Le business des vaches au Koweït

Philippe Huet vend des vaches laitières françaises à l’international. Il renouvelle les cheptels jusque dans les champs de mines au Moyen-Orient. Philippe Huet est un homme chic et cravaté. Il détonne à côté des éleveurs qu’il côtoie quotidiennement. Son métier : vendre des vaches laitières françaises à l’étranger. Dans les allées bruyantes du Salon de l’agriculture, il parle doucement, pèse ses mots. Lui même le reconnaît : « Je fais de la diplomatie. » Au début des années 90, après la guerre du Golfe, « les Koweïtiens avaient besoin de reconstituer leur cheptel. Les Irakiens avaient tué toutes les vaches. » C’est une source dans le pétrole qui l’a contacté : « On cherche 1 700 Prim’Holstein pour quatre clients. » Philippe Huet y va. « Le fermier me demandait de marcher derrière lui, car les champs étaient remplis de mines. »
En France, ils sont une poignée à proposer ce commerce particulier. L’Hexagone, qui a pourtant une diversité de races « exceptionnelle », a du mal à faire le poids face aux Hollandais ou aux Allemands malgré ses 20 millions de bovins. Pour convaincre, Philippe Huet insiste sur « la fibre » de l’éleveur français. Car pour lui, vendre des vaches, c’est aussi vendre un savoir-faire. Fils d’éleveur, il a commencé par être inséminateur dans une coopérative. « J’allais voir les vaches pour les séduire », raconte-t-il amusé.À 27 ans, ce grand brun monte à Paris et devient directeur export pour Sersia, premier exportateur français de génétique bovine et caprine. C’est là qu’il commence l’international. L’Espagne, la République tchèque, le Koweït, la Turquie et le Liban, « le contrat le plus intéressant de ma vie ».
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