La chaîne de télévision Al-Jazeera a annoncé dimanche « quelque 500 » licenciements, notamment parmi son personnel dans l’émirat, dans le cadre d’une « initiative pour optimiser » la productivité. Dans un communiqué, la chaîne a précisé que sa direction avait décidé de supprimer « environ 500 postes à travers le monde, dont une majorité au Qatar », où se trouve le siège d’Al-Jazeera. Selon un responsable de la chaîne, 60% des licenciements, soit 300 emplois, concernent le personnel d’Al-Jazeera au Qatar. Lire la suite « Al-Jazeera supprime des emplois dans le monde »
Fermer l’antenne pour renforcer sa présence sur internet, c’est le virage stratégie d’Al Jazeera America dont la chaîne ferme, trois ans après son ouverture. Selon plusieurs médias américains, notamment le site Variety, la filiale du groupe qatarie n’aurait jamais réuni plus de quelques dizaines de milliers de téléspectateurs. Lire la suite « Al Jazeera America n’émettra plus aux Etats-Unis »
Ahmed ben Jassem Al Thani rejoint le gouvernement qatari formé par le nouvel émir, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. Le directeur général de la chaîne Al Jazeera, Ahmed ben Jassem Al Thani, vient d’être nommé ministre de l’Economie et du Commerce du Qatar au sein du gouvernement formé par le nouvel émir cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. Ce dernier est devenu mardi, à 33 ans, le plus jeune souverain du Golfe après l’abdication de son père. Dans un communiqué diffusé sur le site internet de la chaîne, Ahmed ben Jassem Al Thani a indiqué qu’il renonçait à ses fonctions de patron d’Al Jazeera afin de « servir » son pays. Qui lui succédera à à la tête de la chaîne qu’il dirige depuis septembre 2011 ? On ne le sait pas encore. Lire la suite sur Nouvelobs…
Ce n’est plus qu’une question d’heures. L’émir du Qatar, Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, quitte le pouvoir pour le transmettre à son fils, Cheikh Tamim. Comme un prélude à l’annonce de cette passation, l’émir a réuni aujourd’hui les membres de la famille royale ainsi que ceux que l’on nomme « ahl al hali wal ‘aqd ». Ce derniers, qui représentent les principaux dignitaires de l’Etat et les membres importants des grandes tribus, sont uniquement convoqués lors des grandes décisions qui engagent l’avenir du pays. La tenue de cette assemblée marque la volonté réelle de l’émir d’engager son pays dans une réforme politique qui va bousculer le rapport de force au sein de la dynastie Al Thani.
Les raisons de cette passation sont nombreuses. Dans une analyse précédente, nous avons mentionné les ressorts internes et extérieurs de cette décision qui constitue un acte politique historique pour la région. Même si elle ne change pas les fondamentaux d’un régime autoritaire, la portée du désistement de plein gré d’un monarque du Golfe représente un geste à la portée symbolique non négligeable. Même si ce changement à la tête de l’Etat répond à des logiques de pouvoir aux ramifications tant sur le plan interne qu’au niveau moyen-oriental, il est important de ne pas éluder les signaux envoyés à l’adresse de trois niveaux. Au plan interne, c’est une manière de renforcer le prestige et la légitimité d’une dynastie qui tourne le dos à l’habitude des coups d’Etat et fait preuve d’audace dans la transmission du pouvoir. Au niveau régional, cet acte sera perçu comme une énième occasion de démarquer le Qatar de ses voisins en mettant en évidence la rigidité des autres régimes. Au niveau international, l’objectif est de susciter un nouveau « coup » pour recueillir les dividendes symboliques d’une passation de pouvoir qui remettra le Qatar au centre de l’actualité médiatique.
Interrogé par la chaîne Al Jazeera, le docteur Mohamed Al Mesfer, professeur de sciences politiques à l’Université du Qatar, confirme ce changement imminent de pouvoir et ajoute que cette décision est le fruit d’une réflexion menée de longue date par Cheikh Hamad. Il ajoute que la politique du Qatar, tant au niveau interne qu’à l’international, ne devrait pas changer d’autant que Cheikh Tamim, le futur émir, a pris une place grandissante ces dernières années dans la gestion des grands dossiers. Ce changement vient entériner une évolution du rapport de forces au sein de la famille royale qui consacre aujourd’hui la mise sur orbite d’un prince héritier, rompu depuis plus de dix ans à l’exercice du pouvoir, et qui voit désormais son heure arriver.
