Nouvelle loi de création d’entreprises en Algérie
Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, tente de dérouler davantage le tapis rouge pour les prétendants à la création de micro- entreprises à caractère commercial dans le cadre des dispositifs Ansej, Andi et Cnac. Il a en effet proposé, dans le cadre du Conseil de gouvernement tenu mercredi passé, de nouvelles mesures à même de réduire la paperasse que ces dispositifs demandent, mais aussi les dépenses y afférentes. Il s’agit, en premier – et c’est là la mesure la plus importante – de dispenser les jeunes de fournir dans leurs dossiers le bail de location.
La proposition de Benbada offre, de ce fait, aux jeunes la possibilité de s’inscrire au Centre national du registre du commerce, sans cette pièce, qui a fait courir beaucoup de jeunes… parfois vainement. Ça leur permettra également d’économiser des sommes considérables, puisqu’ils n’auront pas à louer des locaux inutilement, du moins pour les premiers mois.
Le prétendant au crédit doit uniquement mentionner l’adresse du notaire avec lequel il «traite». A noter que cette mesure concerne beaucoup plus les activités qui ne nécessitent pas forcement de local, à l’instar du secteur tertiaire.
Interrogé sur le sujet, Hadj Tahar Boulenouar, le porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), qui a salué l’initiative, trouve néanmoins que cette décision peut influencer les prix de location, notamment dans les grandes villes. «Un jeune qui arrive à avoir un crédit sans local, pour monter sa propre affaire, est contraint d’en trouver un très rapidement.
Ce qui pourrait influer sur la demande des locaux qui risque de s’accroître, et de là peut naître une spéculation dont les propriétaires n’hésiteront pas à profiter», dit-il. L’autre mesure que le ministre du Commerce a proposée est l’exonération, durant deux ans, des frais de registre du commerce, à commencer par l’inscription.
Ce n’est pas tout ! Le même ministre voudrait que les jeunes qui ont des antécédents judiciaires puissent créer leurs entreprises, à condition que les délits commis ne relèvent pas de la criminelle ou encore de l’économique. Encore une fois, M. Boulenour salue cette mesure, «puisque, dira-t-il, la plupart de ceux qui activent dans le commerce informel ont des casiers, ce qui le fait penser qu’il ne trouveront nulle part de postes stables».
«C’est une initiative qui vise en premier de combattre le commerce parallèle qui nuit sérieusement à l’économie nationale», dit-il, regrettant le fait que la plupart des jeunes se tournent vers le secteur des services et des activités, non productifs. Il a également déploré le fait que le gouvernement n’ait rendu aucun bilan sur les différents dispositifs de création d’emplois.
«On ne sait pas combien d’argent a été accordé aux jeunes, le nombre de ceux-ci, ni encore ceux qui ont pu rembourser… On ne sait pas également comment se fait le suivi. On sait juste que l’Etat ne demande pas suffisamment, voire du tout, de garanties. On a vu, malheureusement, des gens qui ont bénéficié de crédits considérables qu’ils utilisent dans les belles voitures…», regrette-t-il.
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