Le Koweït achète 28 chasseurs européens Eurofighter

Le chasseur européen Eurofighter a remporté un succès commercial au Koweït, avec la vente de 28 appareils. C’est un revers à la fois diplomatique et commercial pour les États-Unis, pourtant un allié traditionnel de cet état du Golfe.

 

Le consortium européen Eurofighter a annoncé la vente au Koweït de 28 avions Typhoon, un camouflet pour son concurrent américain, le F-18 « Super Hornet » de l’Américain Boeing avec lequel il était en concurrence.

Boeing semblait en passe de l’emporter, mais le Koweït, qui cherche à moderniser ses forces aériennes, a préféré l’offre européenne, infligeant un échec commercial à Boeing et un camouflet diplomatique aux États-Unis.

 

Avant l’officialisation de la vente, une source proche du dossier aux États-Unis avait pourtant indiqué que le Koweït discutait en parallèle avec les deux constructeurs, laissant entendre que la commande finale pouvait comprendre à la fois des Super Hornet et des Eurofighter.

Le Britannique BAE Systems, qui fait partie des fabricants de cet avion, a relevé que « l’Etat du Koweït sera le troisième pays au Moyen-Orient à exploiter l’appareil ». Cette vente fait suite à la commande de 12 avions réalisée en décembre 2012 par le Sultanat d’Oman.

L’Eurofighter Typhoon a été lancé en 2003. Avant le contrat avec le Koweït, il avait été livré à sept clients (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Autriche, Arabie saoudite et Sultanat d’Oman).

Le plus gros programme militaire en Europe

Avec 559 avions vendus, Eurofighter Typhoon est le plus important programme d’équipement militaire en Europe. Il génère environ 100 000 emplois, répartis dans 400 entreprises. Mais il a peu de retombée dans l’hexagone, le France ayant choisi de s’engager seul dans la construction d’un avion concurrent, le Rafale de Dassault.

Ce succès commercial du chasseur européen vient après ceux qu’à déjà connu le Rafale en Égypte et au Qatar. Il montre que les constructeurs non-américains peuvent remporter des contrats importants, alors que les pays du Golfe semblent vouloir diversifier leurs approvisionnements.

 

La relation entre les pays du Golfe et les États-Unis s’est nettement refroidie, depuis quelques années, en particulier depuis que les États-Unis ont entrepris de renouer le dialogue avec l’Iran, ce qui a abouti à un accord sur le nucléaire, conclu en juillet dernier à Vienne.

Alain Guillemoles (avec AFP)

 

 

Source la-croix.com