Le train « Mont-Blanc » en France
Le “Mont-Blanc express” est tout simplement une ligne unique en France. Unique de par son cheminement audacieux dans une vallée aussi étroite qu’escarpée présentant pour un train des déclivités hors normes, mais aussi unique du fait de l’empattement de ses wagons. En effet, lorsque la France entière utilise des voies à écartement de 1,44 mètre, le “Mont-Blanc express”, lui, se contente d’un petit mètre. À l’époque de sa construction, on avait décidé cela par mesure d’économie. Mais aujourd’hui, cette “économie” coûte cher, puisqu’aucun modèle français ne correspond à ce gabarit !
Un essor phénoménal pour l’économie touristique de la vallée de Chamonix
Cette ligne secondaire de la SNCF est née de la pression touristique. L’engouement pour aller à la rencontre des sommets du massif du Mont-Blanc dès le XVIIIe siècle fut tel que charrettes et diligences ne suffirent plus à la fin du XIXe. Chamonix est à “seulement” 28 heures de Paris, mais pour la dernière étape, de Saint-Gervais à Chamonix, il faut supporter 10 heures de char à bancs ! Aussi un train…
La construction fut donc lancée et 63 ouvrages voûtés, 22 tabliers métalliques et deux viaducs plus tard, le 1er juillet 1908, la ligne fut inaugurée. Si les Saint-Gervolains furent déçus de ne pas voir la ligne passer par leur village, les Chamoniards virent dans cette ligne un essor phénoménal pour leur économie, devenue principalement touristique.
Le problème aujourd’hui, c’est que cette ligne plus que centenaire entretenue par RFF (Réseau ferré de France) se retrouve encore avec des tronçons d’époque ! De même que le tunnel permettant la liaison entre la vallée de Chamonix et celle de Vallorcine (le tunnel des Montets) ne répond plus aux besoins de circulation du XXIe siècle. Et même pire. Selon le maire de Chamonix, Eric Fournier, porteur du dossier de rénovation de la ligne : « Si RFF n’avait pas accepté le plan de rénovation, le tunnel ne répondait plus aux normes dès 2014. Cela aurait occasionné à coup sûr la mort de la ligne ! »
Aujourd’hui, après un interminable bras de fer entre les collectivités locales desservies par le “Mont-Blanc express”, la SNCF et RFF, la ligne va enfin être rénovée, le tunnel des Montets remis aux normes et modifié, et le cadencement des trains augmenté pour faire de cette simple ligne secondaire SNCF, la véritable “épine dorsale” du transport en commun local, ainsi qu’une liaison ferroviaire fortifiée entre Chamonix et Martigny (en Suisse).
Ce sont 20 années de “combat” qui aboutissent, pour le maire de Chamonix !