Oman mise sur Salalah
Le Golfe, au-delà du pétrole. Longtemps délaissée par le pouvoir omanais, la ville de Salalah, servie par un climat d’une douceur rare dans la région, mise aujourd’hui sur le tourisme pour sortir de son enclavement économique.
La brume descend le flanc de la montagne, couvert de pâturages. Ahmed se lève, souffle sur les braises du barbecue et jette un coup d’œil à ses enfants qui pataugent dans un cours d’eau, quelques mètres plus loin. Puis ce trentenaire saoudien revient s’allonger dans l’herbe de la vallée, un sourire béat aux lèvres : « C’est la première fois que je viens ici, mais ce n’est pas la dernière. Il fait 25 degrés alors qu’à Riyad il fait 46. On a l’impression de revivre. »
Cette partie de campagne ne se déroule pas dans les Alpes suisses, une destination prisée des résidents du Golfe pendant les mois d’été, lorsque leur pays se transforme en fournaise, mais dans les environs de Salalah, la deuxième ville d’Oman, au début du mois de juillet.
Situé sur la côte à 150 kilomètres de la frontière yéménite, ce port de 200 000 habitants, capitale de la province du Dhofar, jouit d’un microclimat qui en fait chaque année, de fin juin à fin septembre, le jardin du Golfe.
Une queue de mousson, venue du Kerala indien, pare les montagnes qui entourent la ville d’un manteau végétal luxuriant. Les oueds se gorgent d’eau, des cascades jaillissent des falaises et un mélange de brume et de bruine envahit la côte. Les températures avoisinent 26 °C en moyenne. On pourrait être dans la lande écossaise ou dans les Vosges. Mais nous sommes aux confins de la péninsule Arabique. Dans un bout du monde, en lisière de l’Inde et de l’Afrique, isolée du reste d’Oman par mille kilomètres de désert.
Les températures avoisinent 26° C. On pourrait être dans la lande écossaise ou dans les Vosges
Cette anomalie climatique, baptisée khareef, fait le bonheur de la région. A peine la première pluie est-elle signalée que des dizaines de milliers de touristes – Saoudiens, Emiratis, Koweïtiens, Bahreïnis, Qataris, et Omanais du Nord – débarquent à Salalah.
Son souk à encens, un produit qui a fait la fortune du port dans l’Antiquité, ses plantations…
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