Rando de nuit à Mulhouse

Ils étaient 1800, samedi soir, à participer à la 12e rando de nuit de Mulhouse dont le thème était, cette année : Au fil de l’eau. Une très forte mobilisation, malgré le temps incertain et les rafales de vent, preuve que cette marche nocturne est une véritable manifestation festive et populaire.

19 h 30, samedi soir, au stade de l’Ill : les premiers amateurs de marche à la découverte de la ville la nuit, préparée et encadrée par les bénévoles du Club vosgien Mulhouse et crêtes avec le concours de la Ville, commencent à arriver.

Peu à peu, le public grossit. Ce sont surtout des couples ou de petits groupes d’amis, peu de personnes solitaires, quelques enfants. La plupart sont des sportifs. À 20 h, les grilles s’ouvrent. Sans précipitation, on va récupérer sa lampe de poche et son plan. Même les toutous seront équipés d’un lumignon. Mais pas de plan pour eux ! En fait, il n’y aura besoin ni de l’un, ni de l’autre équipement : les rues de Mulhouse sont bien éclairées et il suffit de suivre le mouvement.

Un parcours de 8,3 km le long des quais

L’attente, dans le vent et la bruine, recommence, car le départ n’est donné qu’à 21 h, après les recommandations du Club vosgien et de Jean-Pierre Walter, conseiller municipal délégué à l’événementiel.

Les habitués savent : ils n’arrivent, eux, pas avant 20 h 30, 20 h 45. Petite consolation : le programme annonçait 10 km, il n’en aura, assure Jean-Pierre Walter, que 8,3. Un petit groupe d’aides-soignantes est là. L’une d’elles ne pratique la marche que pour le shopping. C’est vrai que, au moment des soldes, c’est aussi une forme de sport…

Des rues très calmes la nuit

21 h tapantes : l’élu donne le signal du départ. La foule se met en route. Pas de précipitation, mais le cortège avance d’un bon pas. On prend par le boulevard Stoessel, la rue Saint-Sauveur. Quel plaisir de traverser au mépris des feux rouges, au nez et à la barbe des automobilistes : la police municipale veille et ouvre la voie !

Certaines accélèrent le pas. « On vient aussi pour perdre des kilos », lance une participante. On passe devant la Fonderie, la gare, en remontant le quai d’Isly. Les rues de Mulhouse sont étrangement calmes, la nuit. Seule une sirène de pompiers – ou de policiers – vient perturber cette tranquillité. Les marcheurs avancent avec assurance, en bavardant.

Un petit air parisien

Le thème de cette 12e rando de nuit trouve enfin pleinement sa justification : Au fil de l’eau. Un marcheur s’en amuse. « C’est le résumé de ma vie : j’ai travaillé dans le fil et aujourd’hui, il y a de l’eau », dit-il en regardant le ciel. Mais le vent a chassé les nuages. À la hauteur du Musée de l’impression sur étoffes, Enzo, 8 ans, ralentit. Il n’en est pourtant qu’au quart du chemin : « Ça me fait mal aux pieds », gémit-il.

Mulhouse prend un petit air de capitale, la Tour Eiffel et l’île de la Cité en moins, tant la ville est illuminée. Les rafales se font sentir. De l’autre côté du canal, sur le quai d’Alger, déjà la tête de peloton, en train de revenir ! Plus on s’approche du pont de la Hardt, plus on a l’impression qu’il s’éloigne…

Après l’écluse 41 : ravitaillement et début du trajet retour. Les derniers kilomètres sont les plus difficiles, face au vent. Des enfants et des ados passent en courant et en riant… Une soupe chaude poireaux-pommes de terre, un petit pain, une tranche de cake attendent les revenants, au stade. Y’a pas à dire : l’organisation est impeccable !

Jean-Pierre Walter est content : on n’a pas atteint le record (3500), mais « avec le temps qu’il a fait l’après-midi, 1800 personnes, c’est vraiment bien. Beaucoup ont été découragés. Et, ce qui me fait plaisir, ce sont ceux qui marchent pour la première fois. Cela prouve qu’on a encore de la marge… » Le record reste à battre. L’année prochaine, peut-être ?

Source: Lalsace