L’Everest, une aventure humaine très sérieuse
En cette époque où les ascensions du mont Everest (8848 mètres) se multiplient à une vitesse surprenante, il est facile de finir par croire que le succès sur le toit du monde n’est qu’une question de forme physique et de persévérance. De récents événements sur la montagne ont rappelé que rien ne pourrait être plus faux.
Alors que la saison des expéditions est bien amorcée, un groupe se démarque sur la montagne depuis un moment déjà. En effet, financées par la société National Geographic et le fabricant The North Face notamment, deux cordées d’élite sont sur la montagne pour y gravir simultanément deux voies, l’une sur l’arrête Ouest (face Nord) et l’autre sur l’arrête Sud-Est (voie normale).
Un projet ambitieux pour répéter la première traverse sur un sommet himalayen (on monte par la première voie et on redescend par l’autre), un exploit réalisé il y a près de 50 ans (1963) par les Américains Thomas Hornbein et Willi Unsoeld.
Pour les détails de l’expédition, le National Geographic a mis en ligne une page Web et compte sur une imposante équipe pour suivre pratiquement en temps réel le séjour de deux mois au Népal. La vidéo ci-haut donne les grandes lignes de l’aventure.
De gros moyens, une grosse équipe, quelques-uns des meilleurs alpinistes de la planète — dont Conrad Anker et Cory Richards qui tentent la traverse —, qu’est-ce qui pourrait être un problème sur la route d’un succès pour cette équipe de rêve?
La montagne, évidemment, qui en a décidé autrement dans les derniers jours…
D’abord, il y a eu le décès d’un sherpa (une chute dans une crevasse) il y a une dizaine de jours. Puis, à la fin de la semaine dernière, une très grosse avalanche a traversé la voie entre le camp 1 et le camp 2. Heureusement, dans ce cas particulier, personne n’a miraculeusement été tué.
Enfin, rappel que même les meilleurs peuvent se trouver en difficulté, Richards a dû être évacué d’urgence en fin de semaine, après un passage à plus de 7000 mètres. Ce qui semblait au départ être un problème d’oedème pulmonaire lié à l’altitude serait finalement une embolie pulmonaire.
Sur le blogue tenu par l’équipe du National Geographic, on décrit en détails l’opération de sauvetage pour arriver à amener Richards jusqu’à Katmandou, où il est soigné présentement.
Pendant ce temps, Anker, le leader de l’expédition, est en réflexion concernant la suite des choses. Dans son cas, il ne veut pas grimper seul où avec n’importe qui. Richards croit de son côté pouvoir revenir sur la montagne rapidement. Mais rien n’est moins sûr…
Bref, un véritable feuilleton qui se déroule en altitude, à suivre pratiquement en direct.