Survie: Disparus 50 jours en Amazonie
Guilhem Nayral et Loïc Pillois sont des miraculés. Après un mois et trois semaines de survie dans la jungle, Loïc Pillois et Guilhem Nayral, les deux randonneurs disparus depuis le 14 février, sont vivants ! Le premier a rallié, à pied, la petite commune de Saül, au coeur de la forêt. Les gendarmes qui le récupèrent donnent l’alerte. Emilie Perrier, sa compagne, et l’un des frères de Guilhem, Gilles Raynal, étaient justement arrivés dans ce village mercredi, décidés à relancer eux-mêmes des recherches interrompues fin mars par la préfecture, après trois semaines sans résultat.
Bear Grylls en a même fait une émission « Escape From Hell »:
Deux heures plus tard, Guilhem est retrouvé et hélitreuillé, « vivant mais fatigué », selon un gendarme, qui a ajouté : « Quand je l’ai pris dans mes bras, il s’est mis à pleurer. » «On a mangé des graines et de la chair de tortue » En métropole, la joie de leurs proches est si vive qu’elle leur ôte les mots. « On attend ce moment depuis si longtemps… On ne dormait plus. On était prêts à soulever des montagnes pour les retrouver ! Nous sommes si heureux », enchaîne Marie-Agnès Delmas, la soeur cadette de Guilhem. « Il m’a dit qu’ils en avaient vraiment bavé, qu’ils s’étaient perdus et qu’il était arrivé à pied seul pour prévenir que Guilhem était en arrière. Il ne voulait pas laisser tomber son ami », raconte Maryse Pillois, qui a pu parler avec son fils, Loïc, par téléphone. Marie-Agnès insiste : « On était convaincu qu’ils étaient vivants. Ils sont costauds, solides, forment une bonne équipe. On croyait en leur force physique et morale ! » Tous deux paysagistes, Loïc et Guilhem se sont connus pendant leurs études, à Pau. Depuis, bien qu’ayant construit leurs vies et leurs familles entre la Gironde et le Var, les deux amis partaient souvent voyager pour randonner. Déjà venus en Guyane, ils avaient choisi cette fois un périple difficile, d’une centaine de kilomètres de jungle pleine, entre un rapide proche de Régina et Saül. Le piroguier qui les avait conduits au rapide était le dernier à les avoir vus vivants, le 14 février. La faiblesse de leur équipement pour se repérer – carte et boussole – l’avait étonné. Les deux hommes, qui avaient prévu de rentrer à Paris le 27 février, disposaient de dix à douze jours de nourriture.
Dans la soirée, Loïc a été entendu par les gendarmes. Il leur a révélé leurs conditions de survie : « On a bu l’eau des rivières et on a mangé des graines et la chair de deux tortues qu’on a tuées ». Le lieutenant-colonel en charge de l’opération a qualifié cette histoire « d’extraordinaire ». Du ministre de l’Outre-Mer, Hervé Mariton, aux proches des survivants, le mot était hier sur toutes les lèvres.
Source: Le Parisien