Percy Fawcett, explorateur de l’Amazonie

Connaissez-vous Percy Fawcett ? Ce britannique, explorateur intrépide de l’Amazonie, a cherché pendant des années une cité perdue au fin fond du Brésil. Sa disparition en 1925 a contribué au mythe de l’explorateur mais aussi au fantasme de l’Amazonie.

Sa vie a inspiré Indiana Jones, un personnage de Tintin, Le Monde perdu d’Arthur Conan Doyle, Bob Morane et encore The lost city of Z de James Gray.

Il a créé un mythe, le mythe de l’aventurier qui part au fond de ses rêves. Dr. Stéphen Rostain, archéologue spécialiste de l’Amazonie

Percy Fawcett entame très jeune une carrière militaire qui lui permet de voyager à Hong Kong, au Sri Lanka, à Malte et en Afrique du Nord. À 34 ans, il apprend la topographie, et cinq ans plus tard, la célèbre Société royale de géographie lui confie une mission : cartographier la frontière entre la Bolivie et le Brésil, alors que les deux pays sont en pleine bataille pour le contrôle de la production de caoutchouc.


C’est son premier voyage en Amazonie, il se passionne pour la forêt et ses habitants et pour une histoire, celle d’une cité perdue.

Il va rencontrer des locaux qui lui parlent de cité perdue, d’or, de choses extraordinaires. D’un caractère assez naïf, il croit ce que lui disent les Indiens : “Chez nous il n’y a pas d’or, mais chez nos voisins – les ennemis – là-bas, allez-y, il y a plein de choses. » Il y croit, et se met en quête de documents. Il va réussir à trouver une carte et même un manuscrit à Rio de Janeiro qui vont le conforter dans ses espoirs.  Dr. Stéphen Rostain, archéologue spécialiste de l’Amazonie

En 1911, la redécouverte du Machu Picchu renforce encore les convictions de Fawcett. Il écrit à son fils qu’il est à la recherche d’une ancienne civilisation.

Je m’attends à ce que les ruines soient monolithiques, plus anciennes que les plus anciennes découvertes égyptiennes. Percy Fawcett, Lettre datée de 1911

Il imagine même que cette cité soit en fait l’œuvre de survivants de l’Atlantide.

Entre 1906 et 1913, Percy Fawcett réalise six expéditions, qui font grandir sa réputation, à chacun de ses retours. Mobilisé sur le front pendant la Première Guerre mondiale, il reste obsédé par sa quête d’une cité perdue. Il retourne au Brésil en 1920 à la recherche d’indications pouvant le mener jusqu’à ce qu’il nomme la cité “Z”.

D’après ses recherches, la cité perdue se situerait dans l’état du Mato Grosso. Après une expédition infructueuse, il rentre à Londres pour lever des fonds et réussit à obtenir d’un groupe de presse américain le financement de son voyage en échange de la publication de ses récits. À 57 ans, il repart avec son fils, Jack, et prévient : « Si nous ne revenons pas, je ne veux pas que des expéditions de secours partent à notre recherche. C’est trop risqué« .

Depuis son camp de base, il écrit espérer atteindre la cité de Z en quelques semaines et ne craindre « aucun échec ». Ce sont les dernières nouvelles reçues de Percy Fawcett. Sa disparition est régulièrement commentée dans les journaux de l’époque, créant un mythe autour du personnage. Est-il mort ? A-t-il trouvé « Z » ? Est-il resté vivre parmi les Indiens ?

Entre 1928 et 1947, de nombreuses expéditions sont parties à sa recherche… Certaines ne sont pas revenues !  Dr. Stéphen Rostain, archéologue spécialiste de l’Amazonie

Depuis, grâce aux images satellites, des chercheurs ont découvert des traces d’anciennes constructions dans le Mato Grosso, près de l’endroit où Percy Fawcett et son fils ont disparu.

The lost city of Z, le film de James Gray, retrace l’histoire de l’aventurier Percy Fawcett parti à la recherche d’une cité perdue dans la jungle amazonienne. Pourquoi le récit de cet explorateur du XXe siècle fascine-t-il toujours autant ? Quelle est cette Amazonie fantasmée ?

Percy Fawcett et ses pairs sont-ils les premiers responsables d’une vision fantasmée, déformée de ce qu’on a pu appeler « l’enfer vert », la forêt amazonienne ? Comment comprendre cet engouement pour le « Livingstone de l’Amazonie » ? Et quelles réalités se cachent derrière ce mythe d’une forêt hostile et impénétrable, jadis peuple d’indigènes anthropophages ?

Elsa Mourgues – France Culture