Où est le loup dans les Vosges ?
Et depuis le loup semble avoir disparu…
Le tir d’éffarouchement est entouré de règles très strictes : les éleveurs doivent avoir un permis de chasse et être sous la surveillance d’un lieutenant de louveterie.
Au final, cette mesure un peu fastidieuse ne calme pas vraiment la colère des propriétaires de troupeaux : ils ont subi plus de trentes attaques depuis le printemps.
Des décisions plus radicales pourraient être prises dans les mois qui viennent mais le préfet des Vosges, Dominique Sorain, préfère se donner du temps.
Première indemnisation de 7 643 euros.
7 643 euros, c’est la somme de la première indemnisation que toucheront les éleveurs vosgiens face aux attaques du loup. L’argent sera versée par la Communauté de Communes de Haute-Moselotte et les communes de La Bresse, Cornimont et Ventron dans les Vosges.
Mesures efficaces : aide-berger
La préfecture des Vosges a mis en place un aide berger afin de soulager la surveillance des éleveurs. Des éleveurs qui sont particulièrement à cran depuis que la « bête des Vosges » a sévi sur leurs troupeaux.
Jean-Philippe Rémy, 22 ans, diplômé du lycée agricole de Ramonchamp (88) a été choisi par la Chambre d’Agriculture auprès de deux éléveurs de La Bresse.
L’Etat s’est engagé à financer 80% de son salaire.
L’autorisation d’abattre le loup, espèce protégée, n’est toujours pas donnée par le ministère de l’environnement contrairement à d’autres régions comme le Vercors.
La ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, s’est dite fin juillet, prête à assouplir le protocole qui leur permet d’en abattre, sous certaines conditions.
Identification du prédateur : c’est un loup
Loup, chien-loup ou chien ? la question a longtemps été un mystère car la « Bête des Vosges » a été démasquée. Aujourd’hui, plus de doute, le canidé est un loup comme le montre ce nouveau cliché de meilleure qualité. Il avait tué 45 agneaux et un poulain depuis le 12 avril, soit 18 attaques meurtrières, dans le secteur du Ventron, de Cornimont et de la Bresse.
Cette image, issue d’un appareil à déclenchement automatique, a été prise le 8 juillet dernier près du col du Bonhomme dans le Haut Rhin mais n’a été découverte que le 12 juillet et rendue publique dimanche 17 juillet dans les pages des journaux locaux.
L’éventualité d’une meute organisée n’est pas à exclure ce qui divise les avis du côté des éleveurs vosgiens.
Les préfectures des Vosges et du Haut-Rhin ont déjà pris quelques mesures communes à savoir un dispositif de surveillance et de tirs éventuels d’éloignement et une réunion de conciliation est programmée le 25 juillet.
Jeudi 23 juin 2011, le préfet des Vosges avait reçu les éleveurs vosgiens à Epinal et François Vannson, député de la circonscription de Remiremont, qui a souhaité un plan loup « spécifique ».
Retrouvez l’intervention ce jour là de notre invité du 12/13 Lorraine, Jean-Luc Valérie, auteur de « Le retour du loup en Lorraine ».
La veille, la préfecture des Vosges avait publié mercredi 22 juin 2011, une photo accéditant de la présence d’un loup dans le secteur de Gérardmer.
Eric Marboutin, spécialiste national du loup au sein de l’ONC (Office national de la chasse) a analysé la photo et tout laisse à penser que le loup serait de retour dans le massif vosgien.
Benoît Clair, en charge de l’ONCSF des Vosges, examinait avec précisions ce qui pourrait être un loup : « Le pelage et ses contrastes sont caractéristiques du loup. Tout comme le dos gris et le bas des flancs plus clair ».
Haut sur pattes, petites oreilles arrondies et plutôt rousses ainsi que l’allure générale du canidé constituent des critères fiables. Cependant, le masque facial de l’animal n’a pas été identifié ce qui ne permet pas aux experts de confirmer à 100% la présence du loup.
Le 16 juin 2011, le préfet des Vosges, Dominique Sorain, avait décidé d’indemniser les éleveurs vosgiens concernés par 9 des 11 attaques de ce qui semblait être l’acte d’un loup.
« Parmi les 11 attaques étudiées, l’hypothèse d’un loup a pu être écartée à deux reprises. Pour les 9 autres attaques, l’éventualité d’un loup ne peut être exclue. Aussi et conformément aux dispositions prévues dans les plans nationaux d’actions pour les grands prédateurs, le Préfet des Vosges a décidé l’indemnisation des éleveurs concernés par ces neuf attaques. »
Pour les éleveurs du Ventron, de La Bresse et de Cornimont, dont les bêtes ont été attaquées par ce qui semblait être un loup, le préjudice financier et moral est important.
Dans le Haut-Doubs, en Franche-Comté, la présence d’un loup avait été confirmée grâce à un piège photographique. Rien n’indiquait que ce soit le même animal, mais rien ne prouvait le contraire. Des prélèvements ADN devaient permettre d’en savoir davantage.
Retour sur les faits :
Dans la nuit de vendredi 20 à samedi 21 mai 2011 : le mystérieux prédateur s’en est pris à un poulain de deux mois qu’il a attaqué et partiellement dévoré à l’épaule.
A priori, l’ONC n’a pas fait le lien entre cette attaque et les 27 brebis tuées dans le Ventron en avril.
L’inquiétude continuait de monter du côté des éleveurs d’autant plus que le canidé a sévi à proximité des habitations de La Bresse, dans un champ à quelques mètres d’une maison du lotissement Liernat.
Du côté de La Bresse :
Entre mardi 2 et mercredi 3 août 2011 à La Bresse, le troupeau de l’éleveur Jean-Yves Poirot avait été de nouveau victime des attaques meurtrières du loup.
Sa dernière attaque remontait au 15 juillet dernier. De quoi raviver la colère des éleveurs du secteur qui se plaignent de l’absence de mesures efficaces.
La dernière attaque connue s’était produite à La Bresse dans les Vosges où une brebis a été attaquée. Le cadavre de l’animal a été découvert jeudi 2 juin au matin par l’éleveur.
Du côté de Cornimont :
Le 16 mai 2011, une nouvelle attaque d’ovins s’était déroulée dans les Vosges, à quelques kilomètres du lieu des attaques précédentes : dans le col du Brabant vers Cornimont. 5 Agneaux ont été retrouvés morts. L’ONC enquête toujours.