Qatar sauveur de la Deutsche Bank
Le Qatar, qui possède actuellement 10% de la banque allemande en difficulté, pourrait monter jusqu’à 25%, selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Deutsche Bank doit faire face à une amende record aux Etats-Unis.
«Le cheikh Hamad ben Jassem ben Jaber al-Thani, ancien premier ministre du pays, et son cousin, l’ancien émir cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, envisagent d’apporter un soutien à la banque avec de nouveaux capitaux et d’acquérir, avec d’autres investisseurs, une part minoritaire de 25%», rapporte le journal allemand. Les deux cheiks ne détiennent actuellement ensemble que 10% de l’établissement financier. Mais ils ne seraient prêts à prendre davantage de risques que si Deutsche Bank modifiait sa stratégie, jugée aujourd’hui essentiellement défensive.
Une telle montée du Qatar au capital de la première banque allemande n’est pas mal accueillie outre-Rhin. Le ministère allemand des Finances a indiqué «ne pas avoir de problème avec un tel investissement du Qatar», précise Der Speigel.
Le secteur bancaire européen fragilisé
Deutsche Bank est actuellement un sujet de préoccupation sérieux pour le gouvernement allemand. L’amende record de 14 milliards de dollars dont pourrait écoper la banque dans le cadre d’une procédure liée aux «subprimes», ces crédits immobiliers à la source de la crise financière et bancaire de 2008, a engendré une panique sur les marchés financiers européens. Les difficultés de Deutsche Bank font en effet peser un risque sur l’ensemble du secteur bancaire européen, fragilisé par les taux bas. Les banques italiennes inquiètent particulièrement les marchés.
Selon des informations de l’AFP, Deutsche Bank serait proche d’un accord pour réduire cette amende à 5,4 milliards de dollars, mais les spéculations sur la capacité de la banque à faire face à ses nombreux litiges judiciaires persistent.
Deutsche Bank ainsi que le gouvernement allemand étudieraient donc diverses possibilités pour sortir l’établissement financier de l’ornière. Plutôt que d’intervenir directement, le gouvernement allemand serait notamment favorable à la mobilisation de plusieurs grandes entreprises allemandes pour soutenir financièrement l’ancien fleuron. Selon les médias financiers américains, Deutsche Bank étudierait aussi la possibilité d’une augmentation de capital, si le montant des amendes l’obligeait à y recourir, ou même d’une scission de sa filiale de gestion d’actifs pour renforcer ses fonds propres.
Source: lefigaro.fr