Réchauffement climatique au Bhoutan
Situé dans l’est de la chaîne de l’Himalaya, le petit royaume du Bhoutan, dont la politique est basée sur le bonheur de ses habitants, a fait part de ses inquiétudes quant aux impacts que le réchauffement climatique pourrait avoir sur le pays. Le royaume bouddhiste enclavé entre l’Inde et la Chine, craint de voir ses ambitions hydrauliques réduites à néant.
Le Bhoutan, monarchie bouddhiste de 700.000 habitants connue pour avoir substitué au PIB le bonheur national brut (BNB), s’alarme des conséquences que pourrait avoir le réchauffement climatique. Le pays base sa politique sur quatre principes : la croissance et le développement économique responsables, la conservation et la promotion de la culture bhoutanaise, la bonne gouvernance responsable, et la sauvegarde de l’environnement.
Pour respecter ce dernier engagement, le Bhoutan mise sur l’énergie hydraulique. C’est en effet grâce aux cascades qu’il abrite qu’il produit la majeure partie de son électricité. Mais les changements climatiques pourraient remettre en question ses projets d’exploitation de l’énergie issue de la fonte des neiges de l’Himalaya, a expliqué à l’AFP le Premier ministre bhoutanais, Jigmi Thinley. « Les glaciers reculent très vite, certains sont même en train de disparaître. Le flux d’eau dans nos rivières évolue d’une façon très inquiétante. L’été, elles débordent de leurs lits comme jamais auparavant, et l’hiver, elles sont presque desséchées. Le réchauffement climatique est réel et l’impact sur notre énergie hydraulique est très sérieux » s’alarme-t-il.
Une production hydroélectrique inférieure aux ambitions
Le Bhoutan s’est fixé un ambitieux objectif. D’ici à 2020, il entend multiplier par sept sa capacité de production hydroélectrique, en construisant dix nouvelles centrales. Le pays espérait pouvoir revendre son électricité à l’Inde et ainsi parvenir rapidement à une autonomie économique. Mais comme le déplore le Premier ministre, cet objectif pourrait être revu à la baisse. « L’énergie hydraulique pourrait ne pas être la source de revenus que nous escomptions » estime-t-il alors que le Bhoutan doit déjà importer de l’électricité depuis l’Inde en raison de la trop grande « différence du niveau d’eau dans les rivières entre l’été et l’hiver« .
Le 19 novembre prochain, l’Inde, le Népal et le Bangladesh assisteront à une conférence organisée par le pays pour évoquer la lutte contre le réchauffement climatique, et les moyens de limiter son impact sur la chaîne de l’Himalaya, qui aujourd’hui assure les besoins en eau de quelque 1,3 milliard de personnes.