Les derniers endroits sauvages de la terre
77% des terres (Antarctique exclu) et 87% des océans ont été modifiés par les effets directs de l’activité humaine, selon une étude parue le 31 octobre, dans la revue scientifique Nature.
L’étude, basée sur des données analysées entre 2016 et 2017, définit les zones sauvages comme étant celles qui sont « exemptes de pressions humaines ».
Pour quantifier ces « pressions », les auteurs ont utilisé 8 critères, dont la densité de la population, l’étendue des terres cultivées et des pâturages, l’étendue des voies ferrées et routes principales ou encore les environnements bâtis.
La Sibérie, le nord et l’ouest canadien et l’Alaska, l’Amazonie, le Sahara et le désert australien sont les cinq grandes zones sauvages qui échappent encore aux pressions humaines.
Ces zones vierges ont une importance certaine pour les auteurs de l’étude. « De nombreuses études révèlent que les dernières zones de nature vierge constituent un amortisseur de plus en plus important contre les effets du changement climatique », estiment-ils.
Les dernières zones sauvages :
D’après ces critères, le pays « le plus sauvage » au monde, soit celui qui détient le plus de zones vierges, est la Russie, suivie, dans l’ordre, par le Canada, l’Australie, les États-Unis et le Brésil. Ces cinq premiers pays du classement détiennent à eux seuls plus de 70% des surfaces sauvages au monde.
Classement des pays par leur étendues sauvages :
« Entre 1993 et 2009, une zone sauvage terrestre plus vaste que l’Inde, soit 3,3 millions de kilomètres carrés, a été perdue à cause des établissements humains, de l’agriculture, de l’exploitation minière et d’autres pressions », alertent les auteurs de l’étude pour qui la question de la protection des dernières régions sauvages se pose de façon plus urgente que jamais.
La concentration des dernières régions sauvages sur un nombre limité de pays rend « critique » les actions entreprises par ces états, pour protéger ces zones.
« Les actions que ces nations mènent (ou échouent à mener) pour limiter l’expansion des routes, des voies de navigation et pour freiner le développement à grande échelle dans les secteurs des mines, de l’industrie forestière, de l’agriculture, de l’aquaculture et de la pêche industrielle seront déterminantes », estiment les chercheurs.
« La création de zones protégées pour ralentir les effets de l’activité industrielle sur le paysage marin ou terrestre » est une des « interventions évidentes » que les pays concernés peuvent privilégier, d’après l’étude.