L’émirat d’Abu Dhabi vise à recycler 100 pour cent des 850.000 mètres cubes d’eaux usées produites chaque jour avec la mise en place d’un vaste réseau d’ici trois ans.
Le projet suit le modèle réussi de la ville d’Al Ain, la première ville du pays à valoriser 100 pour cent de l’eau usée, déclare Alan Thomson, directeur général d’Abu Dhabi Sewerage Services Company (ADSSC), une entité du gouvernement responsable de la gestion des eaux usées dans l’émirat.
Le responsable s’exprimait en marge de POWER-GEN Middle East (PGME) et Water World Middle East, un événement de trois jours organisé au Centre national des expositions d’Abu Dhabi et officiellement ouvert par Suhail Al Faraj Mohammad Bin Mazroui, Ministre de l’Énergie.
Thomson était le conférencier principal lors de la session inaugurale, et confirme le recyclage par la ville d’Al Ain de 190 000mètres cubes d’eaux usées par jour, entièrement distribuées pour réutilisation.
“Nous sommes en contact avec l’Agence de l’environnement -Abu Dhabi et le gouvernement d’Abu Dhabi afin de construire un réseau de 200 kilomètres de conduites de distribution d’eau recyclée,’’ affirme-il. Il y a une énorme demande pour de l’eau recyclée dans l’agriculture, la sylviculture et l’aménagement paysager. Actuellement, environ 650 000mètres cubes d’eaux usées sont générés et recyclés dans la grande région d’Abu Dhabi, mais seulement 60 pour cent sont réutilisés selon Gulf News.
Le groupe étudiant Mission commerciale ingénierie Sherbrooke se rend dans l’émirat pour présenter les produits et services de l’entreprise E2metrix.
L’architecture spectaculaire et la croissance fulgurante de Dubaï font régulièrement les manchettes. Les besoins d’infrastructures pour soutenir ce développement sont majeurs, notamment en matière de traitement des eaux usées, et des solutions temporaires – dont l’emploi de camions-citernes – ont été requises au cours des dernières années. Six étudiants de l’Université de Sherbrooke, majoritairement du Département de génie chimique et génie biotechnologique, partent en mission commerciale pour rencontrer des gens d’affaires de Dubaï et leur proposer les solutions technologiques et environnementales de l’entreprise sherbrookoise E2metrix. Cette dernière a développé des produits spécialement conçus pour le traitement des eaux usées industrielles qui peuvent aussi répondre aux besoins des clients dans le domaine des eaux usées municipales et domestiques.
Mission commerciale ingénierie Sherbrooke (MCIS) existe depuis une vingtaine d’années et est l’un des plus anciens groupes techniques de la Faculté de génie. L’initiative étudiante offre aux compagnies québécoises d’établir un contact à l’échelle internationale par l’intermédiaire d’étudiants en ingénierie. C’est d’ailleurs à la demande spécifique de l’entreprise E2metrix que le groupe étudiant se rend à Dubaï, en vue de développer ce marché.
«Nous partons du 19 août au 1er septembre, et notre agenda est bien préparé, explique Léa Atallah, directrice générale de la MCIS 2014. Nous avons des rencontres avec des partenaires commerciaux et des clients potentiels de Dubaï, ainsi qu’avec les gens de l’ambassade canadienne, située à Abou Dhabi, capitale des Émirats Arabes Unis. De plus, nous sommes invités à présenter une conférence à l’Université américaine de Dubaï. Un spécialiste du traitement des eaux de cette université souhaite que la technologie soit présentée à ses étudiants lors d’un séminaire.»
Une expérience formatrice
Pour les futurs ingénieurs, il s’agit d’une occasion unique d’acquérir une expérience internationale qui met à profit des compétences pour gérer un projet, développer des contacts, et représenter les intérêts d’une entreprise. «E2Metrix nous a demandé de faire du démarchage auprès de clients potentiels, et de voir s’il est possible de trouver une personne-ressource sur place qui serait éventuellement intéressée à représenter ses intérêts dans la région. Nous verrons là-bas quelles peuvent être les possibilités», poursuit l’étudiante de 3e année.
«En tant qu’étudiants en génie, il nous est facile de comprendre les procédés d’électrocoagulation et les enjeux énergétiques reliés à la mission», indique pour sa part Olivier Béland, directeur de la logistique et des services-conseils de la MCIS. L’étudiant explique que la technologie proposée est bien adaptée à la réalité des Émirats. «Étant donné que l’eau est une ressource très limitée dans ce pays, il est très coûteux énergétiquement parlant de produire de l’eau douce (propre à la consommation). Pour ce faire, on doit construire des usines de désalinisation d’eau de mer. Ceci représente donc des coûts importants en plus de ceux associés au transport de cette eau. Les réacteurs d’E2Metrix permettraient de réutiliser les eaux usées sans coûts de production et de transport tout en évitant tout rejet d’eau sale dans l’environnement», précise l’étudiant de troisième année. «J’ai concentré mes recherches à bien comprendre la technologie qu’a développée E2Metrix. J’ai également posé plusieurs questions aux membres de l’entreprise de façon à pouvoir bien expliquer leurs technologies aux gens que nous allons rencontrer au cours de la mission», poursuit-il.
Discussions en vue
Sur place, le groupe compte adapter la présentation en fonction des partenaires qui seront rencontrés. Dans certains cas, la présentation pourrait être plus technique, ou davantage axée sur les besoins spécifiques du client potentiel. En plus de traiter des eaux usées, certaines solutions peuvent être applicables aux eaux de refroidissement de certains bâtiments, étant donné les besoins de climatisation énormes à Dubaï.
Quant à la perspective de tisser des liens avec des gens d’affaires de Dubaï, le groupe peut compter sur deux membres qui parlent arabe. «Cependant, c’est surtout l’anglais qui est la langue des affaires là-bas, puisque le secteur économique réunit des travailleurs expatriés de plusieurs pays du monde, dit Léa Atallah. Nous ne serons pas nécessairement appelés à rencontrer des Émiratis, mais la connaissance de l’arabe est sûrement un atout. Par exemple, en vue de préparer la mission, ma collègue Yara Barrak, étudiante en droit-sciences de la vie, a étudié des textes de lois rédigés en arabe afin de connaître la législation environnementale.»
Chose sûre, une telle expérience amènera les étudiants à mettre à profit leurs capacités en communication et leur aptitude à développer des contacts.