Supercontrat pour Airbus aux Emirats Arabes Unis
Etihad, compagnie aérienne d’Abou Dhabi (émirats Arabes Unis), a confirmé hier une commande de dix milliards de dollars à Airbus. Une commande majuscule rapportée au chiffre d’affaires annuel de l’avionneur basé à Toulouse : de l’ordre de 36 milliards de dollars. Ce mégacontrat vient en fait confirmer une annonce faite lors du dernier salon britannique de Farborough à la mi-juin. « Il s’agit de 20 moyen-courriers A320, 25 long-courriers A350 et 6 gros porteurs A380 », a précisé un porte-parole du constructeur européen. Certains détails commerciaux demeuraient à régler, a ajouté le porte-parole pour expliquer le laps de temps qui s’était écoulé entre l’annonce du contrat et son inscription au carnet de commande de l’avionneur. En fait, l’affaire avait paru compromise par une crise qui n’épargne pas les monarchies pétrolières, les cours du brut ne cessant de plonger en raison des sombres perspectives de la conjoncture mondiale. On peut penser que les choses ont probablement été facilitées par un accord distinct de production de composites conclu entre EADS, maison mère d’Airbus, et le fonds d’Abou Dhabi Mubadala Development. Une partie de la structure des composites de l’A350 sera construite dans une nouvelle usine à Abou Dhabi. En faisant état de son intention d’achat à Farnborough, Etihad avait souligné qu’il ne s’agissait pas d’une contrepartie mais rien n’est moins sûr. EADS est incité à opérer un transfert d’une partie de sa production dans des régions à moindres coûts salariaux qu’en Europe. Déjà un accord pour l’assemblage de monocouloirs en Chine dès l’an prochain témoigne de cette évolution. Là aussi, il s’agissait de sécuriser de futures commandes sur un marché stratégique. Airbus est très tributaire d’une région du Golfe qui représente une part importante de son carnet de commandes, en tout premier lieu pour l’A380. La depeche.fr