L’Egypte offre deux îles à l’Arabie Saoudite

L’annonce par le gouvernement égyptien que deux îles stratégiques dans la Mer Rouge allaient être cédées à l’Arabie Saoudite a été accueillie par la colère de figures de l’opposition et des utilisateurs des réseaux sociaux en Egypte dimanche. Un cabinet égyptien a annoncé samedi soir que les travaux techniques sur les frontières maritimes avaient révélé que les îles de Tiran et Sanafir étaient situées dans les eaux territoriales de l’Arabie Saoudite.

La déclaration est survenue lors d’une visite de cinq jours du roi Salmane d’Arabie saoudite en Egypte.

L’Arabie Saoudite a fourni un soutien diplomatique et financier significatif à l’Égypte depuis que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi – à l’époque chef de l’armée – a chassé en 2013 le président islamiste Mohammed Morsi devenu très impopulaire.

Les îles de Tiran et Sanafir sont situées à l’entrée sud du golf d’Aqaba, où sont aussi installés d’importants ports israéliens et jordaniens.

« Contraire à la constitution »
Le seul opposant à al-Sissi lors des élections présidentielles en 2014, Hamdeen Sabahy, a dénoncé ce projet, affirmant qu’il était contraire à la constitution égyptienne, qui interdit la cession de tout territoire.

Al-Sissi et le roi Salmane devraient « retirer » cet accord signé vendredi afin d’éviter toute impression que l’Arabie saoudite « exploite les besoins égyptiens », a rédigé Sabahy sur Facebook.

L’éminent avocat et ancien militant des droits de l’homme Khaled Ali a affirmé qu’il préparait une action en justice au sujet de cette affaire.

Par ailleurs, cinq personnes ont été arrêtées car elles essayaient d’organiser une manifestation dans le centre du Caire, selon le centre égyptien pour les droits économiques et sociaux, un groupe de défense des droits de l’homme réputé.

Protégées par les forces égyptiennes
Le gouvernement a justifié sa démarche en déclarant que les îles avaient uniquement été protégées depuis les années 1950 par les forces égyptiennes à la demande du roi à l’époque, Abdul-Aziz.

Toutefois, les opposants à ce transfert estiment qu’un traité signé en 1906 par les Britanniques et l’Empire Ottoman, établissant les frontières entre l’Égypte et l’Arabie détenue par les Ottomans, avait bien inclus les deux îles dans le territoire égyptien.

Source: 7sur7