Le Machu Picchu est menacé
La construction d’un gigantesque aéroport international entre Cuzco – ancienne capitale de l’empire inca – et le Machu Picchu menace l’écosystème de la région et le fameux site archéologique.
« On s’y est opposé au départ, maintenant nous sommes fatigués », concède Alicia, une habitante de Chinchero. Le débat sur le futur aéroport dure depuis plus de trente ans. Une éternité. Maintes fois enterré pour des raisons de faisabilité, il est aujourd’hui en passe d’être réalisé. Les terrains ont été achetés par l’Etat et un appel d’offres lancé pour savoir qui exploitera les lieux durant les quarante prochaines années. Une vingtaine d’entreprises nationales et étrangères participent au concours. Trois sont françaises (1).
L’emplacement choisi est la plaine de Chinchero – sur la route qui relie Cuzco au Machu Picchu. Perchée à 3700 mètres d’altitude, au cœur des Andes, la plaine est embrassée par une couronne de montagnes sacrées, les Apus, vénérées par les Incas en leur temps. En amont, la ville du même nom, joyau d’architecture incaïque et coloniale, domine le site. Les communautés autochtones alentour conservent jusqu’à aujourd’hui leurs traditions anciennes de plusieurs siècles, vivant de la culture de la pomme de terre et d’un haut degré de maîtrise des tissages.
Moins de 50 kilomètres à vol d’oiseau sépareront l’aéroport de Chinchero du Machu Picchu
Cet écosystème risque de vaciller face à l’arrivée des pelleteuses et la construction d’un aéroport avec ses 350 hectares, son flot de boutiques de luxe, de parkings, d’hôtels et de restaurants. Aussi vaste que celui de Lima, la capitale, il est prévu pour fonctionner 24heures/24 et 7jours/7 pour remplacer à terme l’actuelle infrastructure à Cuzco située au cœur de la ville. Car l’équipement d’aujourd’hui est jugé trop petit, inadapté et dangereux. Aussi le nouvel aéroport doit-il surtout permettre aux touristes de débarquer directement dans la cité andine, sans être obligés de transiter par la capitale (lointaine de 45minutes en avion). Si le calendrier est respecté, les travaux débuteront en 2014 et le nouvel aéroport sera opérationnel en 2018.
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