Mike Horn nommé aventurier de la décennie
Mike Horn a été nommé aventurier de la décennie à Les Hommes de l’Année 2018 GQ. Mike Horn incarne une nouvelle figure du héros moderne. Un héros engagé et bien conscient que l’ultime aventure consiste à sauver la planète… Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas encore. Mike Horn (Michael Frédérick Horn) est né le à Johannesburg en Afrique du Sud, c’est un explorateur-aventurier de nationalité suisse et sud-africaine, de culture afrikaner, résidant en Suisse.
Son premier contact avec l’aventure a lieu en 1991 : il explore les Andes péruviennes en raft et parapente. Dès lors, le virus est en lui. On lui demande de devenir membre de l’équipe « Sector No Limits » en 1994, un groupe d’une vingtaine d’athlètes prêts à repousser toujours plus loin les limites du possible. Pour découvrir ses conférences et émissions à la TV , cliquez ici: Qui est Mike Horn ?
Revenu du Pôle Sud en solitaire, l’explorateur Mike Horn s’est battu comme un beau diable pour réparer Pangaea, son voilier blessé, et ainsi rallier l’Arctique puis marcher jusqu’au Pôle Nord.
Mais la planète en a décidé autrement. Le temps d’une halte, l’aventurier de 52 ans a répondu aux questions de GQ pour faire un point sur l’état de la planète.
La Terre est-elle en train de changer ?
J’ai fait trente ans d’exploration, au Pôle Nord, au Pôle Sud, aux sommets des plus hautes montagnes, le long de l’Amazone, à travers toutes les jungles… J’ai fait 13 tours du monde avec mon bateau. J’ai vu la Terre changer. J’ai vu les gens changer. On est en train de signer notre propre arrêt de mort, avec les yeux grands ouverts et un grand sourire.
Comment adaptez-vous l’expédition ?
Je prends cinquante ans de relevés météo et je détermine un point de départ. Je sais par exemple que je dois traverser le Pôle Sud avant l’arrivée de l’hiver. Mais sur place, tu te dis : « Mince, la débâcle a commencé beaucoup plus tôt, l’eau est beaucoup plus chaude. » La glace est brisée, accumulée là où elle ne devrait pas… c’est ce qui a abîmé Pangaea, mon bateau. Je ne pensais pas que ça arriverait aussi tôt.
Vous étiez-vous déjà fait piéger ainsi ?
Non, la nature ne m’avait jamais empêché d’avancer. La glace au nord du Groenland se déplace et a ouvert une voie d’eau. C’est la première fois de notre histoire… Lorsque j’ai fait mon tour du monde au niveau du cercle arctique, j’ai vu un grizzly tuer un ours polaire. Ils n’ont aucune raison de se rencontrer. Mais avec la fonte des glaces, ils ont le même terrain de chasse.
Que dire à ceux qui n’y croient pas ?
Je leur demanderais de m’accompagner sur le « 8e continent » (un magma flottant de déchets, ndlr), là où le plastique est roi. Ça pue la merde, ça pue la mort. Là, ils ne pourront pas nier. Nous devons consommer moins et payer un peu plus cher pour du local. Je n’ai pas peur pour la planète, mais pour l’être humain.
Sources: La Rando & gqmagazine