La stratégie du Qatar était d’être visible. Il y est parvenu. Mais cette visibilité s’accompagne d’une augmentation des commentaires critiques. Il en est de légitimes : le sort dramatique des ouvriers asiatiques, la condamnation abusive du poète ou les obstacles à l’exercice de certaines libertés. D’autres sont manifestement excessives et de mauvaise foi.
L’un des angles d’attaque est d’accuser ceux qui ne participent pas au Qatar-bashing d’être soudoyés par l’émirat. Dès lors que l’on ne s’aligne pas sur le principe d’une critique radicale, la rumeur disqualifiante d’être « payé » par le Qatar est brandie. Outre qu’elle est intellectuellement malhonnête, la démarche de ces accusateurs est loin d’être désintéressée. Trois postures méritent d’être détaillées car il devient utile de percer l’envers du décor d’une galaxie d’adversaires du Qatar qui omettent souvent de préciser certains éléments troublants.
Il y a d’abord ceux à qui le Qatar a signifié une fin de non-recevoir à leurs sollicitations de financer tel ou tel projet. C’est le cas de certains médias, particulièrement ceux dont le bassin de diffusion vise le monde arabe, africain ou asiatique. Se rebiffant face à des refus de commande ou de prise en charge d’espaces publicitaires, on s’en prend au Qatar pour lui faire « payer » son attitude récalcitrante. Le cas le plus emblématique est celui du magazine Afrique-Asie. Ce type de média versatile n’est pas à une contradiction près : rappelant à l’envie le caractère « dictatorial » du Qatar, certains essaient de faire oublier la lune de miel qu’ils avaient nouée avec le régime de Ben Ali. La contradiction ne s’arrête pas là : dans leur entreprise de réhabilitation des régimes déchus (et donc de diabolisation des révoltes arabes), ces mêmes acteurs alimentent la machine du Qatar-bashing afin, là encore, de faire payer à Doha et à sa chaîne de télévision (Al Jazeera) sa part de responsabilité dans le déboulonnage de leur camp. Une personnalité comme Mezri Haddad et le site tunisie-secret dont il est très proche se sont d’ailleurs spécialisés sur ce créneau. Jusqu’à s’allier aux cris de ceux qui clament « Que Ben Ali revienne, au diable la liberté d’expression ! ».
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Une analyse de Benjamin Barthe, journaliste au Monde, qui analyse trois des différents essais qui sont récemment sortis sur le Qatar. La Qatarmania passe des kiosques aux librairies. Après avoir obnubilé la presse, qui lui a consacré un nombre incalculable de « unes » ces dernières années, ce confetti de sable aux avant- postes de la mondialisation (le skyline de sa capitale Doha, sa chaîne de télévision Al-Jazeera…) fait tourner la tête des éditeurs. Pas moins de cinq ouvrages sont simultanément parus en ce début de printemps, et d’autres devraient être publiés dans les prochaines semaines.
Sur un mode journalistique ou universitaire, tous racontent comment le petit émirat, cul-de-sac du golfe Arabo-Persique, s’est transformé en une plaque tournante du business et de la diplomatie internationale. « Des tentes dans le désert aux palaces cinq étoiles, des chameaux aux Ferrari », résument les journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot, dans Qatar. Les secrets du coffre-fort, une enquête de terrain qui fourmille d’anecdotes.
A cet égard, 2011, l’année des révolutions arabes, aura été décisive. En envoyant ses avions et ses forces spéciales au secours des insurgés libyens et en expédiant des armes et des valises de billets verts aux rebelles syriens, le Qatar est entré dans la cour des grands. 2011 a eu sur la diplomatie de la mini-monarchie l’effet que 2008, année de la crise financière, a eu sur sa politique d’investissement : celui d’un puissant désinhibant.
