Les monarchies pétrolières du Golfe doivent impérativement diversifier leurs sources de revenus et réduire leurs dépenses pour s’adapter à une persistance des bas prix du brut, a indiqué lundi le Fonds monétaire international (FMI). La croissance économique dans les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG – Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) sera ramenée cette année à 1,8%, contre 3,3% en 2015, a précisé le FMI. « (Avec) la poursuite des bas prix du pétrole (cette année), nous allons peut-être assister à une baisse de revenus pour les exportations de pétrole de 100 milliards de dollars (89 milliards d’euros) ou plus », a déclaré le directeur régional du FMI pour le Moyen-Orient, Masood Ahmed, dans un entretien avec l’AFP. « Cela commence à affecter non seulement les finances, mais aussi l’économie » des pays du CCG, a-t-il ajouté à Dubaï où il a présenté le rapport actualisé du FMI sur les perspectives économiques régionales. Lire la suite « Une diversification économique des monarchies pétrolières du Golfe »
Les Emirats arrivent en tête des pays du Golfe dans les tentatives de diversification économique, bien que le pays reste encore dépendant du secteur de l’énergie, selon les analystes de l’agence de notation Standard & Poors.
“L’économie émirienne est plus diversifiée que les autres pays du CCG,” déclare le rapport, ‘’tout en restant tributaire des recettes des hydrocarbures.”
La nécessité de diversifier est une priorité pour les dirigeants du pays, qui utilisent les fonds souverains pour soutenir les nouvelles industries.
À Abou Dhabi, Mubadala Development Company est un investisseur clé pour développer les industries non pétrolières, y compris l’industrie et les activités de l’aérospatiale, tandis que la Société d’investissement de Dubaï investit dans l’immobilier, le transport et la vente au détail.
Les dirigeants des Emirats ont affirmé leur intention de s’orienter vers une «économie de la connaissance » dans le cadre de la «Vision 2020», cherchant à construire des grandes entreprises nationales dans des secteurs clés, telles qu’Arabtec dans le secteur de la construction et Etihad Airways dans l’aviation.
Selon le rapport, le prix du baril de 80 $ représente un équilibre pour les Emirats, le pays pouvant afficher un déficit si le prix du pétrole tombe en dessous de ce niveau. Ce point d’équilibre est plus élevé que celui de l’Arabie Saoudite, le Qatar, Oman, Koweït et Bahreïn.
Cependant, le pays dispose de 81 années de réserves d’hydrocarbures connues, ce qui signifie aux niveaux actuels de la production que la diversification est moins urgente que dans d’autres pays du Golfe. Bahreïn et Oman ont 11 et 21 ans de réserves restantes aux niveaux actuels de production.
Seulement 5 pour cent de l’économie de Dubaï est représenté par le pétrole et le gaz, ce qui a encouragé les dirigeants de l’émirat de développer d’autres secteurs clés – en grande partie le tourisme, de l’immobilier, la logistique et l’aviation – dans le but de maintenir des taux de croissance élevés.
Les analystes de S & P font remarquer, cependant, qu’une partie importante de la diversification dans le Golfe se situe dans les segments en aval de l’industrie de l’énergie : raffinage, marketing et distribution des produits énergétiques. Ces industries en aval seront toujours affectées par des changements dans la demande de pétrole. –