Le « psychobloc » : escalade de l’extrême dans les calanques
L’anse du Diable n’a pas de redoutable que le nom. Coincée entre deux falaises qui tombent à pic dans une eau turquoise, cette crique nichée au cœur des calanques est l’œuvre du vent et des vagues. Les mastodontes de calcaire portent les stigmates d’une bataille. La faille béante qui les sépare semble avoir été provoquée par un prodigieux coup de glaive. C’est le long de cette balafre que les grimpeurs, peu nombreux ce jour-là, cheminent lentement, sans autre protection que leur maîtrise de la chute. Car quelle que soit la voie empruntée par ces Sisyphe des temps modernes, qui épousent la roche à défaut de la pousser, l’issue est toujours la même : une descente vertigineuse vers le monde du silence.
Pour arriver jusqu’ici, il a fallu marcher une demi-heure, fendre la végétation d’épineux qui a poussé comme du chiendent sur les chemins escarpés et sinueux des falaises dominant la calanque de Figuerolles, langue de plage paradisiaque annexée par les touristes pendant la saison haute. « Dans quelques semaines, il ne fera pas bon s’aventurer ici. A moins que tu aimes te baigner dans la crème solaire », anticipe Vincent Albrand, créateur des salles Grimper, premiers établissements d’escalade de bloc à avoir vu le jour en Europe, au début des années 1990.
« RESSOURCES MENTALES »
A 42 ans, cet ancien grimpeur de haut niveau est l’un des ouvreurs du spot de Figuerolles, l’un des rares sites au monde où il est possible de pratiquer le « deep water soloing », autrement appelé psychobloc. « La prem…
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