Le marché de l’immobilier en Colombie
Après l’effondrement d’un complexe de luxe à Medellín, le pays s’interroge sur la fièvre qui s’est emparée du secteur du bâtiment. C’était un bel ensemble de tours organisé en demi-cercle, dans le secteur le plus huppé de Medellín (Colombie) et distinguées d’un nom anglais : Space. L’un des bâtiments de ce rêve de luxe s’est effondré samedi du haut de ses 22 étages dans une tourmente de débris qui a rappelé aux voisins «l’attentat des tours jumelles». La quasi-totalité des habitants avaient été évacués la veille.
Après des mois à observer l’élargissement de fissures autour des colonnes de soutènement, à forcer pour fermer les portes, ils avaient obéi à l’injonction des autorités, qui avaient constaté jeudi dernier l’ouverture d’une nouvelle faille au quatrième étage. «Il n’existe aucun danger dans le reste du bâtiment, où nous n’avons trouvé aucune faille structurelle», avait essayé de rassurer le constructeur, CDO.
Pharaoniques. Samedi soir, des ouvriers tentaient de renforcer la structure lorsque le bâtiment a lâché. Neuf d’entre eux ont été pris au piège, ainsi qu’un gardien et un résident (tous encore portés disparus), tandis que trois personnes ont été secourues. Un seul corps a été retrouvé : un étudiant qui venait de garer sa voiture dans le parking.
L’effondrement a révélé les limites de la fièvre immobilière qui s’est emparée du marché du haut de gamme dans toute la Colombie. Les prix ont souvent doublé en cinq ans et les projets pharaoniques éclosent jusque dans les villes intermédiaires. Sur la côte des Caraïbes, des immeubles de luxe avec hammam viennent s’aligner à côté de constructions semblables à moitié vides. Dans la capitale, Bogotá, les constructeurs promettent à leurs acheteurs que le «bonheur tient en 50 mètres carrés» dans des ensembles avec piscine.
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