Les idées reçues sur l’ours
Publiée dans le Journal of Wildlife Management, une étude statistique menée par des chercheurs canadiens et américains sur les attaques d’ours noirs survenues dans leurs pays au cours du siècle écoulé, montre un comportement prédateur bien plus que défensif des animaux incriminés, essentiellement des mâles.
Épluchant les données concernant les 59 attaques mortelles – ayant fait 63 décès – perpétrées par des oursnoirs entre 1900 et 2009 au Canadaet aux États-Unis, des chercheurs dirigés par le Dr Stephen Herrero de l’Université de Calgary (Canada) ont constaté que 88% des cas semblaient liés à un comportement réellement prédateur, imputables à des mâles pour 92% d’entre eux. Les auteurs préconisent que le public apprenne à mieux reconnaître les indices d’un tel comportement, pour réagir en se défendant.
L’étude va à l’encontre de la croyance répandue selon laquelle surprendre une ourse accompagnée de ses oursons était la forme de rencontre la plus dangereuse, et contredit également l’idée que les bêtes responsables sont généralement familiarisées avec l’homme (ours vivant à proximité d’habitats humains ou dans des parcs naturels très fréquentés).
Elle confirme en revanche certains aspects connus : un ours déjà anthropophage a davantage de chances d’attaquer qu’un autre, un groupe de personnes a moins de chances d’être agressé qu’un promeneur isolé, et les odeurs de nourriture attirent les plantigrades.
D’après les auteurs, l’augmentation de la population humaine et des activités de plein air accroît le nombre de rencontres et donc d’attaques (86% des assauts mortels se sont produits après 1960). Les chercheurs supposent que le manque saisonnier de nourriture dans les régions froides de l’Alaska et du Canada y explique le nombre important d’agressions par rapport aux régions situées plus au sud.
Source: maxisciences