Le taux de croissance de Dubai en 2020

Le taux de croissance économique de Dubaï dépassera celui de la Chine en 2020, du fait que l’Expo va stimuler l’activité dans les domaines du tourisme et des affaires, selon les hauts responsables. D’après les prévisions du Département du Développement économique de Dubaï (DDED), le taux de croissance de l’émirat pourrait atteindre 6,6 pour cent en 2020 – plus rapide que celui de la Chine, qui se situe à 6,33 pour cent.
« Au cours des mois précédant l’exposition universelle, la croissance économique de Dubaï va en fait dépasser celle de la Chine », a affirmé Raed Safadi, directeur de la politique et de la recherche économiques au DDED. Cela veut dire que « d’ici à 2020, Dubaï va devoir être la ville du monde la plus propice aux affaires et sa destination de prédilection pour les investissements”, a observé M. Safadi lors du Forum sur les perspectives économiques qui s’est tenu mardi à Abu Dhabi.

« J’espère être toujours de ce monde, et vous pourrez alors me dire si j’avais raison », a-t-il ajouté.  Le tourisme, l’hôtellerie et la restauration, ainsi que la logistique, sont les secteurs de Dubaï qui devraient enregistrer la croissance la plus rapide, selon les prévisions du Département. Cette croissance sera dynamisée par l’Expo 2020, une exposition qui s’étend sur plusieurs mois. Elle devrait apporter une contribution de 24 milliards de dollars au PIB de Dubaï et créer 227 000 emplois à l’échelle de l’émirat, d’après la ministre d’État Reem Al Hashimy, qui assume également la fonction de directrice générale du Comité supérieur pour l’organisation de l’Expo universelle de 2020 à Dubaï.

Selon un rapport d’HSBC publié mardi, la croissance du commerce aux E.A.U. est la plus forte de tous les États du Golfe – même si le pays a souffert de la chute des prix pétroliers. Les E.A.U. ont investi massivement dans des projets d’infrastructure, dont le port de Jebel Ali et Dubai South, une plaque tournante du commerce ayant pour centre l’aéroport international Al Maktoum. La croissance économique des E.A.U. sera stimulée par les « investissements réalisés dans le secteur non pétrolier en vue d’augmenter son importance à long terme, et notamment dans les secteurs de l’industrie et du transport aérien et maritime », indique HSBC dans son rapport.

La croissance chinoise connaît un ralentissement alors que le pays renonce à activer l’expansion par le biais d’énormes projets d’investissement soutenus par l’État, qui sont financés en contraignant juridiquement les épargnants à déposer des fonds dans les banques publiques et par une explosion de l’endettement dans le système bancaire parallèle. De nombreux analystes estiment que les prévisions de croissance de la Chine sont exagérées, et certaines sources de données non officielles avancent que l’éclatement de la bulle immobilière en Chine ainsi que l’effondrement récent du marché boursier laissent présager un ralentissement spectaculaire des perspectives de croissance.

Capital Economics, un cabinet londonien, estime le taux de croissance de la Chine à 4,5 pour cent par an – soit considérablement inférieur aux chiffres officiels, qui le situent près de 7 pour cent. Les exportations chinoises ont chuté de 6,8 pour cent entre le début de l’année et le mois de novembre, indiquant que les conditions s’aggravent pour les exportateurs chinois, même après une dévaluation qui aurait dû rendre les marchandises chinoises plus compétitives.

Les importations ont enregistré une baisse de 8,7 pour cent au cours de la même période, ce qui indique que la demande des consommateurs a également ralenti. Ainsi, comme Dubaï devrait afficher cette année une croissance économique d’environ 4 pour cent, l’émirat pourrait dépasser la Chine du simple fait du ralentissement que connaît cette dernière.

Toutefois, les économistes ont fait remarquer que la comparaison directe des taux de croissance ne voulait pas dire grand-chose. Avec un PIB d’environ 85 millions de dollars, l’économie de Dubaï est d’une taille comparable à celle de la Slovénie, alors que l’économie chinoise, qui se chiffre à environ 10 billions de dollars, est 100 fois plus importante. Si Dubaï croît à un taux de 6,6 pour cent, son économie augmente de quelques milliards de dollars ; si la Chine croît à un taux de 6,3 pour cent, son économie augmente de plusieurs centaines de milliards de dollars. « Personne ne pense que le taux de croissance du PIB est en lui même un bon indicateur de bien-être », a affirmé Andrew Scott, professeur d’économie à la London Business School selon The National.