Pomme de terre en Algérie
Après avoir relancé ses exportations de céréales, l’Algérie s’apprête à exporter la pomme de terre.« Des discussions sont en cours avec certains clients pour pouvoir lancer les premières opérations d’exportation de pomme de terre au courant de la semaine prochaine », a annoncé Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture et du Développement du renouveau rural.Le ministre qui s’exprimait au cours d’une émission de la radio chaîne trois a également affirmé que pour les besoins de ces exportations, deux sociétés de calibrage de la pomme de terre seront créées. Par ailleurs, le ministre a révélé que plus de 70 000 demandes de concessions de terres agricoles ont été déposées par des agriculteurs.
Une loi sur la concession agricole a été adoptée, il y a deux mois et demi. « Les textes d’application viennent d’être promulgués », a encore révélé le ministre. La loi donne aux agriculteurs un délai de 18 mois pour déposer leurs demandes. Dans la foulée, M. Benaïssa a rappelé que « sur 218 000 exploitants agricoles, 11 900 sont actuellement devant les tribunaux ».
Dans la foulée, le ministre a affiché un satisfecit quant au bilan de son secteur. « Depuis l’annonce, en 2009, par le président de la République de la politique de renouveau agricole, le secteur agricole ne cesse de réaliser de bons rendements. La facture alimentaire est passée de 8 milliards de dollars en 2008 à 5,4 milliards de dollars en 2009. Les céréales qui occupent la grande partie de nos importations ont vu leur facture des importations réaliser un repli, car nous n’avons importé ni de blé dur ni d’orge depuis avril 2009 », s’est félicité Benaïssa. Pour le ministre, « la facture des céréales tournera autour de 5,2 milliards de dollars en 2010 contre 5,4 milliards de dollars en 2009 ». En 2010, les importations de l’OAIC avoisineront les 700 à 8 00 millions de dollars.
Les privés ont, quant à eux, importé pour une valeur globale de 1,5 milliard de dollars durant la même période. « Dans certaines régions, des clubs de céréaliculteurs qui ont réussi à réaliser un rendement de 50 quintaux à l’hectare ont vu le jour. D’autres ont même battu le record de 85 quintaux à l’hectare. Vous voyez bien qu’il n’y a aucune raison pour que nous n’atteignons pas les bons rendements », a affirmé le ministre. L’Algérie compte un million d’hectares de terres arables.
« Nous escomptons augmenter l’irrigation, utiliser les bonnes semences, généraliser la mécanisation et utiliser davantage d’engrais pour améliorer les rendements. Nous avons également encouragé la culture des légumes secs pour permettre d’exploiter au maximum le potentiel agraire », a indiqué M. Benaïssa. La politique du renouveau rural est également axée sur le soutien aux céréaliculteurs. L’objectif est d’améliorer la performance par l’octroi de primes adaptées. « La prime de la qualité est déjà en vigueur. Elle est octroyée en fonction des rendements. Elle sera encore valorisée puisque des discussions sont actuellement menées au niveau des conseils interprofessionnels des céréales. L’objectif escompté est d’atteindre la sécurité alimentaire », a expliqué le ministre.
Interpellé sur les perturbations qui ont affecté la filière lait, le ministre a affirmé que ce secteur « est en train de se restructurer en vue d’être rationalisé. Ceci induit forcément des changements et c’est ce que nous avons vécu ». En 2009, poursuit-il, les Algériens ont consommé environ 5 milliards de litres de lait (4 milliards de litres sous forme de lait et un milliard sous forme de produits laitiers). 30% de cette consommation est constituée de lait subventionné. « Un dispositif est en train d’être mis en place. Sur 139 laiteries qui ont répondu à l’appel d’offre qu’avait lancé l’ONIL, 118 unités de transformation ont déposé leurs candidatures à conclure des contrats de partenariat avec cet office public.
Parmi ces candidats, 111 laiteries sont retenues dont 69 font également la collecte de lait. Le reste (soit 42 unités) aura un moratoire jusqu’à septembre pour se conformer au cahier des charges », a indiqué M. Benaïssa. Et d’ajouter : « Chaque acteur prendra le temps qu’il faut pour se mettre en synergie avec l’ensemble du nouveau dispositif ». Et de rappeler que son département a déjà instauré une prime pour l’intégration du lait cru pour encourager la production nationale. « 24 000 vaches ont été importées en 2010 contre 15 000 et 12 000 vaches importées respectivement en 2009 et en 2008 », a révélé l’invité de la radio. Interrogé sur la possibilité d’élargir le dispositif d’effacement des dettes aux entreprises activant dans les services agricoles, le ministre a répondu que « le dossier est clos ». « C’est, dit-il, une affaire commerciale entre les clients et leurs banques.
Ces dernières opteront pour le rééchelonnement des dettes ». « Pour les unités de collecte de lait et la trituration des olives, nous sommes en train d’élargir leurs plans de charge », a affirmé le ministre.
Amine L.
Source : Le Quotidien d’Oran