Par La Rando

Révolution en Turquie

Au troisième jour de leur mouvement, les manifestants turcs ont maintenu dimanche la pression sur le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan en occupant la place Taksim d’Istanbul, tandis que de nouveaux incidents ont éclaté dans la capitale Ankara.

La police turque a interpellé plus de 1700 personnes dans les différentes manifestations, et la plupart ont été remises en liberté, a annoncé dimanche le ministre de l’Intérieur, Muammer Güler. 235 manifestations ont été recensées dans tout le pays depuis le 28 mai, a ajouté M. Güler, cité par l’agence de presse Anatolie.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a appelé dimanche à la fin du mouvement: «La poursuite de ces manifestations (…) n’amènera aucun bénéfice mais va nuire à la réputation de notre pays, qui est admiré à la fois dans la région et dans le monde», a-t-il déclaré sur son compte Twitter.

Place Taksim : «Istanbul est à nous»

Des milliers de personnes ont envahi à partir de la mi-journée l’emblématique place du centre de la mégapole turque, désormais vide de toute présence policière après deux jours d’incidents violents qui ont fait plusieurs centaines de blessés et provoqué l’arrestation de près de mille manifestants dans toute la Turquie.

Fers de lance du plus important mouvement de contestation populaire du gouvernement islamo-conservateur turc depuis son arrivée au pouvoir en 2002, les militants de la société civile turque ont largement cédé la place à la gauche et à l’extrême gauche qui ont célébré leur victoire après le retrait des forces de l’ordre samedi.

Noyée sous leurs bannières à dominante rouge des Partis communiste et socialiste ou de la cause kurde, la place Taksim a résonné pendant de longues heures sous les slogans tels que «gouvernement, démission !» et «Istanbul est à nous !».

De crainte d’un retour des forces de l’ordre, des barricades faites de planches ou de carcasses de voitures ont été érigées dans la plupart des rues avoisinantes, gardées par des manifestants bien décidés à en découdre encore avec les autorités.

«Tous les Turcs sont sous pression depuis dix ou onze ans», a confié à l’AFP Hallit Aral, «aujourd’hui, tout le monde veut que le Premier ministre s’en aille».

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