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Le Qatar ou la stratégie du plus faible – entretien avec le Journal de Saint-Denis (93) Le JSD : Quel est le fondement de la stratégie de développement du Qatar ? Nabil Ennasri :Il faut replacer le Qatar dans sa situation géopolitique, celle d’un petit pays coincé entre deux voisins intimidants : l’Iran et l’Arabie Saoudite. Les dirigeants qataris pensent leur place à travers ce prisme d’une vulnérabilité excessive, doublée du fait que le Qatar, assis sur la troisième réserve mondiale de gaz, suscite les convoitises. L’exemple du Koweït, envahi par l’armée irakienne, en 1990, a été un traumatisme majeur. Cette conscience aiguë de sa fragilité pousse le Qatar à s’assurer du parapluie militaire américain. Mais la force pure leur étant interdite, ils misent sur le « soft power » : s’afficher pour exister. Cela passe par Al Jazeera, qui leur a conféré une audience planétaire en quelques années. Cela se décline aussi dans les domaines sportifs, culturels, religieux et diplomatiques. Le sport notamment est considéré comme un vecteur de rayonnement majeur qui doit situer positivement le Qatar sur la carte. Le JSD : Ce développement ne va pas sans un certain nombre de problèmes… Nabil Ennasri :Il y a deux contradictions majeures. D’abord, la condition dramatique des ouvriers étrangers. Ce sont eux qui ont fait le Qatar, mais ils vivent une situation – économique, juridique – accablante. Le Qatar ne pourra pas se prévaloir d’être le modèle qu’il veut être pour les autres pays du Golfe s’il n’améliore pas de manière substantielle la condition de ces travailleurs. Au-delà du coût social, le prix écologique est exorbitant. Récemment encore, les Qataris étaient les plus gros pollueurs de la planète par habitant. Depuis quelques années, une politique publique de réduction des coûts environnementaux a permis de limiter l’empreinte écologique. On est très loin du compte, même si la tendance est à la baisse.
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Le Qatar est l’un des pays les plus médiatisés pour sa puissance économique et culturelle émergente. Pourtant, sa réputation disproportionnée par rapport à sa taille n’est pas définitivement acquise. Si les hydrocarbures représentent encore plus de la moitié de ses revenus, le Qatar a décidé de diversifier son économie. D’où viennent les richesses qataries ?
C’est une péninsule grande comme la Corse. Sa capitale, Doha, n’était au début du XXe siècle un petit village de pécheurs notamment connu pour son commerce de perles.
Plus d’un siècle après, le Qatar est devenu un pays incontournable, tant par son économie que par son influence culturelle. Présent sur tous les fronts, le royaume du Cheikh Hamad Bin Khalifa al-Thani a pris le parti d’exporter son image de marque partout dans le monde, mais aussi ses matières premières, clé de voute de la puissante économie qatarie.
L’émirat construit sur les ressources énergétiques
Car si le Qatar est parvenu à afficher un taux de croissance de 18,8 % en 2011, c’est principalement grâce au gaz naturel. Avec environ 1 trillion de m3 de réserve estimés en 2011, il constitue la troisième réserve mondiale la plus importante de gaz derrière la Russie et l’Iran. Et en 2007, la Qatar passait premier exportateur de gaz naturel liquéfié devant l’Indonésie.
L’extraction de pétrole aurait quant à elle généré 25,8 milliards de barils en 2012.
Hydrocarbures : 61 % du PIB
L’énergie représente ainsi 61 % du Produit Intérieur Brut – qui s’élève à 191 milliards de dollars en 2012 – 95 % des exportations et 75 % des recettes budgétaires. Le Qatar était de plus le deuxième pays au plus haut PIB par habitant en 2012 derrière le Luxembourg. Un facteur qui tient en partie à la démographie originale du pays, composée à 85 % d’expatriés alors que la population du Qatar ne dépasse pas celle de Paris (1,75 million d’habitants).
La mine d’or qatarie est donc le gaz naturel. Pourtant, l’État reste tributaire de ses réserves certes gigantesques, mais limitées. 99 % du total des réserves gazières de l’émirat sont concentrés dans un seul et même endroit, North Field. D’autre part, l’exploitation nord-américaine (et bientôt européenne) du gaz de schiste pourrait menacer la place du Qatar sur le marché mondial. Enfin, la demande interne en gaz semble connaître une augmentation subite. Lire la suite…
Tout petit pays entre l’Arabie Saoudite et le golfe Persique, le Qatar est reconnu pour sa production de gaz naturel et aussi comme lieu où est née la chaîne de télévision d’information continue Al-Jazeera.
