Par La Rando

Festival international de Dubai 2016

Comme il fallait s’y attendre, il n’y aura pas de film algérien au Festival international de Dubai qui aura lieu en décembre prochain. C’est ainsi l’échec de la politique cinématographique adoptée par le ministère de la Culture depuis plus de 15 ans et qui vise à encourager le cinéma de manifestation: Des films qui collent plus à des villes comme Alger, Tlemcen ou encore Lire la suite « Festival international de Dubai 2016 »

Par La Rando

Dubai, l'Exposition universelle de 2020 arrive à grands pas

Centre d’affaires et destination touristique, la ville tente de se forger une légitimité culturelle alors que se profile l’Exposition universelle de 2020. Dernières réalisations : l’opéra et un quartier de galeries d’art.
Une mer d’écrans de téléphones portables luit dans la pénombre de la salle d’un opéra flambant neuf. Le spectacle a pourtant déjà commencé. Un grand classique du répertoire du ballet est donné ce soir-là : Coppélia, d’Arthur Saint-Léon sur une musique de Léo Delibes, tiré d’un conte d’Hoffman. De jeunes danseurs russes en collants et tutus enchaînent les entrechats sur la scène, indifférents aux retardataires qui arrivent par grappes au fil de la première demi-heure.
Une famille chuchote et pouffe tout en grignotant des friandises. à mille lieues du silence solennel régnant habituellement dans ce genre d’institution… Au premier balcon, un homme en dishdasha, la tenue traditionnelle émirati, allume son smartphone sur lequel il reste concentré le temps d’un tableau, avant de se laisser enfin happer par le ballet. Avec quelques jeunes femmes en abaya noire, hijab sur les cheveux, il fait partie des rares spectateurs dubaïotes de cette cité-État qui compte 85% d’expatriés sur 2,2 millions d’habitants. Le décor ne semble pas de toute fraîcheur, les ballerines portent des costumes folkloriques un peu flashy et l’ensemble pourrait gagner en légèreté, mais qu’importe, à la fin, la salle, debout, applaudit à tout rompre. Mission accomplie, la représentation a été un succès.
« Quel plaisir de revoir un ballet ! Cela a réveillé des souvenirs d’enfance en France », s’enthousiasme Anne de Chaumont, décoratrice croisée dans les coursives, ravie de ce nouveau lieu au coeur du centre d’affaires du Moyen Orient jusqu’ici plus connu pour ses frasques architecturales, ses centres commercaux et ses plages artificielles que pour sa vie culturelle. En 2017, Abu Dhabi lèvera le voile sur son Louvre signé Jean Nouvel et son Guggenheim imaginé par Franck Gehry. Depuis 2010, le Qatar voisin dispose d’un musée d’art moderne et contemporain à Doha – le Mathaf -, et l’émirat de Chardja est réputé pour son influente Art Fondation.
Désormais Dubaï a son opéra – le deuxième après celui de Mascate, à Oman, créé en 2007 par le sultan Qabus, grand amateur de musique classique. Fin août, en présence de cheikh Mohammed ben Rached Al-Maktoum, le ténor espagnol Placido Domingo a enchanté la soirée d’ouverture. Superbe bâtiment de verre de 2000 places évoquant la coque d’un boutre, le bateau arabe traditionnel, l’opéra est comme tiré sur le bord du lac artificiel qui s’illumine chaque soir de jeux de fontaines ondulant dans une féerie ostentatoire et musicale. Il y voisine avec Burj Khalifa, la plus haute tour du monde (828 m).
« Nous ne cherchons pas à éduquer le public, mais à lui montrer ce qui se donne en matière de divertissement dans les grandes villes du monde, des pièces de Broadway au flamenco, en passant par la danse contemporaine », insiste Jasper Hope, son directeur général.
Ce transfuge du Royal Albert Hall de Londres compte ainsi proposer 250 représentations en 2017, avec une fermeture durant le ramadan. « Nous aviserons en fonction du retour des spectateurs », poursuit celui dont la large programmation évoque celle d’un Palais des congrès. Ainsi, devant l’engouement du public pour la comédie musicale Les Misérables, adaptation de l’oeuvre de Victor Hugo par le Britannique Cameron Mackintosh, annoncée jusqu’au 2 décembre, des dates supplémentaires viennent-elles d’être annoncées. Côté français, des contacts auraient été pris avec l’Opéra de Paris et celui d’Aix-en-Provence.
Et… bientôt un opéra arabe ? Il ne déplairait pas à Jasper Hope de travailler avec Mohammed Fairouz, compositeur américain inspiré par la culture arabe. Après une première oeuvre adaptée d’une pièce égyptienne, le jeune prodige de 31 ans présentera deux créations mondiales en 2017, The Dictactor’s wife, à Washingon, et The New Prince, à Amsterdam, dans lequel Machiavel rencontre Bill Clinton et Ben Laden…
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