Les villes du monde vomissent leurs ordures
Les villes du monde entier ont intérêt à se préparer à mieux évacuer leurs ordures si elles veulent limiter les dégâts de la «crise qui se profile» en matière de gestion des déchets, selon un rapport de la Banque mondiale. Dans ce document publié mercredi, qui décrit la gestion des déchets comme un «problème relativement silencieux qui s’amplifie chaque jour», la Banque mondiale a calculé que les habitants des villes génèreront 2,2 milliards de tonnes de déchets par an à l’horizon 2025, contre 1,3 milliard aujourd’hui. Le coût de la gestion des déchets solides passerait quant à lui de 205 milliards de dollars à 375 milliards par an.
«Un signal géant pour les décideurs»
La Banque Mondiale estime que les données recueillies, dans ce qu’elle désigne comme le premier rapport complet mondial sur la question, indiquent l’arrivée d’une «crise» alors que le niveau de vie général augmente et que les populations urbaines gonflent. «Les défis liés aux déchets municipaux vont êtres immenses, à l’échelle, si ce n’est plus, de ceux que nous rencontrons aujourd’hui avec le changement climatique», a résumé Dan Hoornwegt, spécialiste de l’urbanisme et coauteur du rapport. «Ce rapport devrait être vu comme un signal géant pour les décideurs partout» dans le monde, a-t-il estimé.
La Chine, devenue en 2004 le premier producteur de déchets devant les Etats-Unis, génère 70% des ordures de la région de l’Asie orientale et du Pacifique. Les pays qui connaissent le plus fort taux de croissance de ces déchets se situent en Asie de l’Est, dont la Chine, en Europe de l’Est et dans certaines zones du Moyen-Orient. Les auteurs du rapport recommandent le recyclage et la participation de toutes les parties concernées.