Dans ce pays désertique, où rien ne pousse, 90 % des ingrédients sont importés. Tour d’horizon de ce que l’on mange dans sa capitale, Doha. «Tout ce qui compose mon menu vient de l’étranger», explique le gérant de l’excellent restaurant perse Parisa, Yasser Rezakhami. «Nous devons gérer les aléas de nos voisins. Par exemple, la Syrie est reconnue pour ses agneaux, mais compte tenu de la crise qui sévie dans le pays, nous importons maintenant cette viande d’Australie ou de Nouvelle-Zélande».
Même son de cloche du sous-chef du restaurant asiatique Nusantao de l’hôtel Four Season, Zu Liang Ding. «J’importe directement mes ingrédients de Chine ou du Japon et mes fruits et légumes proviennent souvent d’Inde».
Avec son boom économique des dernières années et l’énorme immigration qui afflue dans le pays, il reste peu d’endroits où manger les plats traditionnels qatariens. La scène culinaire de Doha est, à l’image de son pays, cosmopolite.
Les cuisines orientales sont majoritairement servies dans les restaurants de Doha. Les mets libanais, perses, égyptiens et turcs comblent les assiettes. Les Indiens et Philippins, nouvellement arrivés au pays, ont aussi leurs tables.
Si s’attabler dans les hôtels au Canada est souvent décevant, la majorité des établissements reconnus de Doha se situent dans les chaînes hôtelières. Plusieurs chefs internationaux y ont posé leurs casseroles. Gordan Ramsay et Guy Savoie attirent à la fois la clientèle qatarienne, mais aussi les nombreux expatriés qui habitent la ville. Le prochain à poser ses pénates à Doha sera Nobu d’ici la fin de 2013. Lire la suite…
La polémique autour des déclarations sulfureuses de Mezri Haddad tenues lors de l’émission « Ce soir ou jamais » du 5 février ne faiblit pas. Hier, l’ancien soutien de Ben Ali a posté cet élégant message sur sa page Facebook : « La racaille islamo-fasciste s’est mobilisée pour défendre l’icône de l’islamisme wahhabite, Khadija Benguenna. Sur sa page facebook, François Burgat, l’ami de Rached Ghannouchi, m’a stigmatisé hier en m’accusant d’être derrière la campagne anti-qatarienne. Je vais voir si cet imposteur mérité une réponse de ma part. » De son côté, la journaliste algérienne s’est fendue d’un communiqué de presse dont voici la teneur. Affaire à suivre… Propos diffamatoires tenus lors de l’émission « Ce soir ou jamais »
L’émission « Ce soir ou jamais », diffusée en direct lundi 5 février dernier, a été le théâtre d’un débat riche et animé sous l’intitulé « Qatar : ami ou ennemi public numéro 1 »[1]. Les invités du plateau de F. Taddéi étaient Mezri Haddad, ancien ambassadeur de Tunisie à l’Unesco, Richard Labevière, essayiste, Valérie Debord, ancienne députée, Karim Sader, consultant et Nabil Ennasri, chercheur spécialisé sur le Qatar. Les participants ont débattu avec passion d’un sujet qui retient légitimement depuis de longs mois l’attention de l’opinion française. Cependant, la fin de l’émission a donné l’occasion à l’un des participants, M. Haddad, de proférer à mon encontre des accusations d’une extrême gravité.
A partir de la 36e minute, M. Haddad s’est lancé dans une critique particulièrement radicale de “l’émirat bédouin” selon la terminologie qu’il a utilisée et de sa chaîne de télévision Al-Jazira qui m’emploie. Je n’ai pas de commentaires à faire sur la substance des positionnements géopolitiques de l’ancien collaborateur du président Ben Ali, mais bien sur les accusations mensongères et donc tout à fait diffamatoires dont il a fait usage à mon encontre pour illustrer sa perception. Ses propos, tenus en direct au cours d’une émission de grande audience, apparaissent à moi-même comme à tous ceux qui me connaissent comme aussi dommageables qu’ils sont infondés et donc inacceptables.
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