le fonds souverain des Emirats Arabes unis.
La performance du nouveau SWF saoudien risque toutefois d’être pénalisée par l’interdiction de la spéculation stipulée par la charia qui guide le secteur financier saoudien. Par ailleurs, malgré les engagements à la transparence qu’illustre la mise en place de règles de gouvernance internationales, il est toujours impossible de séparer les avoirs de l’Etat de ceux de la famille royale régnante. La gestion demeure opaque. Le montant exact des avoirs reste inconnu.
Malgré ces points noirs, cette initiative souligne que les fonds souverains sont plus que jamais des acteurs incontournables du paysage financier mondial.
L’Assemblée nationale constituante (ANC) a approuvé, vendredi, lors d’une séance plénière, un projet de loi relatif un accord de prêt entre la Tunisie et le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, d’une valeur de 25 millions de dinars koweïtiens, soit 140 millions de dinars.
Le prêt qui sera remboursé sur une période de 20 ans, dont un délai de grâce de 4 ans, servira à financer un projet de développement des réseaux de transport et de distribution de gaz naturel.
Il s’agit de la mise en place de nouveaux canaux de distribution de gaz aux abonnés de 25 municipalités du gouvernorat de Bizerte (nord) et de 10 municipalités dans les régions proches du bassin minier à Gafsa.
Ce projet assurera, également, l’approvisionnement des zones industrielles qui seront créées dans les régions Ouest, outre le raccordement de 100 municipalités au réseau de gaz naturel.
A noter que le coût global du projet est de l’ordre de 900 millions de dinars (555 millions de dollars) et sera parachevé à la mi 2017.