Obama et les Pays du Golfe
C’est un euphémisme : le voyage d’adieu de Barack Obama en Arabie saoudite n’a guère soulevé d’émotion dans le royaume. La quatrième et dernière venue du président des Etats-Unis chez les Saoud, mercredi 20 et jeudi 21 avril, à huit mois de son départ du pouvoir, devait être l’occasion, officiellement, de resserrer les liens entre ces deux alliés historiques.
Dans les faits, ce déplacement a surtout montré combien les deux pays se sont éloignés au cours des huit années écoulées. Les élites saoudiennes et leurs partenaires et vassaux du Golfe, consternés, pour la plupart, par le rapprochement des Etats-Unis avec l’Iran, leur rival pour la suprématie régionale, se projettent déjà vers l’après-Obama.
Signe qui ne trompe pas, l’arrivée du président des Etats-Unis à Riyad n’a pas été retransmise en direct à la télévision saoudienne, contrairement à sa précédente visite. A la descente d’avion, le chef d’Etat américain a été reçu par le gouverneur de Riyad, alors que les monarques de la péninsule, conviés à une réunion du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à laquelle M. Obama a assisté jeudi, ont été accueillis par le roi Salman en personne.
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« C’est une visite qui n’a servi à rien, le président ne pouvait prétendre régler tous les problèmes accumulés ces dernières années, alors qu’il s’apprête à céder le pouvoir, grommelle Jaber Al-Siwat, un homme d’affaires saoudien dont les vues reflètent fidèlement celles de la famille royale. Nos regards sont désormais tournés vers l’élection présidentielle américaine, en espérant que celui qui en sortira vainqueur sera plus à l’écoute de nos préoccupations », ajoute cet entrepreneur à succès, qui, sur Twitter, a qualifié M. Obama de « lobbyiste de l’Iran ».
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