Au Qatar, le ministère de l’Education a mis en place pour la première fois une série de mesures de lutte contre l’absentéisme scolaire. Si l’éducation est gratuite et obligatoire pour tous au pays de l’enfant roi, beaucoup ne voient pas l’intérêt des études et du travail, leur avenir financier étant déjà assuré.
L’émirat de la péninsule arabique a décidé de sévir. Face à un taux d’absentéisme très important, le gouvernement a mis en place pour ce début d’année scolaire un certain nombre de mesures visant à faire cesser la désertion des écoles.
Ce vendredi 12 septembre s’est ainsi achevée une large campagne de sensibilisation du Conseil suprême de l’éducation du Qatar intitulée «Avec le savoir, on construit le Qatar». L’objectif était de sensibiliser l’opinion publique, les jeunes élèves et leurs parents à l’importance de l’école et de l’enseignement, pour les enfants mais aussi l’avenir du pays. Malgré cela, près de 40 % des élèves de maternelle et 30 % des collégiens étaient déjà absents dès le premier jour de la rentrée, le 7 septembre.
Pour dissuader les élèves de fuir les bancs de l’école, le ministère de l’Éducation a par ailleurs mis en place des mesures répressives, annoncées aux parents par SMS. Dorénavant, à partir de sept jours d’absence consécutifs injustifiés, les étudiants seront privés d’examen, ce qui pourra empêcher leur passage dans la classe supérieure.
Travailler n’est pas une nécessité
Cette sévérité a de quoi être troublante pour les enfants du Qatar, plus habitués à être choyés que sanctionnés. L’enfant est généralement maître de ses décisions, notamment en ce qui concerne l’école. La correspondante de RFI à Doha, la capitale du Qatar, relate ainsi le «traumatisme des enfants», et le «sentiment de peur dans les familles qatariennes» qu’ont inspiré ces annonces juste avant le retour à l’école.
Le ministère de l’Éducation a tout de même veillé à ce que le choc ne soit pas trop important. Soixante-dix mesures ont été annoncées pour cette année, devant permettre un équilibre entre divertissement et enseignement, et faire de l’école un plaisir.
Les Qatariens vivent dans un pays où le taux de chômage est quasiment nul – proche de 0,5 % – et où le taux de croissance de 6,2 % en 2012 assure à chacun un avenir économiquement sûr. Les revenus issus des ressources naturelles, à eux seuls, peuvent subvenir aux besoins de la population. Le travail, s’il peut être vu comme gage de statut social, est loin d’être une nécessité.
Pourtant, le système éducatif du Qatar, qui ne cesse d’évoluer et de se perfectionner, a de quoi faire rêver. Sheika Mozah bint Nasser Al Missned, la mère de l’actuel émir, y joue un rôle essentiel. Suite à son implication pour la promotion de l’éducation au Qatar, elle a été nommée en 2003 envoyée spéciale de l’UNESCO pour l’éducation de base et l’enseignement supérieur. Elle est également présidente de la Fondation du Qatar pour l’Education, les Sciences et le Développement de la communauté. Aujourd’hui, le pôle universitaire attire certaines des meilleures universités du monde, parmi lesquelles Georgetown, l’University College London, et HEC Paris.
Source: lefigaro.fr